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Ils ont tous un surnom. Aucun James ne peut être qu’un simple James ; c’est nécessairement Jim ou Jimmy ou Jimbo ou JJ, voire, dans un cas particulier, Tantrum. Les Sullivan sont si nombreux qu’appeler quelqu’un Sully n’est pas suffisant. Au cours de ses différentes incursions ici, au fil des ans, Bobby a rencontré un Sully Un, un Sully Deux, un Sully le Vieux, un Sully le Jeune, un Sully le Blanc, un Sully le Bronzé, un Sully l’Infidèle, un Sully le Nez et Petit Sully (qui est foutrement grand). Il a rencontré des gars appelés Bridé, Queue de Billard, Rôti en Cocote, Sac de Frappe (fils de Sully le Bronzé). Il est tombé sur Pare-Chocs, Petite Dose, Destop, Conjonctivite (qui est aveugle), Gambette (qui boite) et Mains Baladeuses (qui n’en a pas).
Afficher en entierMary Pat se souvient de Little Peg quand elle avait cinq ans et qu'elle la gardait de temps en temps. Cette Little Peg -là était à se tordre de rire et elle pétillait comme un fil électrique coupé sous la tempête. Elle était tellement consciente d'elle-même et de la vie autour d'elle, si pleine de joie.
Qu'est-ce qui leur enlève ça ? Se demande Mary Pat.
Est-ce que c'est nous ?
Afficher en entierTout le monde aime Dreamy. Même Dotty Lloyd, qui déteste les Noirs, admet que Dreamy fait partie des"bons nègres". Un jour, Dotty a dit à Mary Pat :
-S'ils travaillaient tous aussi dur qu'elle, et s'ils étaient aussi polis qu'elle ? Tu parles. Personne n'aurait jamais rien à leur reprocher.
Afficher en entierMême si, personnellement, elle attend toujours, ce jour-là. Même si elle soupçonne qu'on en est tous là, sur cette bonne vieille terre.
Afficher en entierQuand elles relâchent leur étreinte, elle essuie les larmes sous les yeux de sa fille avec ses pouces. Elle lui dit que tout va bien. Elle lui dit qu'un jour, les choses auront un sens.
Afficher en entierJules se mord l'intérieur de la joue, une vieille habitude, et son regard se perd dans l'avenue. Mary Pat continue à lui pétrir les paumes.
- Fatiguée de quoi ?
Jules la regarde dans les yeux.
- Des mensonges.
Afficher en entierS'ils sont pauvres, ce n'est pas parce qu'ils ne font pas d'efforts, ni parce qu'ils ne travaillent pas dur, ni parce qu'ils ne méritent pas mieux. Mary Pat peut regarder presque toutes les personnes qu'elle a connues à Commonwealth en particulier ou dans tout Southie en général, et elle ne trouvera que des gens qui se battent, qui se cassent le cul, des gens qui traînent des fardeaux de dix tonnes comme s'ils pesaient le même poids qu'une balle de golf, des gens qui vont au boulot jour après jour et qui donnent à leurs abrutis de patrons ingrats dix heures de travail par journée de huit heures. S'ils sont pauvres, ce n'est pas parce qu'ils se laissent aller, ça c'est sûr.
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