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Chapitre premier

Il n'existait pas d'amputation indolore et Tessia le savait. Du moins, pas quand on opérait comme il le fallait. Pour bien faire, on avait besoin d'un "repli" de peau afin de recouvrir le moignon, et cette... découpe... prenait du temps.

Alors que son père commençait à trancher adroitement la peau, sur le doigt du garçon, Tessia étudia l'expression des personnes présentes dans la salle.

Le père du patient, le dos bien droit, avait les bras croisés et son regard sévère ne parvenait pas à masquer son angoisse. Mais s'inquiétait-il pour son fils ou pour les moissons, qui risquaient de ne pas être terminées à temps, avec une paire de bras en moins? Même si Tessia n'aurait su le dire, c'était sans doute un peu des deux...

La mère, elle, tenait la main du garçon tout en le regardant droit dans les yeux. Empourpre, le front ruisselant de sueur, le blessé serrait les mâchoires. Malgré les conseils de son père, il gardait les yeux baissés sur sa main mutilée. Bien que le spectacle fût éprouvant, il n'avait pas bougé, grimacé ni gémi. Un pareil contrôle de soi avait de quoi impressionner, en particulier chez quelqu'un de si jeune. Les paysans avaient la réputation d'être des durs à cuire, mais Tessia savait d'exprérience que ce n'était pas toujours vrai.

Le gamin tiendrait-il le coup jusqu'au bout? Parce que le pire restait à venir, il ne fallait pas l'oublier...

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CHAPITRE 1 : LE MESSAGE

Dans l’ancienne poésie kyralienne, la lune est désignée sous le nom d’« Œil ». Quand l’Œil est grand ouvert, sa présence vigilante détourne le mal ou encourage la folie chez ceux qui le perpètrent sous son regard. Lorsqu’il est fermé et que seul un éclat blanc marque sa présence endormie, l’Œil permet aux actes dissimulés, qu’ils soient bons ou mauvais, de passer inaperçus.

En levant les yeux vers la lune, Cery eut un sourire ironique. Cette phase de l’Œil, plissé étroitement, était celle que les amants secrets préféraient ; mais il ne traversait pas les ombres de la ville en hâte pour se rendre à un rendez-vous amoureux. Son dessein était plus sombre.

Cependant, il lui était difficile de savoir si ses actes étaient bons ou mauvais. Les hommes qu’il recherchait méritaient leur sort, mais Cery soupçonnait un autre objectif derrière la tâche qu’on lui avait confiée, autre que celui de réduire le nombre de meurtres qui avaient tourmenté la ville ces dernières années. Il ne savait pas tout de cette sale affaire – ça, il en était sûr – mais il en savait probablement plus que quiconque dans la ville.

Tout en marchant, il récapitula ce qu’il savait. Il avait appris que ces meurtres n’étaient pas commis par un seul homme, mais par plusieurs. Il avait également noté que ces individus venaient tous du même empire : le Sachaka. Cependant, le plus important restait qu’ils étaient des magiciens.

À la connaissance de Cery, la Guilde ne comprenait pas de Sachakaniens.

Si les voleurs étaient conscients de quoi que ce soit, ils le cachaient bien. Il se remémora une de leurs réunions à laquelle il avait assisté deux ans plus tôt. Les chefs des groupes clandestins plus ou moins alliés avaient ri quand Cery s’était proposé de dénicher le meurtrier. Ceux qui demandaient l’air de rien pourquoi il n’avait pas réussi après si longtemps devaient certainement supposer qu’il n’y avait qu’un seul tueur, ou peut-être voulaient-ils lui faire croire qu’ils ne savaient rien de plus.

Chaque fois que Cery s’occupait du cas de l’un des assassins, un autre commençait son sinistre travail. Malheureusement, cette situation laissait penser aux voleurs que Cery ne menait pas à bien sa mission. Il ne pouvait qu’ignorer leurs questions et espérer que son succès dans d’autres activités le fasse remonter dans leur estime.

La haute silhouette d’un homme émergea du sombre encadrement d’une porte. La lumière lointaine d’un lampadaire révéla un visage sévère et familier. Gol fit un signe de tête puis emboîta le pas à Cery.

Arrivés à l’intersection de cinq routes, ils approchèrent un bâtiment en L. En passant les portes ouvertes, Cery sentit une forte odeur de transpiration, de bol et de cuisine. Il était encore tôt dans la soirée, et la gargote était pleine. Ils allèrent s’asseoir au comptoir où Gol commanda deux chopes de bol et une assiette de crots salés.

Gol dévora la moitié des haricots avant de parler :

— Au fond. Bague qui brille. T’en dis quoi, fiston ?

Cery et Gol se faisaient souvent passer pour père et fils quand ils ne voulaient pas révéler leur identité, ce qui était le cas la plupart du temps qu’ils passaient en public, ces jours-ci. Cery n’avait que quelques années de moins que Gol mais, avec sa petite taille et son visage enfantin, on le prenait souvent pour un adolescent. Il attendit quelques minutes, puis laissa glisser son regard au fond de la gargote.

Même si la pièce était bondée, il localisa facilement l’homme que Gol avait signalé. Son visage large et brun typiquement sachakanien se distinguait de ceux des pâles Kyraliens, et il observait attentivement la foule. Cery jeta un regard sur les doigts de l’homme et aperçut un éclat rouge dans l’argent terne d’une bague. Il détourna les yeux.

— Qu’est-ce que t’en penses ? murmura Gol.

Cery saisit sa chope et fit mine d’avaler une gorgée de bol.

— Trop compliqué pour nous, p’pa. Laisse ça à quelqu’un d’autre.

Après un grognement en guise de réponse, Gol vida sa chope et la reposa. Cery le suivit dehors. Quelques rues après la gargote, il enfouit la main dans son manteau et en sortit trois pièces de cuivre qu’il flanqua dans la grosse main de Gol. Le grand bonhomme soupira et partit.

Cery eut un sourire ironique puis se baissa afin d’ouvrir une grille encastrée dans un mur proche. Aux yeux d’un étranger, Gol paraissait parfaitement impassible. Mais Cery connaissait ce soupir. Gol avait peur, et pour de bonnes raisons. Chaque homme, chaque femme et chaque enfant dans les Taudis seraient en danger tant que ces meurtriers rôderaient dans les parages.

Cery se glissa derrière la grille, dans le passage qu’elle dissimulait. Les trois pièces qu’il avait données à Gol paieraient trois gamins des rues pour délivrer un message – trois gamins, au cas où le message serait perdu ou retardé. Les destinataires étaient des artisans de toute sorte qui feraient passer ce qu’on leur avait dit par un garde de la ville, un messager ou un animal dressé. Chaque homme ou chaque femme de la chaîne ignorait tout de la signification cachée derrière les objets ou les mots de passe qui leur étaient confiés. Seul le destinataire final en comprendrait l’importance.

À ce moment-là, la traque reprendrait.

[...]

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