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Plus tard, alors que, rassasié et roulé en boule sur le canapé, il se repassait le film de sa journée, Elio réalisa qu'Eryn lui avait menti.
Son coeur se serra.
Elle lui avait menti.
Lorsqu'elle avait prétendu ne pas être une fée.
Afficher en entierIl rejoignit la terrasse et se laissa tomber au sol, mourant de faim, tandis que sa gorge desséchée lui rappelait avec insistance qu'il n'avait plus à voire non plus.
Non, il ne devait pas pleurer mais réfléchir.
Qu'aurait fait son père dans cette situation ?
Afficher en entierUne fois sur la terrasse, Elio se figea.
Impossible de savoir ce qui était le plus extraordinaire, la prairie infinie qui s'étendait sous ses yeux ou l'incroyable Maison qui se dressait au-dessus de lui.
Afficher en entier-Tu... tu... t'es transformé en panthère .
-Oui, mais je n'ai pas le temps de t'en parler non plus. Plus tard, d'accord ?
Elle essuya les joues de son fils d'une main douce.
-Peux-tu encore courir, Elio ?
-Oui... je crois.
-Alors on y va.
Ils s'élancèrent ensemble.
Afficher en entierAu même instant, Elio sentit que son père ralentissait. Il tourna la tête pour regarder devant lui, son coeur se serra.
Un être terrifiant barrait le chemin.
Bien plus effrayant que les créatures lui les talonnaient.
"Kharx", chuchota Youssoura dans son esprit.
Afficher en entierElio quitta le chemin pour se faufiler derrière un gros rocher.
Les buissons épineux qui poussaient par là jouaient à la perfection leur rôle dissuasif, mais il avait découvert un passage.
Un passage secret.
Afficher en entierGino se figea. Une autre silhouette se glissait dans le studio L à l'insu des gardes. Plus sombre qu'Elio, plus massive, plus furtive encore que lui, elle était incontestablement féline.
Un poids écrasant quitta les épaules de Gino.
Deux alliés inattendus.
Elio n'était plus seul.
S'il l'avait jamais été.
Afficher en entierQuinze ans. Cela faisait quinze ans et le cauchemar le hantait toujours. Le Noir, le Mal, la Mort... Il avait survécu en se taisant et en buvant pour oublier, et voilà que cet infâme gamin tentait de réveiller les démons endormis. Il fallait fuir. Il fallait fuir. Il fallait...
-Attends.
La voix, limpide, l'arrêta net.
-Tu dois m'écouter.
Il se retourna avec lenteur, parfaitement libre de ses mouvements et pourtant incapable d'agir autrement. Parce que la voix limpide le lui demandait et que ses mots étaient des mots de sagesse et de vérité.
Le gamin brillait dans la nuit.
Pas à la manière d'une lampe mais d'une lumière plus chaude, plus profonde. Une lumière venant de l'intérieur et qui ne pouvait qu'illuminer ceux qui l'écoutaient.
-Je sais que tu es étreint par la peur et cette peur je la respecte. Tu dois toutefois l'oublier et me parler. Parce que la vie de beaucoup beaucoup de gens dépend peut-être de ce que tu vas me révéler. Parce que l'ombre que tu crains n'a pas finit de croître et que tes mots peuvent l'arrêter. Parce que la seule voie possible pour lutter contre l'ombre est la voie du courage et de la vérité.
Le gamin ne parlait plus dans son espagnol rudimentaire mais dans une autre langue. Ce devait être du français sauf que lui, Eduardo, n'avait jamais appris le français et que les mots du gamin coulaient en lui comme une cascade d'eau pure.
Il faillit s'étonner puis réalisa que, pour la première fois depuis quinze ans, ses pensées étaient claires. Renonçant à comprendre, il s'assit, plongea ses yeux dans ceux du gamin et commença à parler.
Afficher en entierIls revinrent vers le fleuve et contemplèrent les ébats d'un couple de dauphins roses qui nageaient non loin de la berge.
-Tu sais qu'il n'y en a presque plus? s'enquit Elio en les désignant du doigt. Ils étaient heureux ici, c'était chez eux et on les a décimés.
-Je sais, répondit Gino en observant l'air soucieux peint sur les traits d'Elio. Que t'arrive-t-il?
-Ben... On doit éliminer Eqkter parce qu'il veut tout détruire, non?
-Oui, c'est un bon résumé. Et cette mine préoccupée?
-C'est juste que je me demande si on vaut beaucoup mieux que lui.
Afficher en entierGino n'avait plus envie de rire.
Il observa le petit garçon qui lui faisait face. Malgré l'obscurité, il discernait sans mal sa mine résolue et il n'éprouvait aucune difficulté à imaginer la flamme déterminée qui brûlait dans ses yeux verts.
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