Extraits

- Et maintenant? demanda Matt.

- J'attends que mon prince vienne me libérer? dis-je en papillonnant des yeux.

Mon petit frère éclata de rire, un vrai rire joyeux et enfantin.

- Personne ne te prendra pour une princesse en détresse! T'as même plus de cheveux pour faire des nattes, comme les filles nulles dans les dessins animés qu'adore Esther-la-fouine. C'est toi qui colle des raclées aux méchants, Sigrid! Tu as les tatouages les plus cool du monde! Tu vas nous sortir de là.

- Evidemment, tout le monde ne se range pas dans ton camp, vu la quantité astronomique d'ennuis que tu nous as causés, mais on s'accorde tous sur le fait que tu es un être fascinant. Quant à décider s'il vaut mieux t'enfermer pour t'étudier, t'éliminer ou te laisser semer le chaos, les chefs Porteurs se sont réunis et ont décidé de t'accorder le bénéfice du doute, pour le moment. Au moins tant qu'on ignore quel genre d'armes tu possèdes...

Je faillis lui éclater de rire au nez. Je ne possédais pas d'armes, j'étais une arme.

J’étais ensevelie sous des tonnes de roche, dans le tombeau que j’avais moi-même créé en retournant le pouvoir de Llan’Aeg contre moi, à l’ultime seconde, des semaines ou des années auparavant. Et comme d’habitude, j’avais merdé. Mon corps n’avait pas réussi à encaisser l’incroyable puissance de l’éclat d’étoile. J’étais en train de me disloquer, et je l’avais accepté. Mon décès rachèterait celui des dizaines de Voraces innocents que j’avais tués en choisissant de sauver Matt, mon petit frère. Percutée par un maelstrom d’énergie monstrueux, la montagne s’était écroulée et nous avait ensevelis, les deux gardiens psychopathes qui m’avaient poussée à commettre le pire, et moi. J’aurais dû y rester. Trop de victimes innocentes pesaient sur ma conscience. Sauf que même ça, je n’étais pas foutue d’y arriver.