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Quel que soit le lieu, la religion ou l'époque, on dirait bien que les hommes ont le don de pervertir le divin pour justifier leurs plus basses besognes .

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De manière générale, les rois trahissent rarement leur parole en public, hormis s’ils ont davantage à y gagner qu’à y perdre.

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Les tentes des Français s’étalent sur les pentes et dans les déclivités de la vallée, bleues et écrues dans le soleil jeune du matin. Trois bons milliers, peut-être quatre. Et les fumées minces et lascives de centaines de feux de camp s’élèvent vers le ciel comme si l’armée tout entière lui adressait des prières.

« Le campement du roi de France, Votre Altesse. Votre père doit certainement y rôder quelque part. »

Au pas, les chevaux de notre petit groupe avancent sur le chemin terreux jusqu’aux premières sentinelles. Au vu des lettres de noblesse de la princesse de Quiéret, l’officier décide de nous faire escorte à l’intérieur du camp. Au petit trot, nous gravissons la colline au milieu des regards méfiants et curieux des soldats, plus ou moins débraillés et regroupés autour de leurs gamelles du matin. Des meutes de servants d’armes s’affairent un peu partout et quelques prostituées regagnent doucement les carrioles bariolées du bordel de campagne.

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Je souris avec une légère amertume en observant le ciel.

À travers les feuilles des chênes, des hêtres et des ormes de la forêt, le ciel étoilé confère à la canopée un aspect d’infini. Nous sommes en vie. Et nous avons réussi. Mon bras, mon dos et mon côté ne me font déjà presque plus souffrir, et l’air de cette nuit de juin semble imprégné d’une douceur presque exaltante. Chacune de mes inspirations enveloppe mes poumons du souffle enivrant de l’existence, irradiant, alcoolisé ; quant à l’odeur des chevaux, je jurerais qu’elle est plus agréable qu’à l’ordinaire.

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Le sol du pré que nous traversons pour tenter de gagner la forêt se révèle chaotique, et je dois me contenter de marcher à grands pas. Suffisamment loin derrière nous, les cris des Anglais continuent à se répondre en échos inquiétants. Ils essaient visiblement de récupérer leurs chiens de guerre. Dans les airs, quelque part, les sifflements vicieux de la seconde striante se rapprochent dangereusement. L’incendie se trouve trop loin à présent pour pouvoir nous éclairer, et la nuit environnante paraît de plus en plus sombre.

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La chute n’est pas bien longue. Le temps d’un interminable pincement au cœur et d’un atterrissage amorti dans le foin épais d’une grosse charrette. Laquelle a été placée là, précisément à cet effet, en début d’après-midi.

Enfin quelque chose qui fonctionne…

Mes côtes et mon bras m’élancent sacrément mais par chance, la flèche n’a pas déchiré la totalité du muscle dans la chute.

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