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Extrait

Extrait ajouté par Bibounine 2018-08-30T13:50:17+02:00

J’adorais mon travail. C’était ma grand-mère Woolsey qui avait instauré la tradition du bénévolat dans ma famille en soignant des soldats sur le champ de bataille de Gettysburg. J’étais responsable de l’aide aux familles pour le consulat de France, mais ce n’était pas vraiment du travail à mes yeux, plutôt une passion héréditaire pour tout ce qui était français. Mon père avait beau être à demi irlandais, son cœur battait pour la France. De plus, Mère avait hérité d’un appartement à Paris, où nous passions tous les mois d’août, aussi m’y sentais-je chez moi.

L’ascenseur s’arrêta. La terrible cacophonie qui me parvint, même à travers les portes fermées, me fit trembler.

— Troisième étage, annonça Cuddy. Consulat de France. Attention à…

Une fois les portes ouvertes, toute conversation polie fut noyée dans le bruit. Il y avait tellement de monde dans l’entrée, devant notre réception, qu’il était difficile de s’y frayer un passage. Le Normandie et l’Île-de-France, deux des plus grands paquebots français, étaient arrivés le matin même dans le port de New York, bondés de riches passagers qui fuyaient les incertitudes de leur pays. Dès qu’ils avaient reçu l’autorisation de débarquer, l’élite des deux bateaux s’était précipitée au consulat pour régler ses problèmes de visa et autres questions épineuses.

Je me faufilai dans l’entrée enfumée. Des femmes habillées à la dernière mode de Paris bavardaient, enveloppées dans un nuage délicieux d’Arpège qui se mêlait aux parfums retenus dans leurs chevelures. Ces gens-là étaient habitués à ce que des serviteurs les suivent comme leurs ombres, armés d’un cendrier en cristal et d’une flûte de champagne. Les porteurs en veste écarlate du Normandie et leurs collègues en veste noire de l’Île-de-France se bousculaient. Alors que je jouais des coudes pour atteindre le bureau de notre secrétaire au fond de la pièce, mon écharpe de mousseline se prit dans le fermoir du collier de perle d’une de ces ravissantes créatures. J’essayais encore de le libérer, quand le téléphone sonna sans que personne ne réponde.

Roger.

Je repris péniblement mon chemin quand je sentis une main effleurer mon derrière. Je me tournai pour voir un enseigne m’adresser un sourire où il manquait quelques dents.

— Bats les pattes !

Le jeune homme leva un bras au-dessus de la foule et agita une clef, sans doute celle du salon du Normandie. Au moins, ça me changeait des soixante ans et plus que j’attirais d’habitude.

J’arrivai enfin au bureau de notre secrétaire. Elle y tapait à la machine, tête baissée.

— Bonjour, Pia, lui dis-je en français*.

Le cousin de Roger, un garçon de dix-huit ans aux yeux mauve, était assis sur le bureau de Pia, les jambes croisées. Il tenait une cigarette en l’air et choisissait un chocolat dans une boîte, le petit déjeuner préféré de Pia. Mon bureau était déjà couvert de dossiers en attente.

— Bon-jour ? Je ne vois vraiment pas ce qu’il y a à attendre de bon de cette journée, me répondit-elle sans même lever la tête.

Pia était bien plus qu’une secrétaire. Parmi ses responsabilités, elle devait accueillir les nouveaux ressortissants français dont elle établissait les dossiers, taper la correspondance considérable de Roger et déchiffrer chaque jour le flot massif de messages codés en morse qui arrivaient à notre bureau.

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