Extraits

JUNE p 218

La colère que j'éprouvais contre lui a disparu.Si je découvre la preuve qu'il n'a âs tué Metias, je n'aurais plus de raison de le haïr. Avant le meurtre de mon frère, j'étais fasciné par sa légende et toutes les histoires qu'on racontait à son sujet. Aujourd'hui, je ressens cette fascination renaître. J'imagine son visage, si beau malgré la douleur, les tortures et le chagrin, ses yeux bleus brillants et si sincères. J'ai honte de l'avouer, mais j'ai beaucoup apprécié notre brève conversation dans la cellule. Sa voix me fait oublier les pensées qui me hantent. Elle réveille mon désir, ma peur et parfois ma colère, mais elle ne me laisse jamais indifférente. Je n'ai jamais éprouvé de telles sentations.

June hoche la tête en silence. Elle est si triste que je voudrais la serrer contre moi. Elle a besoin que quelqu'un la prenne dans ses bras.

- Il me manque terriblement, souffle-t-elle. Je pensais que nous ne nous quitterions jamais, que je pourrais toujours compter sur lui. Il était ma seule famille et, aujourd'hui, il n'est plus là. Je voudrais tant savoir ce qui s'est passé.

Elle secoue la tête avec lenteur, abattue, et elle croise mon regard. La tristesse la pare d'une beauté extraordinaire, comme un manteau de neige sur des terres stériles.

-Tu as une sale tête. ( Son expression trahit l'inquiétude, l'inquiétude et quelque chose que je ne parviens pas à identifier.) Qui t'as fait ça?

- C'est gentil de demander. ( Je n'arrive pas à croire que cela l'intéresse.) Tu contemples l'œuvre de ton ami capitaine.

- Thomas?

- Oui. Il n'a pas été très heureux d'apprendre que je t'ai embrassé alors qu'il n'a pas eu ce privilège. Il m'a posé des questions à propos des Patriotes. Il semblerait que Kaede en fasse partie. Le monde est petit, tu ne trouves pas?

Un éclair de colère traverse le visage de June.

- Il ne m'a pas parlé de cet interrogatoire. La nuit dernière, il...Enfin bref! Je rapporterai les faits au commandant Jameson.

- Merci. Je me demandais si tu viendrais.

Je me souviens des paroles de Day à la fin de l'interrogatoire:

" Je n'ai pas tué ton frère, alors que toi, tu es responsable de la mort de ma mère."

Son regard me brûle. Nous restons là, immobiles, figés sous la pluie. Une éternité s'écoule. Je me rappelle la nuit au cours de laquelle tout a commencé, la nuit où des soldats ont tracé une étrange croix sur la porte de ma maison. Si je n'étais pas allé chercher des médicaments à l'hôpital, si je n'avais pas croisé le frère de June, si j'avais trouvé un remède quelque part... est-ce que les événements se seraient déroulés autrement ?

DAY

Mais dès que mon regard se pose sur la Fille, ou que je sens ses yeux sur moi, mes plans s'évanouissent et je ne pense plus qu'à elle.

- Vous affirmez que vous n'avez aucun lien avec eux, mais il est possible que vous en ayez rencontré certains membres. Vous aimeriez peut-être nous aider à les arrêter.

- Oh, sûr ! Tu as tué ma mère et, par conséquent, je meurs d'envie de t'aider.

UN ÉCLAIR, UN COUP DE TONNERRE ET LE FRACAS DE LA PLUIE. AU LOIN, LE hurlement des sirènes d’inondation.

J’ouvre les paupières et je plisse les yeux pour me protéger des gouttes d’eau. Pendant un instant, je ne me rappelle rien, pas même mon nom. Où suis-je ? Que s’est-il passé ? Je suis assis près d’une cheminée. Je suis trempé. Je suis sur le toit d’une tour. La pluie enveloppe le monde dans une nappe opaque et un vent violent siffle contre ma veste humide, menaçant de m’emporter. Je me recroqueville contre la cheminée et je lève les yeux. Le ciel est caché par un océan bouillonnant de nuages furieux plus noirs que la nuit. De temps en temps, un éclair illumine cette mer ténébreuse pendant un bref instant.

Soudain, la mémoire me revient.

Je dois devenir une ombre asexuée et banale que personne ne remarquera. Je dois ressembler à un trafiquant, à une personne assez riche pour se procurer des médicaments contre l'épidémie.

Métias aurait secoué la tête en me voyant ainsi.

"Il est hors de question que tu interviennes seule dans le cadre d'une mission classé confidentielle, June. Tu pourrais être blessée."

Quelle ironie !

(June : page 79)

DAY:ce soir,je vois m'echapper.voila mon plan.

Tandis que la nuit tombe sur le denier jour de ma vie,j'entends des ceis et des bruits de chaos monter des moniteurs disposes a proximite de ma cellule.Les patrouilles sanitaires ont boucle les secteurs de Lake et d'ALTA.Des fusillades eclatent a intervalles de plus en plus repproches. je suppose que les habitantsde ces quartiers affrontent desormais l'armée.Mais,dans cette bataille, un camps dispose de fusils. Devinez qui gagne.

Je songe a June et je secoue la tete.Je ne parviens pas a croire qie je lui ai raconté ma vie.Je me demande ce qu'elle fait,a quoi elle pense.A moi? Je voudrais la voir.