Commentaires

Leïla Slimani narre 10 ans de la vie de Mathilde et Amine au Maroc, de 1944 à 1955. 10 ans durant lesquels Mathilde éprouve d’abord un amour extrêmement fort pour Amine, combattant marocain dans l’armée française. Après leur mariage, ils partent à Meknès afin que le jeune homme reprenne une ferme familiale Mais les terres sont hostiles et le visage d’Amine change. Il devient dur, violent, froid, il s’épuise. Mathilde, qui rêvait d’aventure, découvre les conditions de vie des femmes dans ce pays qu’elle idéalisait. Comme lui dit Amine: Ici, c’est comme ça.

En 1950, le Maroc revendique son indépendance et émerge alors une haine contre les colons qui ont tant de privilèges. C’est dans ce chaos que Mathilde et Amine auront 2 enfants: Aïcha et Selim.

Je connais déjà la plume de Leïla Slimani par le livre « une chanson douce », qui m’avait tant marqué. C’est sans aucune appréhension que je me lance dans Le pays des autres et je retrouve avec bonheur l’écriture fluide de l’auteure. Dès le départ, je me prends d’affection pour Mathilde, puis ça sera pour Selma, Aïcha, Tamo… les femmes de l’histoire. J’ai tout de suite été très intéressée par la vie, bien que rude, de l’héroïne. L’auteure ajoute des descriptions si détaillées que j’ai eu l’impression d’être dans cette maison, entourée des champs et des arbres fruitiers.

Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Je me suis rendue compte que je ne connaissais presque rien sur le Maroc et c’est avec intérêt que je tournais les pages. Quelle vie les femmes ont eue, effacées derrière leur mari, sans argent, sans autre objectif que de tout faire pour que leur famille soit épanouie. Mais Amine m’a aussi fait de la peine, bien que je ne comprenne pas son comportement face aux femmes de sa famille. Arrivé en combattant glorieux, il est perçu comme traitre pour avoir épousé une française. Ses terres ne sont pas fertiles, il se fait berner par plusieurs personnes… que de malheurs pour une seule personne. Et puis, au milieu de tout ça, il y a deux enfants qui n’ont rien demandés mais qui subissent.

J’ai aimé que les chapitres ne soient pas vraiment liés les uns aux autres et que l’on passe « d’histoires en histoires » au gré des différents chapitres. Grâce à cela, je me suis pas sentie perdue lorsque je reprenais ma lecture, laissant parfois le livre 2-3 jours de côté.

Je n’ai qu’une hâte, c’est de lire la suite et d’en apprendre un peu plus. Mais vous l’avez compris, c’est un sans faute pour moi!

https://monologuesdelise.wordpress.com/2024/02/06/le-pays-des-autres-leila-slimani-t-1/

Une alsacienne mariée à un marocain, part s'installer au Maroc, après il va falloir s'adapter aux US et coutumes...

La vie difficile d'une jeune alsacienne qui épouse un officier marocain et s'installe dans le Maroc de la fin des années 40.

Récit de la montée des tensions à la fin de l'époque coloniale et de la vie difficile des femmes dans un pays rigoriste dominé par les hommes.

Un grand roman.

Lorsque j'écris ce commentaire, je ne suis qu'à la page 100 (grande partie II) aux éditions folio.

Ce livre est dur, presque noir et tellement réaliste ! De mon point de vue, je pense que c'est la chose qui m'attriste le plus.

L'écriture est bourrée de vocabulaire, ce qui m'est très appréciable !

Le livre se passe très rapidement, avec quelques retours en arrière dans l'histoire des deux protagonistes, et je ne les comprends pas facilement à chaque fois ...

Ce livre est une immersion dans le Maroc d'après guerre, où les Marocains qui ont aidé la France sont abandonnés. Où les femmes sont toujours sous le contrôle de leur mari. Un livre intéressant, poignant et prenant.

En lisant le résumé du livre, je m'attendais à y découvrir l'amour d'un couple, surmontant les épreuves à deux, avec bravoure et patience. Mais que nenni ! Le récit s’est avéré bien plus cruel et complexe que cela. Même avec la plus grande des volontés, l'amour ne peut pas tout faire disparaitre, et la relation se retrouve immanquablement fragilisée par les épreuves. Pire que fragilisée, parfois notre cher couple se retrouvait même complètement divisé, et je dois dire que dans ces moments-là, j’ai été drôlement fière de Mathilde. Car bien que dépaysée et en terres « hostiles » elle s’est toujours montrée forte et pleine d’astuces. J'ai trouvé que son personnage égayait, et rendait le tout plus « humain ». Effectivement, vu la lourdeur de certains passages, nous avions bien besoin d’une consolation à certains moments. L’auteure décrit vraiment très bien les conditions de vie parfois malheureuses du peuple marocain à la fin du XXe siècle. En tout cas, en oscillant tout doucement entre le présent et le passé, elle nous en dit assez pour qu'on puisse reconstituer l’histoire saisissante de cette famille si marquée par les différences culturelles. J'ai trouvé Mathilde très compréhensible, à vouloir s'inventer des vies en fonction du pays où elle se trouve. Après tout, si on en a l'occasion, pourquoi ne pas le faire ? Le moment, par exemple, où elle s’imagine rester en France, et réalise qu’elle est plus heureuse loin de sa famille est glaçant, mais réel. Et cette simple constatation m’a beaucoup touchée ; la réalité n’est effectivement pas toujours celle que l’on espère être.

Concernant la fin, je la trouve très correcte. Il en manque assez pour nous donner envie de lire le second tome, mais le manque n'est pas non plus grossier comme à la fin de beaucoup de premiers volumes, de sorte qu'on pourrait même se contenter de lire uniquement le premier tome sans éprouver la sensation d’être laissé en suspens, et j'aime bien cette idée. J’avoue néanmoins que je n’aurais pas compris si le récit s’était entièrement terminé comme ça, mais sachant qu’une suite se profile, je l’ai personnellement interprété comme un avertissement. Une fin de livre qui serait là pour nous rappeler que même dans les moments de répits, une guerre peut en cacher une autre. La guerre est toujours là, qu’on le veuille ou non.

Ainsi, et pour conclure, ce n'est pas le genre de livre qu'on prend nécessairement plaisir à lire, mais c’est le genre de livre qu'on a besoin de lire. Ce livre nous rend humble, et nous rappelle à quel point l’humanité a beaucoup d'efforts à faire avant qu’on parvienne à aller à l’encontre de l’autre, sans préjugés ni mauvaise foi. Leila Slimani nous exprime elle aussi tout cela en tout humilité, en tentant simplement d'être fidèle à la réalité sociale de l’après-guerre et ça fait du bien. C’est clairement le genre de livre que j'ai envie de lire quand je dis que la lecture instruit, inspire, transporte et éduque. Voilà pourquoi en le plaçant dans la liste d'or, ce n'est pas le plaisir de lecture que j'ai noté, mais plutôt la richesse du récit, et ce qu’il m’a apporté.

Spoiler(cliquez pour révéler) Rien à voir, mais est-ce que Mathilde ne serait pas inspirée de La Parure de Maupassant, avec toutes ses idéalisations ? Je ne sais pas, ce n'est évidemment qu'une hypothèse mais quand j'ai vu Mathilde envier les « parures » de la sœur de Dragan, je n'ai pas pu m'empêcher d'y penser…

J'ai aimé ce livre, plus que "une chanson douce",

Malgré tout il ne m'a pas transportée, je ne suis pas une adepte de l'écriture de Leila Slimani

Un livre à l’écriture vibrante et vivante, très addictive

Dans ce roman poignant, Leila Slimani nous offre une fresque familiale et nous fait pénétrer dans son microcosme. Elle offre un nouveau souffle au roman français, car oui Mme Slimani est brillante.C’est dans un Maroc en quête d’indépendance qu’on rencontre une famille dont chaque membre vit « dans le pays des autres ». En effet, chacun semble étranger à l’autre, en commençant par Mathilde, qui ne trouve pas sa place au Maroc et qui regrette sa vie de femme libre française. Elle ne reconnaît plus son mari Amine, qui semble plus grave et dur. Quand à ce dernier, il a honte de sa femme et de ses manières. Leur fille, Aïcha est brillante, sauvage, secrète, ses parents ne la comprennent pas.

Grâce à la plume de l’autrice, on est tout de suite transporté dans la campagne qui nous est décrite. Chaque personnage est formidable, d’une grande richesse psychologique qui rend si caractéristiques les personnages de Leila . On plonge dans l’intimité personnelle, et j’insiste sur ces thermes car ils sont révélateurs, de chaque personnage, afin de saisir chacune de leurs caractéristiques, chacune de leurs subtilités. Grâce à son style, l’auteur nous permet de nous forger un avis propre sur les personnages, qui sont décrit de la manière la plus objective et sous divers angles.

Un beau voyage.

En 1944, la vie d'un couple mixte ( une jeune alsacienne et un marocain) au Maroc. Mathilde se sent très vite étouffée et isolée avec ses deux enfants. Les années de ce récit correspondent à celles de la montée des tensions et violences qui en 1956 aboutissent à l'indépendance du pays. Mathilde souffre de la méfiance des marocains à son égard et des conditions matérielles et financières précaires qu'elle subit. Le style de Leila Slimani est acéré et très efficace pour dépeindre les personnages et le contexte social et politique. La narration aborde une palette de thèmes avec pertinence et subtilité. Très beau premier volume d'une saga. j'attends la suite avec impatience...