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« De chaque côté se dressaient les sièges sociaux douteux de sociétés louches, car il s’agissait du sinistre district de Tortingham, avant qu’il ne soit rénové en quartier bourgeois au grand désarroi des malandrins, canailles, forbans, trousse-chemises, coupe-jarrets, vide-gousset, croque-bourgeois et autres fripouilles sans foi ni loi. C’était là que s’était établi le docteur Dee. »
Afficher en entier« - Ca va faire mal ? interrogea Frike
- Bien sûr que ça va te faire mal ! L’anesthésie n’a pas encore été inventée. »
Afficher en entier« C’était l’heure préférée d’Azzie, juste avant minuit, lorsque le monde change de couleur, que les sombres saints du soir ne sont même plus un souvenir et que la grâce salvatrice de l’aube est encore loin. C’était dans ces heures-là, entre minuit et l’aurore, que le Mal se sentait le plus en paix avec lui-même, le plus enclin à effectuer des expériences ; c’était là où il avait le plus besoin d’étrangeté et de péché, d’inspirer les perversions qu’il fallait sans cesse renouveler, et dont l’accomplissement était une source de joie pour l’âme d’un démon. »
Afficher en entier« Des démons jouant au poker sont de joyeux compagnons tant que les choses roulent bien pour eux. Ils se lancent dans une partie avec un vif enthousiasme, misent des têtes humaines entières et relancent à qui mieux mieux avec des membres. Le tout accompagné du genre de plaisanteries que les démons trouvent désopilantes mais que d’autres créatures jugeraient de mauvais goût. « Des panards au sang ? » proposa un démon serveur en passant à la ronde un plateau de fins morceaux humains. »
Afficher en entier« Quand on est vivant, rien ne peut vous rassurer. Soit dit en passant. C’est uniquement une fois mort qu’on peut l’apprécier. »
Afficher en entierA ce moment on frappa à la porte.
"Qui est là? s'enquit Frike.
-Service de livraison surnaturel. Les bagages de l'ange Babriel.
Ah, merci!" dit Babriel. Il ouvrit la porte. Un homme de taille moyenne coiffé d'une casquette de livreur lui tendit un papier et un stylo. L'ange signa et rendit le papier. Le livreur tira sur son toupet et disparut.
"Ce sont mes bagages, expliqua Babriel à Frike. Où doit-je les mettre?"
Frike regarda de tout côté d'un air dubitatif. "Peut-être sur le lit? Mais alors vous n'aurez pas d'endroit où dormir.
-Ca va s'arranger tout seul", dit Babriel. Il traina sa valise dans la chambre. Elle était très grande, et le seul endroit où il y avait de la place pour elle était en effet le lit, puisque Frike et lui occupaient à eux deux tout le reste de la surface du sol.
"Crois-tu qu'elle irait dans ce coin?" demanda Babriel après avoir examiné encore une fois la pièce.
Frike regarda l'angle aigu formé par la jonction des deux murs.
"On ne pourrait pas glisser une souris morte dans ce coin- là, encore moins une grosse valise comme celle-ci.
-Essayons toujours."
Babriel poussa le bagage hors du lit et vers le mur. Bien qu'il n'y eût que quelques pouces entre le pied du lit et le coin, la malle continuait d'avancer. Le mur, au lieu de l'arrêter, saillait vers l'extérieur pour lui faire de place, tandis que les autres murs l'imitaient pour rester en proportion. Le plafond se souleva lui aussi, et Frike se retrouva bientôt dans une grande chambre au lieu de la pièce minuscule où il était entré.
"Comment avez-vous fait ça? s'exclama-t-il.
-C'est juste un de ces trucs qu'on apprend quand on voyage beaucoup", répondit Babriel avec modestie.
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