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C'était la vie : les portes du possible qui s'ouvrent et se ferment sans cesse tandis qu'on essaie à tâtons de trouver son chemin.
6. Londres, 2003
Afficher en entierIl y avait dans le monde qui s'offrait sa vue, de l'autre côté de la fenêtre, une tranquillité singulière, en un sens permanente. L'endroit semblait figé, son contenu en suspension, comme si l'air même, le plus omniprésent des éléments, s'y était raréfié, au point d'y rendre la respiration difficile. Mais il n'y avait pas que cela. La pièce visiblement était dans cet état depuis de très longues années. Ce que Sadie avait d'abord attribué à la pénombre -l'aspect terne, grisâtre de tout ce qu'elle contenait- était dû en fait à une épaisse couche de poussière.
3.Cornouailles, 2003
Afficher en entierLa pièce était plongée dans l'ombre ; mais, tandis que ses yeux s'accoutumaient à l'absence de lumière, elle commença à distinguer quelques détails. Un piano à queue près de la porte, un sofa au milieu de la pièce, auquel faisaient face deux fauteuils, une cheminée tout au fond.
3.Cornouailles, 2003
Afficher en entierAu milieu d'une clairière illuminée par le soleil se dressait une maison. Une maison de brique aux pignons jumeaux, porte d'entrée enchâssée sous un porche. Le toit de tuiles était hérissé de nombreuses cheminées, trois rangées de fenêtres clignaient de l'oeil sous le soleil, conspiratrices. Un lierre aux feuilles vertes et voraces s'insinuait entre les croisées, de petits oiseaux voletaient autour de son dense réseau de tendrons en un ballet incessant.
3.Cornouailles, 2003
Afficher en entier(...) : une libellule planait à quelques centimètres d'elle, un sympétrum jaune d'or, une espèce peu commune, et l'envahit une excitation qui avait ses racines dans l'enfance.
2. Cornouailles, 23 juin 1933
Afficher en entierMême si elle dissimulait la chose sous un vernis d'indifférence têtue, Alice, pendant des années, s'était inquiétée de ne pouvoir satisfaire aux espérances de sa mère. Quand elle se regardait dans la glace, elle ne pouvait que désespérer de sa silhouette dégingandée, de sa chevelure brune, rebelle et terne, et de sa préférence marquée pour les compagnons imaginaires.
2. Cornouailles, 23 juin 1933
Afficher en entierD'où lui venaient ces intuitions par lesquelles elle pénétrait dans l'esprit des autres, elle ne le savait pas : ces pensées se matérialisaient au moment où elle s'y attendait le moins, parfaites, structurées. Parfois, elle savait des choses, voilà tout.
2. Cornouailles, 23 juin 1933
Afficher en entierCette puissance l'affectait en un lieu de son âme qu'elle n'avait pas encore exploré.
2. Cornouailles, 23 juin 1933
Afficher en entierLes fauvettes à tête noire et les pouillots se réveillaient ; un cheval hennit dans le lointain. Elle ne pouvait le savoir alors, mais ces sons de l'aube ne la quitteraient jamais. Ils la suivraient partout où elle irait, s'insinuant dans ses rêves et dans ses cauchemars, lui rappelant sans cesse ce dont elle s'était rendue coupable.
I. Cornouailles, août 1933
Afficher en entierUn jour, son père lui avait expliqué que la forêt était parcourue par les hommes depuis des générations et que nombreux étaient les corps inhumés au plus profond du lourd humus. Elle le savait, ces pensées réjouissaient son père. La stabilité de la nature le consolait ; ce passé plus que millénaire avait à ses yeux le pouvoir d'atténuer les chagrins et les problèmes du présent.
I. Cornouailles, août 1933
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