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Extrait

Extrait ajouté par ilovelire 2016-01-30T19:31:32+01:00

’ANNÉE DERNIÈRE, en novembre, un livre m’a sauvé la vie. Je sais que cela semble très peu vraisemblable. Certains pourraient trouver extravagant ou mélodramatique que je dise ce genre de chose. Malgré tout, c’est précisément ce qui s’est passé.

Pourtant, personne n’avait visé mon cœur ; la balle n’était pas venue se ficher miraculeusement entre les pages d’une épaisse édition reliée en cuir des poèmes de Baudelaire, comme on le voit parfois dans les films. Je ne mène pas une existence aussi palpitante.

Non, mon imbécile de cœur avait déjà été blessé. Un jour qui ressemblait à tous les autres.

Je m’en souviens encore avec précision. Les derniers clients du restaurant – un groupe d’Américains plutôt bruyants, un couple japonais discret et quelques Français qui discutaient avec passion – s’attardaient comme toujours, et les Américains s’étaient léché les lèvres avec beaucoup de « aaah » et de « oooh » en dégustant le gâteau au chocolat.

Après avoir servi le dessert, Suzette avait demandé, comme à son habitude, si j’avais encore besoin d’elle, puis elle s’était hâtée de partir, heureuse. Et Jacquie était mal luné, comme à son habitude. Cette fois, il s’était emporté au sujet des usages alimentaires des touristes et il avait levé les yeux au ciel tout en flanquant bruyamment les assiettes vides dans le lave-vaisselle.

– Ah, ces Américains ! Ils ne comprennent rien à la cuisine française, rien du tout ! Ils mangent toujours la décoration… Pourquoi faut-il que je travaille pour des barbares, j’aurais bien envie de tout balancer, ça me met en rogne !

Il avait détaché son tablier et m’avait lancé son « bonne nuit » d’un ton bougon avant d’enfourcher son vieux vélo et de disparaître dans la nuit froide. Jacquie est un chef remarquable et je l’aime beaucoup, même s’il avance toujours précédé de son air grincheux, comme il porterait une marmite de bouillabaisse. Il officiait déjà au Temps des cerises quand le petit restaurant aux nappes à carreaux rouge et blanc, situé rue Princesse, un peu à l’écart de l’animation du boulevard Saint-Germain, appartenait encore à mon père. Papa aimait cette vieille chanson, si belle et fugace, cet air à la fois optimiste et légèrement mélancolique autour d’amants qui se trouvent et se perdent. Et bien que les insurgés l’aient adoptée ensuite pour en faire leur hymne, symbole de renouveau et de progrès, je crois que la véritable raison pour laquelle mon père avait baptisé ainsi son restaurant était moins liée à la mémoire de la Commune de Paris qu’à des souvenirs bien personnels.

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