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« Regardez, regardez, continua le comte en saisissant chacun des deux jeunes gens par la main, regardez, car, sur mon âme, c’est curieux, voilà un homme qui était résigné à son sort, qui marchait à l’échafaud, qui allait mourir comme un lâche, c’est vrai, mais enfin il allait mourir sans résistance et sans récrimination : savez-vous ce qui lui donnait quelque force ? savez-vous ce qui le consolait ? savez-vous ce qui lui faisait prendre son supplice en patience ? c’est qu’un autre partageait son angoisse ; c’est qu’un autre allait mourir comme lui ; c’est qu’un autre allait mourir avant lui ! Menez deux moutons à la boucherie, deux bœufs à l’abattoir, et faites comprendre à l’un d’eux que son compagnon ne mourra pas, le mouton bêlera de joie, le bœuf mugira de plaisir mais l’homme, l’homme que Dieu a fait à son image, l’homme à qui Dieu a imposé pour première, pour unique, pour suprême loi, l’amour de son prochain, l’homme à qui Dieu a donné une voix pour exprimer sa pensée, quel sera son premier cri quand il apprendra que son camarade est sauvé ? un blasphème. Honneur à l’homme, ce chef-d’œuvre de la nature, ce roi de la création ! »
Et le comte éclata de rire, mais d’un rire terrible qui indiquait qu’il avait dû horriblement souffrir pour en arriver à rire ainsi.
Afficher en entierL'homme ne sera parfait que lorsqu'il saura créer et détruire comme Dieu; il sait déjà détruire, c'est la moitié du chemin de fait.
Afficher en entier"Insensé, dit-il, le jour où j'avais résolu de me venger, de ne pas m'être arraché le coeur !"
Afficher en entier"En politique, mon cher, vous le savez comme moi, il n'y a pas d'hommes, mais des idées; pas de sentiments, mais des intérêts; en politique, on ne tue pas un homme : on supprime un obstacle, voilà tout"
Afficher en entierMoi aussi comme cela est arrivé à tout homme une fois dans sa vie, j'ai été enlevé par Satan sur la plus haute montagne de la terre; arrivé là, il me montra le monde tout entier, et, comme il avait dit autrefois au Christ, il me dit à moi : "Voyons, enfant des hommes, pour m'adorer que veux-tu?" Alors j'ai réfléchi longtemps, car depuis longtemps une terrible ambition dévorait effectivement mon coeur; puis je lui répondis : "Ecoute, j'ai toujours entendu parler de la Providence, et cependant je ne l'ai jamais vue, ni rien qui lui ressemble, ce qui me fait croire qu'elle n'existe pas; je veux être la Providence, car ce que je sais de plus beau, de plus grand et de plus sublime au monde, c'est de récompenser et de punir." Mais Satan baissa la tête et poussa un soupir. "Tu te trompes, dit-il, la providence existe; seulement tu ne la vois pas, parce que fille de Dieu, elle est invisible comme son père. Tu n'as rien vu qui lui ressemble, parce qu'elle procède par des ressorts cachés et marche par des voies obscures; tout ce que je puis pour toi, c'est de te rendre un des agents de cette Providence." Le marché fut fait; j'y perdrais mon âme mais n'importe, reprit Monte-Cristo, et le marché serait à refaire que je le ferais encore.
Afficher en entier- [...] il y a les sachants et les savants: c'est la mémoire qui fait les uns, c'est la philosophie qui fait les autres.
- Mais ne peut-on apprendre la philosophie?
- La philosophie ne s'apprend pas; la philosophie est la réunion des sciences acquises au génie qui les applique: la philosophie, c'est le nuage éclatant sur lequel le Christ a posé le pied pour remonter au ciel.
Afficher en entier« On est toujours pressé d’être heureux, car lorsqu’on a souffert longtemps, on a grande peine à croire au bonheur »
Afficher en entier- Apprendre n'est pas savoir ; il y a les sachant et les savants : c'est la mémoire qui fait les uns, c'est le philosophie qui fait les autres.
- Mais ne peut-on apprendre la philosophie ?
- La philosophie ne s'apprend pas ; la philosophie est la réunion des sciences acquises au génie qui les applique : la philosophie, c'est le nuage éclatant sur lequel le Christ a posé le pied pour remonter au ciel.
Afficher en entier"[...] quand je pense à vous, mon sang bout, ma poitrine se gonfle, mon coeur déborde; mais cette force, cette ardeur, cette puissance surhumaine, je les emploierait à vous aimer seulement jusqu'au jour où vous me direz de les employer à vous servir[...]"
Afficher en entier[...]
- Inutile, monsieur, il est assez puni comme cela, d'ailleurs, à présent, il touche presque à la folie, et, selon l'expérience que nous donnent nos observations, avant une autre année d'ici il sera complètement aliéné.
- Ma foi, tant mieux pou lui, dit l'inspecteur ; une fois fou tout à fait, il souffrira moins.
C'était, comme on le voit, un homme plein d'humanité que cet inspecteur, et bien digne des fonctions philanthropiques qu'il remplissait.
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