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« — Tu veux que je te remplace ? proposa-t-il en voyant mes mains serrées sur le volant.
— Non, ça va. Tu viens à peine de te réveiller, répondis-je en secouant la tête.
C’est alors que la Land Rover décida de déraper de nouveau. Je parvins à reprendre la maîtrise du véhicule encore une fois, mais cette embardée ne rassura pas Ridley.
— Tu es certaine ? fit-il. J’ai assez dormi et je me sens alerte.
— Oui, je suis certaine, insistai-je. De toute façon, je crois que nous approchons.
Il attendit un instant, puis il ajouta :
— C’est que parfois, tu dis que tu es certaine, mais tu ne l’es pas.
— De quoi parles-tu ? dis-je en lui lançant un regard oblique, ne voulant pas quitter la route des yeux trop longtemps. Je ne dis jamais que je suis certaine si ce n’est pas le cas.
— Si tu le dis, fit-il avec un rire sec.
— Que veux-tu dire exactement ? lui demandai-je.
— Je veux dire…, commença-t-il en passant une main dans ses cheveux ébouriffés. Rien. J’aurais dû me la fermer.
— Mais tu as dit quelque chose.
Ridley poussa un long soupir.
— C’est que… tu m’as embrassé comme si tu en avais envie, puis tu m’as dit ensuite que ce n’était pas le cas.
Je fus pendant un instant trop abasourdie pour répondre. Je n’arrivais pas à croire qu’il reparlait de cet incident.
— C’est injuste, finis-je par dire d’une voix plaintive.
— La vie est injuste, Bryn, marmonna-t-il, impassible.
Je m’emportai.
— Toi aussi, tu m’as embrassée comme si tu en avais envie, rétorquai-je, et tu as une petite amie !
— Juni n’est pas ma petite amie, s’écria-t-il en se redressant dans son siège. Nous avons seulement eu quelques rendez-vous.
— C’est de la foutaise, Ridley, me moquai-je.
— C’est sans importance, dit-il, au lieu de me répondre. Tu m’as fait clairement comprendre à plusieurs reprises que tu ne souhaitais pas fréquenter quelqu’un, alors je ne vois pas pourquoi cela t’embête.
— Cela ne m’embête pas. Tu peux fréquenter qui tu veux. »
Afficher en entierJ'avais retiré mes bottes et mon manteau, puis allumé quelques bougies pendant que Ridley enlevait ses chaussures et sa veste. Nous nous tenions debout au centre de la pièce, à un mètre l'un de l'autre, et nous ne nous quittions pas des yeux. Le plancher était froid sous mes pieds, et je n'arrivait pas à détacher mon regard des quelques boutons défaits de sa chemise, sous laquelle je pouvais voir la peau de sa poitrine.
J'ouvrais la bouche dans le but de lui demander s'il voulait s'asseoir ou s'il envie de boire quelque chose, mais j'eus soudainement l'impression de perdre mon temps. Je ne voulais pas m'asseoir no boire quelque chose. Je le voulais, lui.
Afficher en entier« — Et où se trouve ce lac ? demandai-je en contenant mon enthousiasme.
— « À une journée de nage le long de la berge et une demi-journée de marche vers le nord, tu trouverais le lac sous la plus brillante des étoiles du ciel si ton chemin est juste », récita ma mère, comme si elle répétait les vers d’une vieille comptine.
— Tu n’as pas d’indications plus claires ?
— Pour se rendre dans un endroit magique qui n’existe probablement pas ? dit-elle en haussant un sourcil. Non, je suis désolée. C’est comme si tu me demandais comment aller à Narnia.
— Il suffit d’entrer dans l’armoire pour aller à Narnia. C’est assez précis. »
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