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Vous n'avez pas besoin de poursuivre, reprit Raouf Effendi en le fixant droit dans les yeux. Dès l'instant où je vous m'avez parlé, j'ai compris que cet homme que vous cherchiez n'était autre que ... vous même !
Afficher en entierLe Nil trônait là, impérial, les flancs bordés d'herbes folles et de roseaux ; en se réverbérant sur l'eau, le soleil dessinait des reflets moirés qui semblaient animer l'onde d'un frémissement ininterrompu.
Afficher en entierLa vie en Europe l’avait épuisé, il en avait assez de voir ces vies réglées au millimètre, ces agendas planifiés pour les vingt-quatre mois à venir, les plaintes continuelles des nantis qui criaient misère à la moindre remise en cause d’un de leurs privilèges. Il avait éprouvé un besoin impérieux de revenir à la simplicité, aux verres de thé sirotés entre amis, aux promenades sur la corniche du Nil, à l’imprévoyance et au fatalisme.
Afficher en entierCette révélation l’avait entièrement déboussolé. Il avait regagné précipitamment sa chambre où il avait perdu du temps à tourner en rond, sondant désespérément sa mémoire à la recherche d’un indice quelconque. Complètement affolé, il regardait autour de lui, jetait des coups d’œil dans la rue. A plusieurs reprises, il avait fouillé dans les poches de son pantalon, cherchant avec fébrilité le moindre papier qui pourrait lui servir d’indice, mais il n’y avait rien d’autre que les quelques billets froissés.
Sa tête était entièrement vide, à l’exception d’une migraine qui s’aggravait de minute en minute. Il s’imaginait chutant de nouveau dans le puits, son crâne percutant de loin en loin les parois rugueuses dans un effroyable froissement de cartilages.
Il se résolut finalement à ressortir : il aurait déjà bien du mal à répondre aux questions qu’on ne manquerait pas de lui poser, inutile de les agacer encore plus en se présentant en retard.
Tandis qu’il descendait l’escalier, des odeurs de bonne cuisine vinrent lui chatouiller les narines. Il reconnaissait les effluves caractéristiques du foul, qui le replongèrent instantanément dans les délices d’antan, l’arôme du thé à la menthe, le fumet des œufs sur le plat frits dans l’écume de beurre. Il respira un grand coup pour mieux savourer l’instant. Malgré toute son horreur, cette amnésie provisoire avait tout de même du bon: elle lui permettait de renouer directement avec son enfance en passant outre les idées noires, les angoisses et les appréhensions qui encombraient ordinairement son esprit.
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