Ajouter un extrait
Liste des extraits
nouvel extrait
« J'ai vu des gens qui n'avaient que la peau sur les os, et d'autres qui avaient perdu le goût de la nourriture, et d'autres jetés en pâture aux chiens et aux vauriens, pas un n'était prêt à céder. Ils meurent la nuit, et au matin ils ressuscitent, nullement dissuadés par la galère qui les guette. » (p. 217)
Afficher en entierEn réalité, il n'y a pas de vérité irréfutable, il n'y a que des certitudes.
Afficher en entier"Vis chaque matin comme s'il était le premier
Et laisse au passé ses remords et méfaits
Vis chaque soir comme s'il était le dernier
Car nul ne sait de quoi demain sera fait"
Afficher en entierTiens bon.
Chaque jour est un miracle.
Afficher en entierDepuis les temps reculés, l'Homme court après son ombre et cherche ailleurs ce qui est à portée de sa main, persuadé qu'aucune rédemption n'est possible sans martyre, que le revers est un déni de soi, alors que sa vocation première réside dans sa faculté de rebondir...
Afficher en entiernouvel extrait
« Il n'y a pas d'enfer sur terre, docteur Krausmann, seulement des démons, et ils ne sont pas invincibles. » ( p. 214)
Afficher en entierJe roule dans un état second.
Je traverse des villes et des villages sans me situer, l’image d’un moribond coincé dans sa chaise roulante étalée sur le pare-brise.
Où vais-je ainsi ?
Je prends la première sortie qui se présente et quitte l’autoroute. Un lacet bitumé me promène au milieu d’une campagne enguirlandée de vergers et de fermes et me fausse compagnie à l’entrée d’une bourgade que la brume tente de cacher au regard tel un fruit défendu
Afficher en entierAh! L'Homme, ce prodige réfractaire à ses chances et fasciné par l'échafaud de ses vanités, sans cesse écartelé entre ce qu'il croît être et ce qu'il voudrait être, oubliant que la plus saine façon d'exister est de demeurer soi-même, tout simplement.
Afficher en entier— Ils ne m'ont rien fait subir, Monsieur Krausmann. J'ai voulu être des leurs et, consentant et sans regret, j'ai partagé équitablement leurs turpitudes. J'ai, pour l'Afrique, une vénération quasi religieuse. J'aime ses hauts et ses bas, ses calvaires inutiles et ses rêves déphasés, ses misères splendides comme des tragédies grecques et sa frugalité qui est toute une doctrine, ses épanchements exagérés et son fatalisme. J'aime tout de l'Afrique, des déconvenues qui ont jalonné mes pérégrinations jusqu'au mirage qui se joue des naufragés. L'Afrique, c'est une certaine philosophie de la rédemption. J'ai connu, parmi ces « damnés de la terre », poursuit-il en dessinant des guillemets avec ses doigts, des moments heureux, et j'ai bu, dans leur tasse, leur sang d'encre jusqu'à la lie. Ces gens m'ont appris, sur moi-même, des vérités que je n'aurais jamais soupçonnées à Paris ou ailleurs en Occident. Je suis né à Bordeaux, dans un joli berceau, mais c'est en Afrique que je mourrai, et il m'importe peu que je finisse dans un charnier ou sur un sentier perdu, sans corbillard ni sépulture.
— Étrange, lui dis-je.
Afficher en entierJe perçois son petit coeur battre contre le mien. Quelque chose en moi se remet à l'endroit; je suis en train de redevenir un être humain.
Afficher en entier