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Commentaire de HundredDreams

Les Aiguilles d'Or


Commentaire ajouté par HundredDreams 2024-05-10T16:57:04+02:00

Lorsque la pentalogie Blackwater a déferlé sur les réseaux sociaux, avec regrets, je n'ai pas pris la vague. Et si j'ai trouvé original et plutôt bienvenue que la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture respecte la ligne éditoriale imaginée par l'auteur en publiant, vingt ans après son décès, les six volumes de la saga, à raison d'un épisode tous les quinze jours, ce rythme effréné était trop rapide pour moi et j'ai repoussé cette lecture à plus tard.

Alors lorsque le nouveau roman de Michael McDowell est sorti, je n'ai pas hésité à le lire. Je n'ai pu au passage m'empêcher d'admirer l'esthétique de la couverture magnifiquement illustrée par Pedro Oyarbide. Quelle réussite ! On ressent immédiatement combien ces éditions, portées par leur passion de la littérature, attachent de l'importance aux livres, tant par leurs choix judicieux de textes décalés de grande qualité que par leur soin extrême apporté à l'objet-livre.

L'éditeur a renouvelé sa confiance envers l'artiste espagnol et il faut avouer que j'ai eu un gros coup de coeur pour la couverture finement travaillée, gaufrée et sertie de dorures.

Vous aurez compris, je ne vais pas être particulièrement objective concernant les éditions Monsieur Toussaint Louverture, je n'ai pour l'instant jamais été déçue par leurs livres.

*

Michael McDowell tisse ici une fascinante histoire de lutte et de vengeance entre de deux familles de classes sociales diamétralement opposées.

L'histoire se déroule à New York au début des années 1880, dans un quartier malfamé appelé le Triangle noir. Cet endroit abrite des voleurs, des assassins, des prostituées, des avorteurs, des fumeries d'opium, des établissements de jeux d'argent.

Avec ses deux filles et ses petits-enfants, Lena Shanks y dirige, d'une main de fer, un réseau criminel uniquement féminin. Cette lignée de femmes est liée par le crime : corruption, recel d'objets volés, meurtre, avortement, faux et usage de faux. Leurs multiples talents et leur discrétion sont reconnus dans le milieu.

A quelques rues de là, dans le quartier élégant et huppé de Gramercy Park, l'impitoyable juge républicain James Stallworth décide de s'attaquer à la criminalité galopante et à l'immoralité qui ternissent l'image de la ville de New York.

Avec l'aide de plusieurs membres de sa famille et d'un journaliste, il décide de mener une guerre impitoyable contre le clan des Shanks. Mais cette volonté cache des desseins plus obscurs et des ambitions beaucoup plus personnelles Dévoiler le texte masqué.

Dès lors, déterminé à détruire chaque membre de la famille Shanks en qui il voit l'image du mal et du vice, le juge va s'engager dans un bras de fer acharné contre Lena Shanks. Tous les coups sont permis, et pour tout dire, par moments, il est difficile de voir dans ce jeu du chat et de la souris qui est le chat et qui est la souris.

*

J'ai lu que Michael McDowell était considéré aux Etats-Unis comme l'un des meilleurs écrivains d'horreur, proche de Stephen King.

Dans cette fresque romanesque, l'auteur se situe dans un monde à la frontière du réel et du fantastique.

L'histoire est foncièrement ancrée dans le New York du XIXème siècle. J'ai eu l'impression d'être dans l'univers sombre et triste de Charles Dickens, un monde fait de grisaille et de laideur qui se heurte au clinquant et au m'as-tu-vu des beaux quartiers. Michael McDowell brosse un tableau vivant de la vie à cette époque, ses mots soulignent d'un trait féroce et précis l'opulence des uns, la misère des autres.

Mais en même temps, j'ai ressenti une forme d'irréalité, entretenue par le mystère qui entoure la famille Shanks et en particulier de sa doyenne, Lena.

Il y a également une forme d'horreur, mais ce n'est pas celle tapageuse et sanglante des romans d'épouvante. L'auteur installe ici une ambiance menaçante et angoissante qui se diffuse par le biais des descriptions de ces quartiers sinistres et lugubres, mais aussi par ses personnages et les travers de leur âme.

*

Michael McDowell prend son temps pour mettre en place les décors de la ville, la personnalité de chaque personnage et les enjeux autour de ces deux familles qui s'affrontent dans un duel à mort.

Et le pari de décrire avec minutie la dureté des conditions de vie dans les bas-fonds de la ville, les taudis insalubres et crasseux, l'air empoisonné d'odeurs putrides et de fumées de cheminées, la dangerosité des rues font que le lecteur plonge avec ravissement dans cette atmosphère malsaine et sinistre à l'ambiance gothique.

Dans ce climat délétère et pesant, l'auteur a su brosser des personnages sans complaisance et à alimenter une ambiguïté entre gentils et méchants. Les personnages sont nombreux, mais je n'ai eu aucun mal à les reconnaître grâce à leur caractérisation.

Sa plume singulière, puissante et grave, fouille la malveillance, la cruauté ou la beauté des sentiments ; elle dessine de manière réaliste et terriblement crédible, une galerie de portraits qui compose à leur manière un paysage symétrique de ces deux familles.

Les personnages féminins sont particulièrement marquants et se révèlent au final inoubliables.

*

Autour de cet affrontement, l'auteur décrit avec force les inégalités de classe et la condition féminine.

Il aborde aussi la politique, l'injustice, l'arbitraire de système judiciaire, l'influence et la manipulation de la presse.

*

Pour conclure, « Les Aiguilles d'or » nous entraîne dans un récit de lutte, lutte des classes, lutte de pouvoir. Dans ce face à face addictif, l'auteur explore avec habileté la complexité de la nature humaine tout en restituant l'époque, la ville et l'ambiance des quartiers par des descriptions détaillées.

On tourne les pages sans s'en rendre compte tant le scénario, prenant, tient la route et l'écriture est belle, fluide, agréable à lire.

Un superbe thriller historique, un remarquable roman noir, une intrigue imprévisible et une fin saisissante qui laisse un arrière-goût étrange, teinté de douceur et d'amertume.

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