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Ou alliez vous tous les jours à seize heures, Harry ? Demandai-je.

Il ne répondit pas immédiatement. Il regarda par la fenêtre proche et il me semble qu'il eut un sourire heureux. Finalement il me dit:

- j'avais tellement besoin de la voir...

- Nola, hein ?

- oui. Vous savez, jenny était une fille formidable, mais ce n'était pas Nola. Etre avec Nola c'était vivre vraiment. Je ne saurais pas vous dire autrement. Chaque seconde passée avec elle était une seconde de de vie vécue pleinement. Voilà ce que signifie l'amour je crois. Ce rire, Marcus, ce rire je l'entend dans ma tête tous les jours depuis trente-trois ans.

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- Le premier chapitre, Marcus, est essentiel. Si les lecteurs ne l'aiment pas, ils ne liront pas le reste de votre livre. Par quoi comptez-vous commencer le vôtre ?

- Je ne sais pas, Harry. Vous pensez qu'un jour j'y arriverai ?

- À quoi ?

- À écrire un livre.

- J'en suis certain.

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Je ne puis pas dire que ma retraite à Aurora me rendit mon inspiration, mais elle me fit indéniablement du bien. À Harry aussi, qui, je le savais, se sentait souvent seul : c’était un homme sans famille et sans beaucoup de distractions. Ce furent des jours heureux. Ce furent, en fait, nos derniers jours heureux ensemble. Nous les passâmes à faire de longues balades au bord de l’océan, à réécouter les grands classiques de l’opéra, à arpenter les pistes de ski de fond, à écumer les événements culturels locaux et à organiser des expéditions dans les supermarchés de la région, à la recherche de petites saucisses cocktail vendues au profit des vétérans de l’armée américaine et dont Harry raffolait, considérant qu’elles justifiaient à elles seules l’intervention militaire en Irak. Nous allions aussi fréquemment déjeuner au Clark’s, y boire des cafés pendant des après-midi entières et disserter de la vie comme nous le faisions à l’époque où j’étais son étudiant. Tout le monde à Aurora connaissait et respectait Harry, et depuis le temps, tout le monde me connaissait également. Les deux personnes avec qui j’avais le plus d’affinités étaient Jenny Dawn, la patronne du Clark’s, et Erne Pinkas, le bibliothécaire municipal bénévole, très proche de Harry, et qui venait parfois à Goose Cove en fin de journée pour boire un verre de scotch. Je me rendais moi-même tous les matins à la bibliothèque pour lire le New York Times. Le premier jour, j’avais remarqué qu’Erne Pinkas avait mis un exemplaire de mon livre sur un présentoir bien en évidence.

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Les utilsateurs de Facebook ne sont que des hommes-sandwichs qui travaillent gratuitement.

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L'amour, c'est une combine que les hommes ont inventée pour ne pas avoir à faire leur lessive !

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Au cas où vous ne l'auriez pas encore remarqué, la vie, d'une manière générale, n'a pas de sens. Sauf si vous vous efforcez de lui en donner un et que vous vous battez chaque jour que Dieu fait pour atteindre ce but.

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" - Vous voyez, Marcus, les mots c'est bien, mais parfois ils sont vains et ne suffisent plus. Il arrive un moment où certaines personnes ne veulent pas vous entendre.

- Que convient-il de faire alors ?

- Attrapez-les par le col et appuyez votre coude contre leur gorge. Très fort.

- Pourquoi ?

- Pour les étrangler. Quand les mots ne peuvent plus rien, allez distribuer quelques coups de poing. "

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" Les chefs-d'oeuvre ne s'écrivent pas. Ils existent par eux-même."

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" Les pages blanches sont aussi stupides que les pannes sexuelles liées à la performance: c'est la panique du génie, celle-là même qui rend votre petite queue toute molle lorsque vous vous apprêtez à jouer à la brouette avec une de vos admiratrices et que vous ne pensez qu'à lui procurer un orgasme tel qu'il sera mesurable sur l'échelle de Richter. Ne vous souriez pas du génie, contentez-vous d'aligner les mots ensemble. Le génie vient naturellement. "

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"Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l'effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d'un sentiment puissant; pendant un instant, il ne doit plus penser qu'à tout ce qu'il vient de lire, regarder la couverture et sourir avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé."

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