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Alors que le moustachu à la peau pâle arrivait sur elle, Ellana lança son poignard. Dans le même mouvement, elle pivota sur ses hanches, évita le sabre qui filait vers son visage, glissa le long du bras tendu de son adversaire, le saisit à la nuque et utilisa son élan pour l'attirer vers elle.
Le mercenaire voulut se débattre, la flèche qui était destinée à Ellana se ficha dans sa poitrine à l'instant précis où l'archer s'affaissait, portant les mains au poignard de la marchombre qui saillait de son cou.
Afficher en entierComme si le souvenir de sa chute dans la Forêt Maison avait ouvert les vannes de sa mémoire, elle se revit, enfant nommée Ipiutiminelle, courir entre les arbres avec Oukilip et Pilipip, admirer Ilfasidrel le joyau aux mille facettes, le reprendre aux voleurs qui l'avaient dérobé, se balancer dans son hamac à cinquante mètres du sol, cueillir des framboises, tenter de surprendre les clochinettes.
Afficher en entierÀ eux et à la dizaine de gardes patibulaires qui les accompagnaient.
Edwin et Ewilan se collèrent contre une porte mais un homme qui marchait non loin d'eux eut moins de chance. Perdu dans ses pensées, il réagit trop tard. La main d'un garde se referma sur son épaule et il fut projeté sur le côté avec violence, bousculant Ewilan qui, pour ne pas tomber, s'accrocha à lui.
Afficher en entierPar un monumental effort de volonté, Salim cessa de trembler. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Ce n'était pas la première fois qu'il se trouvait en danger, il s'en était toujours sorti. Parfois de justesse mais jamais il n'avait paniqué ainsi. Et s'il se retrouvait certes seul devant ses adversaires, ce n'était pas non plus la première fois. Les ennemis qu'il avait affrontés pour libérer Ewilan de l'Institution étaient plus dangereux que ces Astariotes qui, malgré leurs rodomontades, ne ressemblaient en rien à des assassins. Pourquoi donc...
Afficher en entierTandis que les enfants se jetaient dans l'eau en hurlant de joie, la marchombre s'éloigna le long de la berge en compagnie d'Edwin, Oyoel et Ewilan. Une courte marche les emmena de l'autre côté du lac. Ils s'assirent dans l'herbe sans parvenir à s'abriter des violentes rafales qui balayaient les plaines Souffle. Pendant un moment nul ne parla puis Ellana et Ewilan, d'un même mouvement, se tournèrent vers le nautonier et rompirent le silence :
Afficher en entierMêmes troupeaux de siffleurs s'égaillant devant le navire. Mêmes lacs ronds aux eaux claires. Mêmes rapaces à la surprenante envergure planant au-dessus de la grand-voile et si aucun khazargante n'avait encore été aperçu, Oyoel ne doutait pas que les créatures titanesques arpentaient elles aussi les plaines de l'Oubli
Afficher en entierBrûler les lianes était hors de question. Il y en avait trop et elles étaient trop proches. Un désherbant ? Ridicule. Dessiner une passerelle afin de gagner la berge du fleuve ? Évacuer les blessés de cette manière prendrait trop de temps et, de toute façon, le navire ne lui offrait pas d'appui suffisant.
Les Haïnouks reculaient peu à peu, formant un cercle autour d'elle. Un cercle qui allait en rétrécissant. Une femme perdit l'équilibre en tentant de sectionner une liane. Elle tomba lourdement sur le pont et avant que quiconque ait pu intervenir elle fut recouverte par un linceul végétal qui la dévora.
Afficher en entierDurant l'absence d'Ewilan et d'Oyoel, la matinée fut employée à transformer l'épave du navire en un camp de fortune qui permettrait aux Haïnouks d'attendre en sécurité l'arrivée d'un clan ami. Les tigres et les hordes de chiens sauvages qui chassaient dans les plaines Souffle devaient également abonder dans les plaines de l'Oubli et la prairie carnivore avait causé trop de morts pour qu'il soit envisageable de courir le moindre risque.
Afficher en entierPendant plus d'une heure, Salim enchaîna plongeon sur plongeon, puis Ellana lui demanda de se jeter dans le vide les yeux fermés et de ne réagir qu'à son injonction. Une injonction qu'elle se plut à donner de plus en plus tard, le poussant à accomplir des prodiges pour toucher la surface de la rivière de façon correcte.
Salim exultait. Il découvrait chaque jour davantage le bonheur d'avancer sur la voie du marchombre. Aux maîtres-mots d'ouverture et d'harmonie, Ellana lui avait permis d'ajouter celui de plénitude et il se demandait souvent, avec un frisson de délectation, combien il lui en restait à découvrir.
Afficher en entierLes deux hommes qui tentèrent de leur barrer le passage furent renversés sans ménagement et, en un instant, la voie fut libre. Les deux marchombres quittèrent le bourg au grand galop.
Ils conservèrent ce rythme quelques minutes puis, comprenant que personne n'avait l'intention de les poursuivre, ils mirent leurs montures au pas.
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