Commentaire de jukebox_fr

Être confiné ça peut aussi avoir du bon ! La preuve, grâce à ça, Glénat a débloqué un certain nombre de premiers tomes de son catalogue pour une lecture gratuite en streaming. Ce qui me permettra d'évaluer, sans incidence pour mes étagères et mon porte-feuille, l'intérêt de séries figurant depuis longtemps dans ma liste d'envie.

La première d'entre elles est Le couvent des damnées, une série sombre de bonne réputation mais dont la couverture me refroidit pas mal, par la qualité moyenne de son dessin. Etrangement, cet aspect est un frein qui m'empêche de passer à l'acte d'achat. Dans son cas, cette opération "reste chez toi avec un manga" tombe à pic !

Alors, que dire ? Que c'est bien sombre en effet. Violent aussi. Et cruel. C'est un bon condensé de tous les maux et sévices dont on accablait les femmes un peu trop intelligentes, belles, et indépendante, fut une époque, sous prétexte de chasser les sorcières.

Manque de bol, l'héroïne Ella, doit les éprouver les uns après les autres, mal née qu'elle est. Malmenée depuis le plus jeune âge, elle tire des leçons bien cruelles de cette vie qui lui enlève absolument tous ses petits bonheurs pour la placer sur le chemin de ceux qui peuvent l'anéantir.

C'est donc un combat de l'esprit qui s'engage, doublé d'une histoire de vengeance aveugle un peu trop poussée dans le glauque et le passionnel à mon goût. L'auteur en fait trop. Mais en un sens il est presque obligé pour compenser l'horreur des traitements qu'il nous montre.

Graphiquement c'est à la hauteur des couvertures : très moyen. Les constructions sont hasardeuses, le style est banal et les scènes sont exagérées pour alimenter la surenchère d'horreur par le visuel. Pour ce qui est de choquer le lecteur, on est bon, pour ce qui est d'être agréable à l'oeil, on repassera dans quelques tomes quand le dessinateur aura progressé.

Bref, c'est un premier tome très dur qui heurtera les plus sensibles, sans aucun doute. L'aspect collection de toutes les misères est un peu dommage, de même que la surenchère dans le glauque et le morbide. Le contexte ultra religieux, voire fanatique, et les personnages sont en place, maintenant il ne reste plus qu'à pousser plus loin le début d'intrigue présenté en fin de tome pour se faire une opinion solide de cette série.