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Extrait ajouté par Thyda 2016-12-13T19:13:28+01:00

« Elle aperçut un tempétueux regard vert et gris posé sur elle.

Le souffle coupé, elle resta interloquée et ne put que cligner des yeux. Que disait-on à un homme au lit ? Certes, jusqu’à présent, ils n’avaient pas vraiment respecté les convenances. Elle l’avait déjà remercié de lui avoir sauvé la vie, non ? Consternée, elle se renfrogna, résolue à ce que ça ne se reproduise plus. Risquer sa vie était une très mauvaise habitude, avoir besoin d’un sauveur était encore pire.

— Tu es réveillée depuis seulement cinq minutes, et tu as déjà trouvé une raison de froncer les sourcils ? 

Il ne la critiquait pas, elle voyait qu’il était réellement perplexe, ce qu’elle trouva comique. Il ne semblait pas non plus avoir un caractère particulièrement insouciant. Peut-être à cause de son apparence. Ou peut-être parce qu’ils se disputaient toujours. Mais elle ne lui avait pas laissé beaucoup l’occasion de se montrer sous son vrai jour. De toute façon, elle préférait toujours attendre le pire des gens. Ainsi, elle n’avait pas de mauvaises surprises, et n’était jamais déçue par personne.

Même si elle devait admettre que cet homme était jusqu’à présent plein de surprises.

Il était en tout cas parvenu à ce qu’elle se surprenne elle-même.

Elle piqua un fard, et dut détourner le regard pour éviter qu’il ne devine ses pensées soudain lubriques.

Il gloussa faiblement.

— C’est déjà une nette amélioration, la taquina-t-il.

Elle leva aussitôt des yeux incendiaires sur lui.

— Vous seriez bien avisé de ne pas me faire chier dès le matin, si vous ne voulez pas que je fasse la gueule, le prévint-elle. »

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Extrait ajouté par eola 2014-03-13T19:52:55+01:00

- Oui! Oh, mon Dieu, oui. Je t'aime, et je suis tellement désolée d'avoir été trop têtue pour te le dire. Trop lâche. Je t'aime, Noah.

Elle se mit à lui couvrir le visage de petits baisers légers, propulsant le roi démon sur un nuage encore plus élevé.

- Tu n'as jamais été lâche, ma petite chérie, lui dit-il, la serrant fort contre lui. On ne pourra jamais qualifier de lâche quelqu'un qui a eu le courage de survivre et d'aimer de nouveau. Jamais.

- Je t'aime. Tu es mon âme et mon coeur. Je le sens dans chacun de mes souffles. Je le savais. J'ai su quand c'est devenu meilleur chaque jour. Je l'ai su quand tu es devenu de plus en plus beau après Samhain. De façon si douloureuse, Noah. J'ai fait ta connaissance au pire moment pour toi, et je t'aime tellement que le pire me manque! Mais je vénère le meilleur en toi. Tu m'as changée, tu as changé mon univers, et tout est si différent à présent. Uniquement parce que tu as été assez courageux pour tenir tête à une arrogante de première et la réveiller à temps.

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Je suis beaucoup de choses, Kes, contra-t-il calmement. Je suis un roi. Je suis un Nocturne immortel, que l'on appelle un démon. Je suis le feu. Je suis un frère, un oncle et un ami. Mais surtout, je suis ton âme soeur.

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Extrait ajouté par Azula 2013-10-10T14:43:40+02:00

— Noah !

À ce cri, il releva brusquement la tête, et son cœur s’emballa aussitôt. Il se précipita vers la porte, avant d’hésiter. Un doute l’assaillit. Il avait coupé le contact avec son esprit pour préserver son intimité, mais il ne pouvait plus endurer ses taquineries malicieuses. Il chercha donc à lire dans ses pensées pour connaître la raison de son appel.

— Noah !

L’effroi qui résonna dans son esprit était trop réel pour dissimuler une ruse. Noah déboula dans la salle de bains, le feu surgissant instantanément de ses doigts. Kestra était seule, assise dans le bain. Puis il s’aperçut qu’elle tremblait.

Et que l’eau luisait d’un vert phosphorescent.

Il se précipita auprès d’elle, entendant sa respiration paniquée et son nom qu’elle répétait en cris de plus en plus stridents. Il plongea les mains dans l’eau, et attira son corps contre le sien.

La lueur s’accrocha à la peau de Kestra comme une aura même si Noah n’en avait jamais vu d’une couleur aussi uniforme ou aussi lumineuse. La lueur s’étendit, tout en s’intensifiant.

— Du calme, chérie, l’apaisa-t-il sur-le-champ, lui entourant le corps d’une serviette.

Il la prit dans ses bras et la porta dans la chambre. Il l’assit précautionneusement sur un tapis au pied du lit. Il s’agenouilla derrière elle, lui entourant les hanches, et lui coinça le crâne sous son menton tout en la serrant dans ses bras. Il n’avait pas peur. Il sentait l’énergie qui émanait d’elle, de plus en plus forte.

— Écoute Kes, dit-il d’une voix apaisante. C’est de l’énergie, et elle trouve son origine en toi, pas à l’extérieur de toi. Est-ce que tu comprends ? (Elle hocha la tête et déglutit bruyamment.) Tu peux la maîtriser. Ne la laisse pas te maîtriser. Quoi que ce soit, il s’agit de ton pouvoir. C’est comme les autres aptitudes avec lesquelles nous naissons. C’est inné, mais nous devons apprendre à le maîtriser. Tu comprends ?

— Oui, dit-elle dans un souffle.

Mais il l’entendait retenir sa respiration. Il ne lui reprochait pas d’avoir peur. La première fois que le feu avait jailli de son corps, en réaction à la peur, il avait été terrifié, d’autant qu’il n’avait pu le dompter.

— Bien, la félicita-t-il tendrement quand elle parvint à se calmer. Tends les mains, chérie. Regarde, tu vois ? C’est là que le pouvoir est maximal. (Ses cheveux mouillés lui effleurèrent le menton quand elle acquiesça.) A priori tu pourras le canaliser à travers les mains.

— Est-ce que… est-ce que je vais expulser ou absorber l’énergie ? s’enquit-elle en tremblant.

Intelligente, songea-t-il ravi, ce qui lui donna envie de la serrer fort, même si elle pouvait constituer un danger pour lui tant qu’elle ne connaissait pas et ne maîtrisait pas son pouvoir.

— Je ne sais pas, répondit-il. Mais à en juger par la quantité d’énergie que tu brûles, je pencherais pour l’expulsion.

— Pourtant, je ne me sens pas fatiguée. C’est bizarre, non ?

En toute logique, si elle consumait sa propre énergie, elle devrait s’épuiser. Et elle était très logique. Il soupira doucement contre le lobe de son oreille.

— Parce que c’est mon énergie que tu brûles, Kikilia, lui dit-il tendrement.

Elle tenta immédiatement de s’écarter de lui. Il ressentit son appréhension. Elle craignait de drainer son énergie. De lui faire mal.

— Non, dit-il en la tenant fermement contre lui. Tu ne peux pas me faire mal. Tu es une novice, et je suis un démon aîné. La ponction sur mes ressources, même compte tenu de mon manque de sommeil et des combats de cette nuit, est négligeable. Fais-moi confiance, chérie.

— OK, souffla-t-elle, hochant rapidement la tête.

Il fut ravi qu’elle marque son approbation sans chercher son regard ni explorer ses pensées.

— Nous sommes en symbiose, dit-il. Nous sommes un, même si nous sommes deux. Je suis la main gauche. Tu es la droite. Ce que tu absorbes, tu dois le rejeter, sinon tu exploseras comme une ampoule en surcharge. Pour commencer, sens l’endroit en toi qui ponctionne mon énergie. Explore cette connexion, et familiarise-toi avec elle.

— Je ne peux pas. Je ne sais pas de quoi tu parles !

— Chut.

Noah lui releva le menton. Il baissa le regard sur ses grands yeux et lui sourit tendrement, avec des gestes lents et des pensées calmes pour qu’elle ne panique pas.

— Je crois que je connais le facteur déclencheur, dit-il avec un rictus amusé. Le tumulte de tes hormones.

Bouche bée, elle lui rit au nez, incrédule.

Il profita aussitôt de l’occasion pour démontrer son propos. Il s’empara de sa bouche et l’embrassa avec une ferveur qui la laissa pantelante quand il reprit sa respiration. Comme il l’avait prévu, elle luisait comme une luciole, éclairant toute la pièce.

— Un nouveau pouvoir est souvent activé par des émotions extrêmes. À l’occasion, parles-en avec Bella. Elle est l’exemple parfait. (Noah omit de mentionner qu’Isabella avait alors failli le tuer, ainsi que Legna.) Ce lieu en toi, le centre de tes sensations quand nous nous embrassons. Le centre spirituel, pas physique, précisa-t-il quand elle gloussa. (Loin de le contrarier, son sourire l’informait qu’elle devenait plus calme et plus rationnelle.) C’est à partir de cet endroit que ton pouvoir se connectera à moi. Considère ça comme un baiser, mais sous forme énergétique.

— Je comprends. Je le sens maintenant, dit-elle émerveillée. On dirait des esprits qui se touchent, sauf que ça se produit au niveau du cœur, et non de la tête.

— Bien. Tu y es. (Il le savait car il sentait la ponction autour de son cœur, même s’il ne s’agissait que d’une manifestation physique de la connexion.) C’est un peu difficile à expliquer, car c’est différent pour chacun. Mais pour émettre de l’énergie, sous forme de boules de feu par exemple, je puise dans ma réserve. Chez toi, le halo indique un débordement à travers tous les tissus, donc c’est l’ensemble de ton corps qui fait office de réserve. Veille bien à puiser uniquement dans le halo, et pas dans ton énergie personnelle, sinon tu te videras. Au début, utilise tes deux mains. (Noah forma une sphère, en positionnant ses doigts bout à bout.) Les sphères à une main, ce sera pour plus tard. Forme une boule avec les mains, puis canalise l’énergie dans cet espace. Je ne suis pas sûr que tu puisses dessiner des formes qui se tiennent avec le type d’énergie que tu génères, mais ça vaut le coup d’essayer. Avec un peu de chance, tu pourras la maîtriser.

— Sinon ?

— Sinon, tu feras exploser la chambre.

— Ça m’apprendra à poser des questions, marmonna-t-elle.

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Spoiler(cliquez pour révéler) Chapitre 1

- Noah, qu'est-ce que tu lui lis ? chuchota Isabella, curieuse.

Elle venait d'entrer dans la chambre de sa fille, pour apercevoir son enfant de deus ans, allongée paresseusement sur les genoux de l'actuel roi démon.

Leah était couchée sur le dos dans le berceau formé par le biceps et l'avant-bras de Noah, les bras écartés, les poignets ballants tandis qu'elle ronflait doucement et bavait contre la chemise en soie du roi.

Celui-ci leva les yeux sur la moitié féminine de son couple d'exécuteurs, et sourit d'un air à la fois timide et charmant. Il lui fit un clin d'œil, son espièglerie adoucissant ses trait sombre de patricien.

- Ce n'est qu'un conte, expliqua-t-il dans un murmure, fermant le petit livre qu'il tenait dans les main pour le poser au sol.

Il tendit la main vers l'enfant endormi sur ses genoux et promena doucement les doigts sur sa silhouette immobile. Sous cette caresse attentionnée, la fille d'Isabella quitta lentement sa forme de chair et d'os pour prendre l'apparence d'un nuage de fumée. La jeune mère retint son souffle tandis que Noah conduisait le petit nuage vers son lit a barreaux et, avec l'aisance de l'habitude, lui faisait reprendre sa forme et son poids habituels.

Isabella avait déjà vu Noah à l'œuvre des dizaines de fois, y compris sur elle-même. Il maîtriser l'élément du feu, et elle lui faisait absolument confiance. Elle savait d'expérience qu'il s'agissait d'un truc tout à fait inoffensif, qui ne requérait qu'une part infime de ses talents et de son pouvoir incroyables.

En tant que mère, cependant, une mère qui, trois ans auparavant, était on ne peut plus humaine et, à l'instar de la plupart des humains, ignorait encore tout de l'existence de ces êtres élémentaires, elle ne put s'empêcher de ressentir une sourde inquiétude dans son ventre en comprenant qu'on manipulait son enfant au niveau moléculaire. Après un moment, elle rit intérieurement de ses angoisses stupides. Noah était puissant et expérimenté, les démons n'en attendaient pas moins de leur roi élu. Tout en lui évoquait le destin pour lequel il était né. Ses gènes appartenaient à une puissante lignée de démons, il avait été forgé pour détenir la patience, la sagesse et l'éducation requises d'un grand dirigeant.

Même quand il était assis, comme à présent, on ne pouvait se méprendre sur sa taille imposante, ni sur son physique modelé aussi artistiquement que son esprit. Il n'avait pas l'âme d'un guerrier, mais il ne restait pas non plus sur la touche, assis sur un trône moelleux et rembourré, pendant que les autres partaient au combat pour lui. Isabella s'était battue à ses côtés et elle avait pris le mesure de sa force, de son adresse et, par-dessus tout, de son implacabilité face à un ennemi qui menaçait ce qu'il avait de plus cher.

Toutefois elle avait l'impression de davantage le connaître sous cet angle: blotti avec sa fille dans son rôle d'oncle de substitution qui avait probablement passé autant de temps avec cette adorable petite que ses parents biologiques. Dès l'accouchement de Bella, il était apparu évident que Noah et Leah s'adireraient et deviendraient inséparables. Il comblait l'enfant d'amour et d'attentions, et laisser s'exprimer son favoritisme sans vergogne. Même s'il avait plus de nièces et de neveux de son propre sang qu'Isabella ne pouvait en dénombrer.

Bella appréciait à sa juste valeur l'adulation du roi sans chercher à l'expliquer. Comme en tout, cela pouvait cacher d'autre émotions; dans se cas précis il s'agissait d'une compensation pour cet homme occupant un trône, parfois bien trop solitaire. Mais, en cet instant, Bella ne voyait que l'apparence chétive de Leah dans les bras de Noah, ce qui lui faisait oublier que son enfant semblai grandir trop rapidement et devenir trop diablement indépendante, comme elle s'en était plainte auprès de son père pas plus tard que la veille.

Leah ne courait pas un risque plus important à être manipulée par le pouvoir du roi que lorsque son père, démon de la terre, l'arrachait à la gravité et l'envoyait par jeu, et sans réellement y penser, dans les airs, où elle criait et riait comme une folle. Isabella s'apercevait qu'elle était de temps à autre sujette à la peur, cette petite manie humaine qui était plus un réflexe qu'autre chose. Toutefois, elle parvenait toujours à rapidement surmonter ses vives inquiétudes. Il lui suffisait de songer à la moralité profonde de son époux, à son sens impressionnant de la justice, et au fait qu'il servait de repère à de nombreux démons occupant des rang élevée dans leur monde, ce qui s'appliquait aussi à Noah. Il mettait un point d'honneur à montrer l'exemple qu'il voulait que tous les autres suivent.

- Eh bien, on dirait que ton conte a beaucoup de succès, chuchota Isabella, tendant la main vers le livre avec une curiosité manifeste.

Se retournant soudain, Noah lui agrippa le poignet et lui subtilisa adroitement le carnet.

- Merci, dit-il en le remettant à l'abri dans une poche de sa veste.

Isabella se renfrogna légèrement, tout en se massant le poignet à l'endroit où il l'avait saisie avec un peu trop d'enthousiasme, ayant apparemment oublié sa force. Ce n'était pas grand-chose. Après tout, elle n'était plus humaine. Du moins, dans une très large mesure. Elle était un hybride, portant en elle des gènes anciens de druidesse mêlés à ses gènes contemporains d'humaine. Puisqu'elle était devenue plus résistante grâce à ses nouvelles aptitudes, la rudesse du roi lui laisserait à peine un bleu. Cependant, si elle avait été entièrement humaine, Noah lui aurait cassé le poignet, et une telle imprudence ne lui ressemblait guère.

- Il faut que j'y aille, déclara Noah, se remettant rapidement debout et lui plantant un baiser sur la joue.

D'une torsion, le démon du feu se métamorphosa en colonne de fumée. La colonne s'effondra et se dispersa au sol dans toutes les direction à la recherche de fissures et de crevasses menant à l'extérieur du manoir.

Aussitôt après, une tempête de poussière balaya violemment la pièce, enveloppant la frêle silhouette d'Isabella. La tempête pris soudain la forme de son époux, qui l'entoura immédiatement de ses bras et se mit à inspecter son poignet.

- Que diable lui arrive-t-il? aboya Jacob, mécontent de la manière indélicate et inconsidérée dont le roi avait traité son épouse.

Depuis qu'Isabella était devenue sa compagne trois petites années auparavant, Jacob n'avait pas été très tolérant à l'égard des hommes qui la touchaient, sans même parler de lui faire du mal. Son caractère possessif était inhérent à leur imprégnation.

Avant que Bella fasse irruption dans sa vie et ne mêle ses propre fils à la tapisserie de son âme et de son existence, l'imprégnation était chose si exceptionnelle que c'était à peine si on l'évoquait dans les contes de démons, comme celui que Noah lisait à Leah. La rareté du trésor que Jacob partageait avec Isabella le rendait parfois irrationnellement surprotecteur. Cela allait cependant déjà mieux qu'au début de leur relation. Evidemment, l'exaspération et la frustration de sa femme après chacune de ses crises de jalousie avaient joué un rôle dans cette évolution.

- Je ne sais pas, murmura Isabella en réponses à sa question rhétorique. J'ai peur, Jacob, ajouta-t-elle soudain.

Elle se retourna dans son étreinte et s'agrippa à sa chemise bordeaux fermement plaquée contre sa taille svelte. Puis elle posa la tête contre son torse, enfouissant son joli visage dans le tissu jusqu'à sentir sa chaleur contre sa joue.

- Je crains que d'ici peu notre amitié avec Noah soit mise à l'épreuve de la pire manières.

Jacob se renfrogna un peu plus, trahissant l'intense tempête d'émotions qui couvait en lui. Des nuages inquiétants s'amoncelaient aussi au-dessus de son cœur. Il ne prétendit pas ne pas comprendre. Il était l'exécuteur depuis plus de quatre siècles, il avait été choisi par le roi lui-même pour veiller au strict respect de la loi des démons. A chaque apparition des lunes sacrées de Samhain et de Beltane, les démons non imprégnés pouvaient succomber de s'égarer du côté de fragiles humains ou de membres d'autres espèces vulnérables. Ces créatures innocentes et sans méfiance n'avait aucune chance de survivre à la passion d'un démon qui tentait de satisfaire un appétit sombre et dévorant, aussi primal que le besoins de nourriture, d'eau et d'oxygène.

L'effet ne faisait que s'amplifier avec le temps. Chaque lune sacrée voyait des démons qui, peu importait leur force et leur autodiscipline, s'abandonnaient à la nature impitoyable et animale qui avait était le lot de leurs ancêtres longtemps auparavant. L'exécuteur avait pour mission de s'assurer qu'un tel chaos n'affecte pas d'innocents et, dans le cas contraire, de punir s'sévèrement le contrevenant.

Bella et Jacob étaient les seuls exécuteurs. En conséquence, un comportement déviant débouchait toujours sur une confrontation avec l'un deux, ou avec les deux. Une confrontation que le démon atteint de démence passagère perdait inévitablement face aux exécuteurs lucides et organisés qui le pistaient et le piégeaient.

S'ensuivait un terrible châtiment. Une tâche qui incombait uniquement a Jacob. Isabelle n'était pas encore suffisamment endurcie pour infliger cette punition, et son mari espérait qu'elle ne le serait jamais. Il endossait cette responsabilité avec joie, car il préférait qu'elle conserve un cœur pure et léger. Les mots manquaient pour décrire de châtiment réservé à un démon, et une telle humiliation tendait à stigmatiser celui qui l'endurait pendant une longue période.

Au final, avec leur sens civil et moral exacerbé par la phase montante de la lune, ni l'un ni l'autre ne pouvaient ignorer les signes avant-coureurs d'un démon flirtant avec les limites de la folie. D'infimes détails, comme une vibration un peu trop intense de l'aura ou l'apparition de comportements aberrants tout aussi imperceptibles, les avertissaient que le démon en question luttait contre sa nature instable. Ces étincelles indiquaient qu'une mèche était allumée et qu'approchait l'instant fatidique de l'explosion.

Apparemment Isabella décelait ces signes chez le roi démon. Pour être honnête, Jacob aussi, même si cette idée lui retournait l'estomac. S'ils se voyaient contraints de combattre un homme aussi respecter et puissant, un ami aussi cher...

Isabella leva sur son époux un regard attristé et rempli de compréhension. Elle était sa compagne spirituelle et, en tant que telle, elle disposait d'un accès télépathique à toutes ses pensées. Mais elle n'en avait pas besoins pour deviner ce que souhaitait Jacob de toute son âme.

Que Noah trouve au plus vite la compagne qui lui était destiné.

Seul cela permettrait d'éviter la confrontation inévitable qui s'annonçait entre le roi et ses exécuteurs. La destinée, que tous les démons révéraient à la fois pour son zèle à faire avancer les choses et pour son sens capricieux de l'humour et de l'ironie, avait voulu que les démons trouvent le salut dans l'imprégnation. Jacob ne craindrait plus jamais de basculer dans la folie pendant les lunes sacrées. Ce risque avait disparu lorsque Bella et la prophétie des démons lui étaient tombés dessus. Cette dernière avait appris aux démons qu'ils pouvaient trouver une âme sœur parmi les druides qui étaient dormants au sein des humains. Ils avaient vu la promesse de sauver une espèce ancienne menacée de folie.

On aurait alors aussi moins besoins des exécuteurs. Un jour, ils passeraient davantage de temps dans leur foyer qu'à chasser et à être les signes annonciateurs du châtiment. Cependant, très peu d'unions avaient été célébrées au cours des trois dernières années, loin de compenser des siècles d'absence presque total d'imprégnation. La relation entre Bella et Jacob n'était qu'une minuscule goutte de chance dans l'immense océan agité dans lequel se débattaient les démons lors de chaque saison sacrée.

Jacob se pencha sur sa petite épouse er appuya tendrement les lèvres sur l'intérieur de son poignet à peine meurtri. En tant que druidesse, elle guérirait rapidement de la blessure, et elle l'aurait oubliée le lendemain matin; en tant que compagnon, Jacob sentait la plus légère de ses douleurs avec bien trop d'acuité pour les oublier facilement. Il chercha à apaiser son cœur troublé, même s'il savait qu'elle lisait parfaitement en lui.

- Je pense que tu te tracasses trop, la réprimanda-t-il gentiment avec un sourire, alors qu'elle lui caressait distraitement la joue. Noah est tendu, je te l'accorde, mais tu vois bien qu'il sait se qu'il a à faire pour se distraire. Il a survécu à six siècles et demi de lunes sacrées sans jamais s'égarer. Noah n'a pas vraiment besoin d'une demi-portion comme toi, à peine âgées de trois décennies, pour le materner.

A cette insulte, Isabella écarquilla les yeux et ouvrit légèrement la bouche avant de se reprendre, une lueur de compréhension dans le regard.

- Tu essaies de me mettre en rogne pour que je ne m'inquiète pas, contra-t-elle.

Elle ferma les yeux et se blottit contre lui.

- C'est aussi pour ça que je t'aime, dit-elle avec un long et léger soupir.

Jacob porta la main au voile noir de ses cheveux et les caressa, sachant que ce geste l'apaisait et la comblait.

Elle se détendit contre lui, avec un petit gémissement de plaisir.

- Nous remarquons tous les deux la tension dans l'esprit de Noah, petite fleur, lui dit-il avec une douceur infinie, mais nous allons brader notre amitié avec le roi si nous passons notre temps à l'observer dans l'attente qu'il s'autodétruise.

Isabella hocha gravement la tête avant d'embrasser son époux tout en lui enfonçant ses doigts réconfortants dans la chevelure.

- Tu as raison, soupira-t-elle, l'embrassent de nouveau tendrement. Tu as absolument raison.

LE CLAN DES NOCTURNES: TOME 4-DAMIEN JACQUELYN FRANK

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Extrait ajouté par Thyda 2016-12-13T19:15:02+01:00

« L’instant d’après, elle se retrouva dans les bras de l’exécuteur, le cœur prêt à bondir hors de sa poitrine. Elle était effrayée, en partie à cause de sa chute, mais aussi parce qu’elle avait rougi d’excitation quand il avait posé sur elle ses yeux froids, où se lisait toute son envie d’elle. Elle éprouva une sensation incroyable en découvrant qu’elle était l’objet ultime du désir de l’homme le plus craint et le plus puissant de leur monde. Elle était née princesse, sans rien faire pour mériter ses privilèges. Mais lui, s’il était né exécuteur, avait aussi prouvé au cours des siècles que ce rôle lui revenait de plein droit, même si d’autres candidats de son acabit auraient pu revendiquer le poste.

Elle se démena pour se libérer. Ariel la relâcha, la déposa au sol et la laissa s’éloigner de quelques pas.

— Allons, allons, la railla-t-il, soyez belle joueuse. Vous devez respecter votre part du marché. 

— Je n’ai conclu aucun marché ! hurla-t-elle sur un air de défi. On m’a exposée comme une jument à saillir, sans me demander ma permission !

— Je ne suis pas à la recherche d’une jument, même si l’accouplement fait partie de mes projets. Je vous veux, Sarah, vous et tout ce que vous pouvez offrir. Depuis des décennies, je sais que vous m’êtes destinée, mais je me suis contraint à vous octroyer le temps de vivre, de grandir, et de devenir ce que vous vouliez être. Je vous ai observée vous épanouir dans la beauté, devenir une personne lumineuse ; je suis émerveillé de songer que vous allez rayonner sur moi.

— Non ! Je ne vous ai jamais vu !

— Tout comme je ne vous ai jamais touchée, dit-il d’une voix aussi légère que des nuages dans un ciel d’été. Jusqu’à aujourd’hui. Votre père s’évertuait à vous jeter dans d’autres bras, vous soumettant à la torture, et je devais y mettre un terme. Même si je dois reconnaître que le feu que cela avivait en vous m’intriguait.

Sarah porta la main à la gorge dans un geste de défense ancestral indiquant sa vulnérabilité de femme. Elle décelait la vérité dans ses paroles. Ariel s’était tenu à l’écart et l’avait laissée grandir, lui offrant une liberté que même son père lui avait refusée. Qu’avait-il ressenti, conscient depuis le début qu’elle était destinée à se retrouver dans ses bras ? Elle avait vécu dans une ignorance bienheureuse, tandis qu’Ariel savait depuis longtemps – des décennies, avait-il dit –, et il avait patienté. En l’observant de loin. Tant de jours, tant d’années passées au service rapproché du roi, à se trouver chaque jour dans les salles du Conseil, des salles qu’elle traversait. Les fêtes et les célébrations.

Samhain et Beltane.

Horrifiée, Sarah écarquilla les yeux, comprenant soudain les tourments qu’il avait dû endurer lors de chaque lune sacrée, contraint de faire son devoir, contraint de s’accrocher à sa santé mentale, avec la tentation à portée de souffle, la plénitude à portée de main.

Son sacrifice la touchait au plus haut point. »

  

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- C'est vrai, concéda-t-elle d'un air jovial, en balayant l'argument d'une main élégante. Mais je ne peux pas être tenue responsable de toutes les pensées baladeuses. J'ai entendu dire que les hommes songeaient au sexe toutes les dix secondes en moyenne. Dois-je te rappeler que, dans tout ce que tu entreprends, tu fais toujours mieux que la moyenne ?

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- colporterais tu des calomnies sur mon Age jeune fille?

- non c'est juste une petite revanche pour kikilia

- il se trouve que c'est un adorable petit nom qui s'est transmis au fil des générations

- oh? et tu trouve pas que gentil petite fille soit politiquement incorrect? sans compter que çà na me vas pas du tout?

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Extrait ajouté par Azula 2013-10-09T08:18:23+02:00

Quelque chose perturba le sommeil de Corrine, à peine de quoi la faire sourciller. Elle tourna nerveusement la tête, mais son mouvement fut arrêté par une main qui se posa brusquement sur sa bouche et la força à reposer la tête sur l’oreiller.

Corrine écarquilla les yeux et paniqua un instant, avant de reconnaître l’homme penché sur elle dans la pénombre de la chambre. Elle soupira de soulagement en croisant le regard gris-vert de Noah.

Mais son soulagement fut de courte durée, car Corrine eut rapidement l’intuition que quelque chose clochait. Pour commencer, Noah ne l’aborderait jamais d’une façon aussi grossière. Même s’il avait besoin d’une aide urgente, il ne la réveillerait pas en laissant dormir son mari à côté d’elle. Quand le roi se pencha un peu plus, comme s’il cherchait à percer ses pensées, le cœur de Corrine se mit à battre la chamade.

— Si tu tentes de le réveiller, je serai contraint de lui soutirer encore plus d’énergie, murmura Noah. (Sa voix et ses manières douces contrastaient tellement avec son comportement qu’elle en frissonna.) Et alors, ça l’affaiblira pendant toute la journée. Il est encore jeune, Corrine, et j’ignore quelles pourraient être les conséquences.

Corrine porta aussitôt un regard effrayé sur son mari sans défense. Prise de panique, elle ferma les yeux et pria pour que les manipulations de Noah et la léthargie diurne évitent à Kane de ressentir son inquiétude. Rien n’était moins sûr, car leur connexion était devenue très forte. Pour la première fois, elle regretta les débuts de leur relation où le niveau insuffisant de leur télépathie les empêchait de communiquer facilement par l’esprit. Elle ignorait totalement pourquoi Noah les menaçait ainsi, mais tous ses instincts lui hurlaient que ce n’était pas vraiment Noah qui la dévisageait.

Elle ouvrit de nouveau les yeux, et hocha la tête. Il serait stupide de lui résister. Elle ne possédait aucun pouvoir offensif, et il n’aurait de toute façon aucune peine à la dominer.

En cet instant, elle aurait aimé avoir l’aptitude de sa sœur à siphonner l’énergie. Bien sûr, comme tous les druides, elle en possédait une variante, limitée au partenaire imprégné. Cette aptitude leur servait à tempérer le démon, à apaiser son âme et à maîtriser son pouvoir dans les moments instables. Ce don, ainsi que l’interpénétration des âmes, évitait à un démon de sombrer dans la folie, ce qui expliquait encore un peu plus la valeur inestimable d’un partenaire imprégné aux yeux d’un démon.

Noah tira Corrine hors du lit sans ménagement, au moment où celle-ci prenait conscience des implications de ses réflexions. L’influence de la pleine lune de Samhain sur les démons se faisait pressante, y compris sur les plus puissants et vertueux d’entre eux. Elle vit alors les choses sous un tout autre angle, mais elle fut incapable de protester. D’une poigne de fer, Noah la maintenait contre lui, la réduisant au silence. Le roi était brûlant contre son dos, alors que la température corporelle des démons était normalement un peu inférieure à celle des humains. Il l’entraîna hors de la chambre, et ferma la porte derrière eux. Il ne la libéra que lorsqu’il la poussa en direction de l’escalier.

Corrine ne jeta même pas un regard en arrière. Baissant la tête, elle obéit silencieusement à l’ordre patent. Elle descendit l’escalier devant lui, tout en se creusant les méninges. Si elle tentait de réveiller Kane, Noah détecterait aussitôt la variation d’énergie chez son mari. À cette heure avancée du jour, et compte tenu de ce que lui avait fait le roi, elle n’était même pas certaine d’y parvenir. Noah avait raison : Kane était trop jeune pour avoir le moindre espoir de s’opposer à ses pouvoirs. Et Corrine était encore plus dépourvue.

Quand ils parvinrent au rez-de-chaussée, elle fut encore plus effrayée en constatant qu’elle n’était pas le seul centre d’intérêt de Noah. Leah dormait en boule sur le divan, suçant son pouce avec vigueur. Terrorisée et décontenancée, Corrine se précipita vers sa nièce. Elle blottit l’enfant contre sa poitrine protectrice et l’examina sommairement à la recherche d’une blessure.

— Qu’est-ce qui t’arrive ? hurla-t-elle en lançant un regard furieux au roi démon.

Noah esquissa un sourire, qui donna encore davantage la chair de poule à Corrine qu’un éventuel éclat de colère. Il s’avança vers elle, et se pencha légèrement pour croiser ses yeux verts écarquillés.

— Ta sœur et son mari arriveront bientôt. Même moi je ne puis tromper leur traque bien longtemps.

Cette réponse laconique confirma les appréhensions de Corrine, car une seule raison pouvait l’inciter à éviter les exécuteurs.

Noah avait succombé à la démence de Samhain.

Corrine sentit un élancement au cœur, car elle se savait en partie responsable. La mort violente de la compagne qui lui était destinée, qu’il aurait pu éviter en se manifestant plus tôt, pouvait servir de puissant catalyseur pour céder à la lune sacrée. Kane et elle avaient commis une grave erreur en le laissant seul.

— Noah, quelles que soient tes intentions, je te rappelle que tu cours au-devant d’un affrontement avec ceux que tu aimes ! Tu obligeras Jacob et Isabella à…

— Qu’ils essaient seulement. Toutefois, je doute qu’ils s’empressent d’agir avec leur fille et toi dans la ligne de mire. À présent, cesse de gagner du temps et va dans la pièce du fond. Plus tu attends, plus ils risquent de se retrouver confrontés à la situation que tu redoutes.

Sans un mot, elle détacha douloureusement son regard du sien et lui obéit. Elle n’aurait jamais imaginé que ses tentatives pour retrouver des compagnons druides puissent avoir des conséquences aussi atroces. Un tel incident rebuterait encore davantage les démons.

Perdue dans ses pensées, elle fut brutalement poussée dans la pièce qui lui servait de lieu de méditation, et qui avait été le témoin de cette révélation tragique à peine quelques heures auparavant. Elle tomba à genoux au milieu des coussins sales et des herbes renversées, Kane l’ayant persuadée d’attendre la nuit suivante pour ranger ce fouillis. Dans la pièce régnait encore la forte odeur des herbes brûlées, du feu, et même de cet instant passé à Chicago.

— Réveille la petite, ordonna Noah avec froideur.

D’une pensée, il redressa quelques bougies, rassembla les restes d’herbes dans le brasier, et alluma le tout.

— C’est impossible. Pas à cette heure du jour.

— Je vais t’aider, dit-il, la gratifiant d’un nouveau sourire perturbant.

Comme il fallait s’y attendre, Leah remua en gémissant dans les bras de Corrine. Cette dernière l’apaisa tout en observant avec appréhension Noah s’affairer dans un lieu qu’elle considérait comme sacré.

— Noah, s’il te plaît, qu’est-ce que tu attends de moi ? Je ne sais même pas comment j’ai fait la première fois !

— Comporte-toi comme d’habitude, répondit-il d’un ton serein. C’est Leah qui m’a amené vers elle. Tu n’as fait que lui indiquer le chemin.

Stupéfaite, Corrine comprit.

Évidemment ! Comme tous les démons, elle connaissait la prophétie liée à la naissance de Leah. Pourquoi n’y avait-elle pas songé plus tôt ? L’incident s’était produit au moment exact où sa nièce avait interrompu leur rituel. Noah espérait à présent reproduire ce résultat. Mais dans quel but ?

— Je refuse de la laisser mourir, Corrine.

— Oh, mon Dieu, Noah, tu veux essayer de la sauver en l’amenant ici, dans le présent, haleta Corrine, horrifiée. As-tu la moindre idée de ce qui peut arriver si l’on manipule le destin ? Tes démons et toi, vous vénérez le destin. C’est votre religion ! Et tu ne sais même pas s’il est possible de…

— Je sais que si c’est possible, je lui sauverai la vie, l’interrompit-il froidement, et c’est tout ce qui compte à mes yeux.

Naturellement, dans son état d’esprit, ce n’était pas plus compliqué que ça. Isabella avait un jour dit à sa sœur que personne ne pouvait raisonner un démon soumis aux affres de la démence lunaire. Hormis peut-être les exécuteurs, dont la seule présence pouvait servir d’étouffoir. Toutefois, Corrine commençait à douter que même eux soient d’une quelconque utilité. Noah savait ce qu’il voulait à tout prix. Quitte à adopter un comportement qui le dévasterait une fois qu’il aurait recouvré ses esprits.

À cette pensée, les yeux de la jeune druidesse se remplirent de larmes. Heureusement, Leah était bien trop jeune pour comprendre ce qui se passait, et elle continuerait sans doute à traiter son oncle Noah de la même façon. Corrine, elle, savait qu’elle en serait incapable, même si tout s’arrêtait immédiatement.

— Noah, tu n’es pas certain de réussir. Tu exposes nos vies pour en sauver une autre qui a pris fin il y a une semaine. S’il te plaît ! S’il te plaît, ne…

Elle s’interrompit quand le roi lui serra la nuque. Puis il lui empoigna les cheveux et lui tira la tête vers l’arrière afin qu’elle croise son regard. Ses yeux étaient froids, gris et sans vie.

— Je te suggère de commencer à te concentrer sur ta tâche.

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« Cette fois, Noah ne la relâcha pas, et la maintint contre lui d’un seul bras autour de la taille. Il repoussa ses cheveux et lui chuchota à l’oreille dans un souffle brûlant :

— J’ignore ce que tu comptes faire, mais je peux t’assurer que, même si tu quittes ma demeure, tu ne pourras pas m’échapper. Je suis en toi, Kikilia. Pas uniquement aujourd’hui, mais depuis des mois. Nos cœurs battent depuis si longtemps au diapason de l’alchimie entre nous. Penses-tu vraiment que prendre tes distances avec moi aura plus d’effet que lorsque tu étais de l’autre côté de l’océan ?

Kestra ouvrit la bouche, mais son toupet la laissa sans voix. Pire, les vérités peut-être dissimulées derrière ses propos étaient terrifiantes. Mais il se trompait s’il croyait la connaître, songea-t-elle, traversée par un élan familier d’excitation.

Il venait de lui lancer un défi, un défi mortel.

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