Extraits

— Tu sais, Roussette, il y a un truc que j’ai attendu de faire bien trop longtemps.

— La paix avec les autres dieux ? Non parce qu’à ce train-là, on n’aura bientôt plus d’amis.

- Et vous savez ce que j’ai retenu en deux ans ? Que rien n’est plus fort que l’amour. Eh oui, mon pote, les films de Noël ont raison !

— Le paon gravé sur ma peau, c’est une protection ?

— Ne suis-je pas une déesse au grand cœur ? se contente-t-elle de rétorquer.

Mine de rien, elle et Zeus peuvent se serrer la main. La modestie ne les étouffe pas.

— Et moi, alors ?

— Adonis, je t’en prie, maugrée la déesse en arquant les lèvres, c’est déjà un miracle que tu sois encore en vie. Ne pousse pas ta chance trop loin.

— Eh ! se vexe-t-il.

Dès que mon corps entre en contact avec le sien, mon cœur manque d’exploser. Pas parce que j’ai mal, au contraire : parce que je ressens pour cet homme un amour infini qui m’avait tant manqué. Au creux de ses bras, je suis entière et en sécurité. Et quand il m’embrasse avec ferveur presque impitoyable, je sais qu’on est fait l’un pour l’autre.

— Quoi qu’il arrive, c’est toi et moi, Roussette.

— Encore une fois, la décision t’appartient.

— Entre la peste et le choléra, je suis servie.

— Pourquoi tu fais ça, crétin ?

— Parce que je ne t’abandonne pas, Roussette. Quelles que soient nos difficultés, on les affronte ensemble.

— Mais qu’est-ce que tu fais ? me souffle Adon en me suivant de près.

— Nouveau plan : advienne que pourra.

— C’est pas un plan, ça. Ce n’est même pas l’ombre d’une stratégie !

— Qu’est-ce que dit ton cœur ? me demande-t-elle avec sollicitude.

— Tu veux dire, celui qui ne bat plus depuis des lustres ? pouffé-je.