Extraits

La piste est froide, pensa Wistala. Pogt.

Auron – ou plutôt AuRon, c’était un dragon adulte désormais – n’avait de cesse de disparaître dès qu’elle se rapprochait de lui comme un mirage dans le désert.

Le guide garne avait beau être catégorique, cela ne ressemblait pas à la caverne d’une légende vivante. Les bruits de ses pas semblaient se pourchasser dans les recoins de la grotte : rien d’autre que l’obscurité.

Au premier abord, elle trouva que la caverne avait un plafond un peu bas pour un dragon, surtout s’il était aussi vieux et imposant que NooMoahk. AuRon avait toujours été plutôt petit, peut-être la trouvait-il confortable.

L’air vieux et stérile la déprima. Tant d’épuisants voyages qui s’étaient tous terminés de la même façon…

AuRon fils d’AuRel, le dragon sans écailles de l’île de Glace, observait ses fils qui clignaient des yeux dans la lumière cuivrée d’un éclatant printemps nordique.

AuRon avait appris que pendant l’hiver l’île était en permanence recouverte d’une neige qui tombait en vagues successives de nuages bas et gris comme l’acier. Les étés étaient tour à tour brumeux ou pluvieux, à l’exception d’une courte et merveilleuse embellie, juste après le solstice. Tout ceci était rattrapé par le printemps et l’automne qui, s’ils prenaient leur temps pour arriver, ne manquaient jamais ensuite de s’attarder grâce aux courants chauds de l’océan.

Le cuivré s’imaginait la scène. Il connaissait ces brouillards qui se déposaient au cœur de la nuit sur le plateau, là où les arbres bas et épais envahissaient les flancs des collines avec leurs racines et leurs branches noires puis cédaient la place au sol riche et volcanique des plaines sur lesquelles des rangs de framboisiers ou de vignes séparaient les plants de kerne. Le soleil impitoyable qui semblait venir de toutes les directions à la fois, les étoiles qui brillaient dans la nuit avant que les nuages se rassemblent et répandent la rosée. L’armée aérienne tout entière pouvait planer sans être vue par les anaéens qui, paisiblement installés dans leurs maisons en torchis, déterminaient leurs horoscopes selon leurs observations de la journée.

AuRon fils d’AuRel, le dragon sans écailles de l’île de Glace, observait ses fils qui clignaient des yeux dans la lumière cuivrée d’un éclatant printemps nordique.

AuRon avait appris que pendant l’hiver l’île était en permanence recouverte d’une neige qui tombait en vagues successives de nuages bas et gris comme l’acier. Les étés étaient tour à tour brumeux ou pluvieux, à l’exception d’une courte et merveilleuse embellie, juste après le solstice. Tout ceci était rattrapé par le printemps et l’automne qui, s’ils prenaient leur temps pour arriver, ne manquaient jamais ensuite de s’attarder grâce aux courants chauds de l’océan.

Le Tyr m'a dit d'agir selon ce que je juge bon, Ayafeeia. Mon jugement ne conseille que rarement la prudence.

Accorde une faveur à une génération d’hominidés, et leur engeance sera deux fois plus exigeante... et trois fois plus ingrate.

AuRel le bronze