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Elle se redressa et posa ses mains chaudes sur mes joues. Je la regardai dans les yeux.
— La situation est sans espoir, je le sais. (Elle soupira et je vis qu’elle essayait d’être forte, mais le tremblement de ses lèvres trahissait sa peur.) Il m’a fallu longtemps pour l’admettre, mais je sais désormais que je suis née pour une existence de violence. C’est un destin auquel nous ne pouvons échapper ni l’un ni l’autre. Ce qui doit arriver arrivera. C’est notre vie.
Afficher en entier« — Si tu veux qu’elle reste en vie, chuchota-t-elle, tu vas apprendre à faire tout ce que nous disons. Tu deviendras l’un d’entre nous. Tu deviendras un Spectre de la Nuit, comme on nous appelle ici. Tu deviendras un tueur invisible et tu ne feras plus qu’un avec la nuit. Tu seras mon ubiytsa adoré, mon meilleur assassin.
Et en effet, c’est ce que je suis devenu.
Au fil des ans, je me suis mué en fantôme dans la nuit.
En porteur de la mort.
J’étais la torture.
J’étais la douleur.
J’étais le cauchemar que personne ne voyait venir… avant qu’il soit trop tard. »
Afficher en entier— Zoya, murmurai-je en lui caressant la joue.
Elle rougit et me sourit, puis me saisit la main.
— Je peux savoir ton nom ? Est-ce que… est-ce que tu le connais ?
Je fronçai les sourcils. On ne m’avait pas demandé mon nom depuis mes douze ans, mais je m’en souvenais.
Afficher en entier« Je m’éveillai en sursaut. Quelqu’un me tenait dans ses bras. J’étais glacée jusqu’à la moelle, mais les bras musclés m’enveloppaient de leur chaleur et me berçaient. Un parfum musqué envahit mes narines, amplifiant encore cette sensation. Les souvenirs douloureux s’effacèrent peu à peu avant de disparaître complètement lorsque deux yeux d’un bleu cristallin se fixèrent sur moi.
— Valentin, sanglotai-je, la gorge serrée.
— Tu dormais, dit-il en me frottant les bras. Tu appelais à l’aide et tu disais que tu ne pouvais plus respirer.
Les larmes me montèrent aux yeux, comme chaque fois que j’étais en proie à ce cauchemar. Je voulus les essuyer, mais Valentin me devança. Cela faisait quatre jours que nous nous reposions. Chaque journée qui passait, nous nous ouvrions un peu plus l’un à l’autre. Il me racontait son enfance auprès de sa mère droguée, puis les années passées à l’orphelinat avec sa sœur. Mon sang se glaça lorsque je l’entendis raconter le passage des Spectres de la Nuit, qui venaient chaque mois acheter des enfants à l’institution pour en faire des gladiateurs ou des esclaves sexuels. »
Extrait de
Les écorchés, Tome 3.Ravage
Tillie Cole
Afficher en entier- C'est un monstre, K'alishvili ?
Cette question m'emplit de chagrin et je sentis Zoya se crisper.
- Non, ma belle, répondit-elle. C'est un guerrier, grand et fort. Il a passé sa vie à se battre, et il a récolté quelques blessures. C'est pour ça qu'il a des cicatrices. Elles sont la preuve de son courage.
Elle me regarda et je restai sans voix devant l'amour qui se lisait sur son visage et devant les mots qui étaient sortis de sa bouche.
- Valentin s'est installé ici avec moi pour nous protéger tous, reprit-elle. Tu as vu comme il est fort ? C'est pour se battre contre les méchants.
- Comme les monstres qui se cachent sous mon lit ? Ce genre de méchants ?
Zoya éclata de rire, puis hocha la tête.
- Oui, ce genre de méchants. Et Valentin gagne toujours, parce qu'il a le coeur pur.
La petite fille me regarda à nouveau, mais cette fois-ci avec admiration. Elle ne me voyait plus comme un monstre.
Et ce, grâce à ma Zoya.
Afficher en entier152 tandis que le souvenir s'effaçait lentement, je rouvris les yeux. j'étais désormais seule dans ma cellule et je vis que j'avais une main levée, un doigt recourbé en l'air, comme pour m'accrocher à ce serment. je commençai à pleurer, mais alors que le brouillard redescendait sur mon esprit, je regardai mon doigt avec intensité.
"- je m'accroche, Valentin, murmurai-je. je te promet que je m’accroche ..."
Afficher en entier- Il y a forcément une raison. Personne, pas même le pire des monstres, ne fait u mal pour plaisir. Il a dû lui arriver quelque chose qui l'a rendu fou.
Ma grand-mère secoua la tête en souriant.
- Tu réfléchis trop, mon poussin.
- Non, protestai-je. On a dû lui faire du mal à lui aussi.Tu ne crois pas que ce sont les gens qui ont commencé ? Peut-être qu'ils ne l'aimaient pas parce qu'il était trop différent ? C'est peut-être pour ça qu'il est en colère. Peut-être qu'on lui a fait du mal et qu'il veut simplement qu'on l'aime.
Grand-mère me regarda et me serra contre elle.
- Ce n'est pas idiot, mon coeur, mais il existe des personnes mauvaises par nature.
- Je n'y crois pas, murmurai-je. Les monstres cherchent de l'amour eux aussi. Je le sais au fond de moi.
Afficher en entier—Je suis tombé amoureux d’elle, espèce de connard. J’ai résisté au sérum qui m’avait contraint à la kidnapper et à obéir à tous les ordres que m’avait donnés ma maîtresse, et je suis tombé amoureux de la petite Géorgienne.
Afficher en entier—Tu es si beau, me surpris-je à lui dire.
Les narines dilatées, il déposa trois petits baisers sur ma joue.
—Non, je ne suis pas beau. Je suis défiguré. Je suis un monstre hideux.
Je tournai la tête et l’embrassai en dessous de l’oreille, puis souris en voyant que je lui donnais la chair de poule.
—C’est à moi de décider qui je trouve beau ou pas. Et pour moi, Valentin, tu es beau. Mon beau monstre, lui murmurai-je à l’oreille.
Afficher en entier—Bientôt, je te volerai un autre baiser.
—Je serais heureuse que tu me les voles tous, assurai-je en baissant la tête.
—Tu ne dis pas ça sérieusement, rétorqua-t-il en perdant sa bonne humeur, le visage grave.
—Si. De tout mon cœur.
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