Extraits

A mon avis, c'est mauvais signe quand les gens qui ont des armes s'enfuient devant ceux qui n'en ont pas.

« Il allait dire adieu à sa lucidité sur une ultime note d'espoir. Et cela suffisait à le rendre heureux. »

Newt ferma les yeux et s'efforça de ne pas revoir le visage de Tommy dans la grisaille de son esprit. De ne pas voir celui de Minho. Ni de Jorge, de Brenda, de Teresa ou d'Alby, de Gally ou de Chuck.

Il les revit tous.

« - Non ! Plus un mot ! Tirez-vous, c'est tout. S'il vous plaît. Je vous en prie. Faites ça pour moi. Je vous en supplie, comme je n'ai jamais supplié personne de toute ma vie. Faites-le. »

- Quel est ton intérêt là-dedans ?

- Je te l'ai dit, j'ai besoin d'une raison de vivre. D'un dernier objectif. Je veux accomplir une bonne action avant de devenir cinglé.

Spoiler(cliquez pour révéler)Newt ignorait si la mort se présenter de la même façon pour tout le monde. Pour sa part, il l'a percevait comme une présence. Alors que son esprit se délitatait dans le chaos, il se représenta la Vie comme une bougie et la Mort comme une entité sur le point de l'éteindre. En ce moment même, elle était en train de gonfler ses poumons pour souffler avec toute la puissance de l'univers sur la flamme minuscule qu'était Newt. L'air sortit de la bouche de la Mort et Newt sentit – vit – la lumière faiblir, faiblir, jusqu'à pratiquement disparaître.

L'ange parla une dernière fois.

— J'ai ton journal. Même si ça doit être la dernière chose que je ferai sur cette planète abandonné de Dieu, je te promets de le faire parvenir à Thomas. Afin que tes amis sachent de quoi tu te souvenais.

« Tommy, eut le temps de penser Newt. Tommy comprendra. »

Spoiler(cliquez pour révéler)Puis la lumière s'éteignit.

– Je vais quand même te dire une dernière chose.

Newt acquiesça, réconforté par la sagesse et l'assurance qu'il lisait dans ses yeux. Il partirait avec cette dernière image d'elle gravée dans sa mémoire.

– Voilà, continua-t-elle. À part mes enfants, tu m'as donné plus de force que n'importe qui au monde. Je sais qu'on ne se connaît que depuis quelques jours, mais... (Elle marqua une pause, avala sa salive.) Tu m'as marquée, Newt. Profondément et à jamais. Si Dieu le veut, je survivrai à ce virus et tout ce que j'accomplirai dans ma vie, ce sera grâce à toi. Je t'aime, Newt, et mes enfants grandiront en t'aimant eux aussi.

Il fut dans l'incapacité de dire quoi que ce soit. Quelques larmes coulèrent de ses yeux malgré lui. Il espéra qu'elles exprimaient ce qu'il ne parvenait pas à formuler.

« Alors que son esprit se délitait dans le chaos, il se représenta la Vie comme une bougie et la Mort comme une entité sur le point de l'éteindre. »

Peu importait désormais. D’une façon ou d’une autre, il allait disparaître. Afin d’accroître leurs chances de réussir en supprimant un obstacle. En supprimant Newt

– Est-ce que tu regrettes, parfois ? demanda-t-il, à peu près sûr qu'il ferait mieux de s'abstenir.

– Regretter quoi ?

– D'avoir eu des enfants dans ce monde-là.

Son regard lui confirma qu'il aurait mieux fait de s'abstenir, en effet.

– Ne demande jamais ça à une mère, Newt. Tu comprends ce que je te dis ? Dingue ou pas, ce n'est pas une question à poser.