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Bruno réfléchit à la bonne formulation pour ne paraître ni grossier ni désobligeant.
-Qui sont ces gens dehors ?finit-il par dire.
Père pencha la tête de côté, un peu embarrassé par la question.
-Des soldats, Bruno. Des secrétaires. Du personnel. Tu en as déjà vu.
-Non pas ceux-là, dit-il. Les gens que je vois de ma fenêtre, dans les baraques, au loin. Ils sont tous habillés pareil.
-Ah, ceux là, dit Père, en hochant la tête, avec un léger sourire. Ces gens... ce ne sont pas des gens, Bruno.
Afficher en entierIl regarda Shmuel et fit quelque chose qui ne lui ressemblait absolument pas. Il prit sa main minuscule dans la sienne et la serra très fort.
-Tu es mon meilleur ami, Shmuel, déclara-t-il. Mon meilleur ami pour la vie.
Afficher en entierMais, lorsqu'ils demandèrent à Bruno ce que faisait son père, il ouvrit la bouche pour leur répondre, puis s'aperçut qu'il n'en savait rien lui-même. Tout ce qu'il pouvait dire, c'était que son père était un homme à suivre et que le Fourreur avait de grands projets pour lui. Et bien sûr qu'il avait un uniforme épatant.
Afficher en entier-Écoutez vous! avait crié grand-mère. Je me demande lequel des deux est le plus stupide.
- Mais Nathalie, avait dit Mère, pour essayer d'apaiser les esprits. Ralf n'est-il pas beau dans son uniforme?
- Beau? avait répété Grand-mère en se penchant en avant et en regardant sa bru comme si elle avait perdu la raison. Beau. dites-vous? Pauvre bécasse! Est-ce donc ce qui est important dans la vie? Être beau?
Afficher en entierCe n'est pas parce qu'un homme observe le ciel la nuit qu'il est astronome.
Afficher en entier-Je n'ai jamais entendu ce nom-là, dit Shmuel.
-Et moi, je n'ai jamais entendu le tien, dit Bruno.
Shumel (Il réfléchit.) Shmuel, répéta-t-il. J'aime bien le bruit que cela fait quand je dis Shmuel. On dirait le vent qui souffle.
-Bruno, dit Shmuel, en hochant joyeusement la tête. Oui, je crois que j'aime bien ton nom aussi. On dirait quelqu'un qui se frotte les bras pour se réchauffer.
Afficher en entier"Il ouvrit la porte, mais Père le rappela. Il était debout, le sourcil levé, comme pour signifier à Bruno qu’il avait oublié quelque chose. Cette chose lui revint à l’esprit dès que Père la lui suggéra. Alors il prononça la formule consacrée et fit exactement les mêmes gestes que lui.
Il ramena les pieds l’un contre l’autre, tendit le bras droit en l’air, fit claquer ses talons et dit les mots de circonstance à prononcer chaque fois qu’il prenait congé d’un soldat, d’une voix grave et claire (aussi ressemblante que possible à celle de Père).
— Heil Hitler, lança-t-il, supposant que c’était une autre façon de dire : « Au revoir. Et bon après-midi. »"
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Tout ce qu'il pouvait dire, c'était que son père était un homme à suivre et que le Fourreur avait de grands projets pour lui. Et bien sûr qu'il avait un uniforme épatant."
Afficher en entier- De toute façon, je ne comprends pas pourquoi tu as tellement envie de venir de ce côté, disait Shmuel. Ce n'est pas très agréable.
- Essaie un peu d'habiter chez moi, disait Bruno. Pour commencer, la maison n'a pas cinq, mais trois étages seulement. Comment peut-on demaner à quequ'un de vivre dans un espace aussi restreint ?
Il avait oublié l'histoire de Shmuel et des onzes personnes qui vivaient dans un seule pièce avant d'arriver à Hoche-Vite, dont le fameux Luka qui n'arrêtait pas de le taper même quand il n'avait rien fait de mal.
Afficher en entier"Puis il se retourna très lentement vers Shmuel, qui ne pleurait plus, mais fixait vaguement le sol, avec l'air de celui qui essaie de convaincre son âme de ne plus vivre dans son corps minuscule, mais de s'en échapper, de prendre la porte et de s'élever dans le ciel, en glissant à travers les nuages jusqu'à l'infini."
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