Extraits

Sophronia aurait aimé être voyante. C'aurait été une méthode admirable pour mettre les gens mal à l'aise.

Mme Spetuna était sur le point d’en dire plus lorsqu’un coup à la porte l’interrompit.

« Qui cela peut-il bien être ? s’interrogea Mlle Géraldine. Tout le monde sait que je suis en plein milieu d’une importante session. »

Comme si le thé était une réunion du Parlement.

« Entrez ! » cria la directrice.

« Mademoiselle Temminnick, mademoiselle Plumleigh-Teignmott. Suivez-moi, je vous prie. »

Sophronia leva les yeux de ses additions. La distraction était bienvenue. Elle était convaincue d’être en train de se tromper dans son calcul pour l’achat des trois décorations florales les plus mortelles. A-t-on besoin de quatre grandes digitales pour décorer une table de six invités ? Ou est-ce six digitales pour tuer quatre invités ?

Malheureusement, ce que Sophronia vit en levant les yeux ne la remplit pas de confiance. Lady Linette se tenait devant la classe, son air austère jurant avec ses abondantes boucles blondes et son chapeau couvert de lilas de soie ramollis. Elle était très maquillée et portait une robe en tissu écossais mauve et jade aux proportions dantesques. Ce n’était ni son expression ni sa présence qui inquiétaient Sophronia. C’était le fait qu’elle se trouve dans cette classe précise, où se déroulait la leçon de comptabilité domestique de sœur Mathilde Hershe-Teape. Sophronia et les filles de son groupe d’âge étaient censées aller voir Lady Linette après le thé, pour écouter de la musique de salon et manger des petits fours subversifs.

« Quand vous voulez, mademoiselle Temminnick ! »

Dimity se trouvait déjà à côté de Lady Linette. L’amie de Sophronia lui fit signe de les rejoindre d’une main dissimulée par sa jupe. D’ordinaire, c’était Dimity qui rêvassait et Sophronia qui devait la houspiller.

Sophronia bondit. « Veuillez m’excuser, Lady Linette. J’étais perdue dans mes pensées. Les quantités de digitales peuvent être tout à fait éclairantes.

– Excellent, mademoiselle Temminnick. Une excuse exprimée en terme d’intérêt scolaire. Néanmoins, nous devons partir. »

Pendant la plus grande partie du séjour de six mois de Sophronia au pensionnat de Mlle Géraldine pour le perfectionnement des jeunes dames de qualité, les leçons n’avaient jamais été interrompues. Même pas quand des bandits de haut vol les avaient attaquées. Les jeunes dames de qualité restaient en classe durant les conflits. Et aucune élève n’avait jamais été ôtée à l’autorité d’un professeur par un autre professeur. Quelle impolitesse !

Sophronia soupira et fit face à Felix.

"My lord, vous intéressez vous à l'Égypte ancienne ?

- Je m'intéresse au fait que vous avez remarqué la longueur de mes cils."

« – Vous le connaissez ?

– Nous nous connaissons tous, chaton.

– Que voulez-vous ? » Sophronia était exaspérée.

« Moi ? Que les collants et les culottes redeviennent à la mode. Voir les mollets des hommes me manque tellement.  »

« Dimity soupira. « Je devrais dire à Lord Mersey que le chemin de ton cœur est pavé de gadgets. »

Sophronia feignit d’être horrifiée. « Surtout pas ! J’aime bien le voir lutter. Il est si mignon quand il est troublé.

– Les filles ! » dit Pillover, dégoûté. »

Dimity n'était pas très bonne, mais Furnival la traitait gentiment. Sauf si Sophronia se trompait, le pauvre garçon devait déjà commencer à éprouver des sentiments romantiques envers son amie. C'était le cas de beaucoup de soutiers. Dimity était si bavarde qu'elle écrasait le mâle moyen. Beaucoup de messieurs étaient incapables d'affronter les pipelettes, ce qui était la raison pour laquelle ils les épousaient souvent.

"J'ai toujours trouvé les barbes suspectes" dit Dimity avec conviction. Sophronia trouvait que Lord Dingleproops pouvait être amélioré par une barbe. Après tout, personne ne saurait que son menton semblait s'être carapaté, avec, sans le moindre doute, le cerveau de Monique et le sens de l'humour de Presha.

La vie toujours plus intéressante quand je traîne avec toi.

Ses vêtements lui allaient à la perfection, alors que Savon semblait avoir été fourré maladroitement à coup de pelle dans les siens, poignets et chevilles en dépassant.