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« Le cerisier a perdu toutes ses fleurs.
– C’est vrai. »
Sentarô aussi leva les yeux vers l’arbre.
« C’est pour qu’on puisse bien admirer les feuilles.
– Admirer les feuilles ?
– C’est le moment où elles sont les plus belles. Regardez, par là. »
Sentarô chercha des yeux l’endroit indiqué par Tokue. Vers la cime de l’arbre, de jeunes pousses charnues frémissaient au vent.
« Elles nous font signe de la main. »
Maintenant qu’elle le disait, on pouvait voir les choses sous cet angle, pensa-t-il. Les feuilles superposées se balançaient, pareilles à une guirlande de mains d’enfants
Afficher en entierSa mère, telle que dans ses souvenirs.
Elle pouvait avoir des paroles douces, sans pour autant dissimuler ses sautes d’humeur. Parfois, elle se prenait violemment le bec avec le père de Sentarô, ou elle pleurait et criait après une dispute avec un proche. Sentarô, enfant, était effrayé par ces sautes d’humeur. Du coup, quand sa mère qui aimait les sucreries était gaiement attablée devant un manjû, ces petits gâteaux cuits à la vapeur, ou devant une pâtisserie, Sentarô aussi se sentait serein. Il aurait voulu que ce gâteau reste toujours sur la table. Il aimait sa mère quand elle lui disait dans un sourire « C’est bon, hein, Sen. »
Afficher en entierPar exemple, après avoir bu du café en canette pour se réveiller, comme chaque matin Sentarô poussa du pied le carton qui lui avait été livré jusque dans la cuisine. Il en sortit le seau en plastique de an, une pâte de haricots confits avec des morceaux, qu’il mélangea au reste de la veille.
Ce n’était pas illégal, mais jamais une pâtisserie digne de ce nom ne se serait abaissée à ça. Congelé, le an se conservait bien. Sur quelques jours, il ne perdait guère ni en saveur ni en qualité. Ici, on savait en profiter.
Afficher en entier- Alors vous voulez que je vire quelqu'un qui n'est pas malade parce qu'il l'a été dans le passé ?
- Ici, c'est un établissement de bouche ! C'est une question d'image. Vous vous imaginez garder quelqu'un qui effraie la clientèle ?
Afficher en entier- Faire semblant de ne rien voir, certes, c'est un comportement adulte. Mais est-ce que c'est bien, ou vaut-il mieux poser franchement la question...
- Hum, c'est compliqué.
- Wakana l'avait déjà remarqué. Mon problème aux doigts. Je le sais. Cette petite, elle m'a posé la question parce qu'elle pensait qu'on était devenues proches.
Afficher en entierCet emploi, il ne l'avait pas choisi. Il voulait vite retrouver sa liberté. C'était son souhait le plus cher. Et pourtant, il éprouvait de la satisfaction, comme s'il avait franchi une étape. Cela le troublait. Il avait à la fois envie de crier victoire, et l'impression que les choses se compliquaient... Il ne savait plus trop où il en était.
Afficher en entierS'il avait affiché une offre d'emploi en devanture, ce n'était pas parce qu'il avait trop de travail. C'était parce qu'il avait beau adresser la paroles aux dorayaki, ils ne lui répondaient pas. Bref, Sentarô cherchait une présence.
Afficher en entierNéanmoins lorsqu'il releva la tête un peu plus tard, la dame au chapeau blanc n'avait pas bougé. Et ce n'était pas le cerisier qu'elle regardait, mais lui.
Afficher en entierSentarô eut l'impression que le vent, le temps et le ciel, tout ce qui était invisible s'était soudain rassemblé en une masse de la taille d'un poing qui l'avait frappé en pleine poitrine.
Afficher en entierJ'ai beau vivre en me croyant innocente, il m'arrive d'être broyée par l'incompréhension des gens.
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