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" [...] parfois la tendresse est un mouvement qui nous échappe." p.129
Afficher en entier" [...] celle qui s'éloigne est tout de même son premier amour. D'ailleurs, lui aussi, il est ému, et ça le décontenance, ça le déséquilibre un peu, il ne va pas le nier. Ce n'est pas rien, ce qui se passe, c'est un basculement vertigineux; il entre dans la grande photo du monde." p.128
Afficher en entier"Les mères n'oublient jamais quand elles ont cru, un jour, perdre leur enfant.
Elles ne se débarrassent jamais de la frayeur non plus.
Elles vivent chaque jour en redoutant qu'un autre accident survienne.
Et elles ont plus peur encore quand elle savent qu'elles ne seront plus là, tout près, pour le protéger à chaque instant." p 83-84
Afficher en entier" Maman, faut couper le cordon, tu sais"
Ah non, pas ça, pensa t-elle. Pas cette expression toute faite qu'on lui serine.Chaque fois, elle a envie de répliquer : un, il a été coupé le cordon, deux, pas par moi et on s'étonne après. Pourtant, elle ne balance jamais cette réplique. Les gens lui objecteraient qu'elle n'a rien compris, qu'il s'agirait d'une métaphore. Comme si elle ignorait ce que c'était une métaphore! Et sa réponse à elle, elle ne serait pas métaphorique par hasard ? Elle dit : " oui, oui, je sais".
Afficher en entierD'abord, est-ce qu'ils savent encore ce que c'est : être un couple ? On s'oublie, on s'efface, on se dilue, quand on est parents
Afficher en entier(...) c'est la dernière fois qu'il apparaît ainsi, c'est le dernier matin.
Et immanquablement, elle est envoyée à tous les matins qui ont précédé, ceux des balbutiements et ceux de l'affirmation, les matins d'école et les matins de grasse matinée, les matins d'hiver dans la lumière électrique et les matins d'été comme celui-ci, les matins malades et les matins en vacances, les pacifiques et ceux du mauvais pied, combien y en a t-il eus, il serait facile d'établir le compte exact, mais elle redoute que le compte exact ne lui donne le vertige, tous ces matins qu'il pleuve ou qu'il vente, elle était présente et c'est fini, ça s'arrête ici, ça s'arrête maintenant. Elle sourit et il fait semblant de ne pas discerner la tristesse dans son sourire. (
Afficher en entierElle dit : « C’est passé vite quand on y pense. »
Elle parle de la vie. Elle parle de sa vie.
Afficher en entierEt le silence, est-ce que ça ne dit pas davantage ?
Afficher en entierD''abord, est-ce qu'ils savent encore ce que c'est: être un couple? On s'oublie, on s'efface, on se dilue, quand on est parents. On se consacre entièrement à ses enfants, on agit en fonction d'eux, on prévoit les déplacements, les week-ends, les congés en fonction d'eux, que reste-t-il pour le couple, pour les tourtereaux qui se sont trouvés un jour et se sont promis d'être toujours là l'un pour l'autre? Pas grand-chose, honnêtement. Presque rien. Des interstices.
Afficher en entierLa vérité, c’est qu’elle pense à tout ce qui se joue en dehors d’elle, tout ce dont elle est exclue, tout ce que son fils ne lui confie pas, parce qu’un garçon de cet âge parle avec ses amis, pas avec ses parents, elle songe que son fils cloisonne naturellement son existence et que désormais elle se tient du mauvais côté de la cloison, elle songe que, jusqu’à une période récente, elle savait tout et que désormais elle ne sait plus grand-chose, elle partageait l’essentiel et désormais elle n’a plus droit qu’à l’accessoire, elle n’en est pas jalouse, ce n’est pas ça le sujet, elle en est chagrinée ou mortifiée : et si elle ne flairait pas un danger qui le menacerait, et si elle ne discernait pas une métamorphose fondamentale, et si elle n’entendait plus ses tracas, ses inquiétudes, et s’il devenait un parfait étranger ?
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