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Liste des extraits

Souvent, bien trop souvent, Carl avait rêvé de pouvoir aller se promener à l'intérieur de têtes dont la mémoire était éteinte pour toujours. D'y glaner des réponses que la mort était venue précipiter dans le néant, des explications à jamais hors de portée.

Où était Sysle Park, en ce moment?

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Un flot de pensées l'envahit, une sensation humide sur ses lèvres, la pensée d'une étreinte à venir, mais surtout le souvenir des étreintes passées qu'il n'avait pas su apprécier à leur juste valeur. l'espoir infime d'un secours venant d'en haut, d'en bas, de n'importe où.

Maurits ferma les yeux et laissa le bruit être juste du bruit.

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J'ai lu dans un ouvrage de Mark Kurlansky que le sel avait été une monnaie d'échange pendant de nombreux siècles, le saviez-vous? On l'appelait "l'or blanc". le mot "salaire" vient d'ailleurs du mor "sel."

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Ils ne remarquèrent pas que Rose s'était levée avant d'entendre claquer la porte du corridor. Elle était partie sans un mot, mais quelques secondes plus tard, ils l'entendirent brailler comme un singe hurleur sur des charbons ardents. Et, bien l'immeuble de Teglholmen dans lequel ils venaient de s'installer soit à la fois moderne et solide, ils purent constater que l'isolation phonique des murs laissait à désirer.

Trois minutes plus tard, elle était de retour.

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Il ne savait pas à quoi ressemblait la femme du garagiste trente ans auparavant, mais pour une femme de soixante ans, elle avait aujourd’hui l’air étonnamment jeune. Il ne doit pas y avoir grand-chose dans ce visage qui soit l’œuvre du bon Dieu, songea-t-il quand elle eut retiré son masque. Elle s’essaya à un sourire, mais il était pour le moins figé.

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Elle ne l’écoutait pas. « Est-ce que tu as la moindre idée de la corvée que tu m’as refilée, Carl ? » Le visage de Rose avait toujours été très expressif, et il n’aimait pas du tout ce qu’il y lisait en ce moment. Et c’était lui le vieux con grincheux !

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Marcus acquiesça. « Terje Ploug et moi avons été appelés par un voisin, il y a deux semaines, pour ouvrir la porte de son appartement. Elle pendait dans son vestibule depuis déjà quelques jours. Il n’y a pas eu besoin d’une longue enquête pour conclure qu’elle avait mis fin à ses jours. Par terre, à ses pieds, nous avons trouvé la photo d’un petit garçon qu’elle devait tenir à la main avant de mourir. » Il secoua la tête, désolé. « Dans la salle à manger, il y avait un gâteau d’anniversaire légèrement desséché et parfaitement intact. Dessus, elle avait inscrit deux noms et deux âges, avec du glaçage bleu ciel : “Maja 60 ans – Max 3 ans”. À part ça, elle avait décoré le gâteau de deux croix, une devant chacun de leurs prénoms, à la place des bougies qu’on y met d’habitude.

– Je vois. » Carl posa le document et s’appuya lourdement au dossier de son fauteuil. « Elle est triste, ton histoire. Tu es sûr que c’est un suicide ?

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N’importe qui aurait été déstabilisé par le contact quotidien avec la tronche renfrognée de Carl Mørck et cette grande gueule de Rose Knudsen. Il lui arrivait de rêver du jour où Carl & Co retourneraient s’enfermer dans la cave qui avait accueilli leurs bureaux. Malheureusement, ce jour n’arriverait jamais et Marcus le savait bien. Pourtant, en cette terrible période de pandémie, il aurait mieux valu pour tout le monde que le département V soit resté au sous-sol de l’ancien hôtel de police.

« Tu as une minute, Carl ? » Il ouvrit un dossier et en sortit un avis de décès arraché à une page de journal. « Je voudrais savoir si ceci te parle. »

Carl se frotta les yeux et se pencha sur la photocopie d’un avis de décès.

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Max, qui adorait cette voiture, s’écria : « Ma voiture ! »

Arrivée à la grille, Maja aperçut les jambes d’un homme dépassant du pare-chocs arrière d’une fourgonnette.

Qu’est-ce qu’il fait par terre, dans la neige, par un froid pareil ? eut-elle le temps de penser avant qu’une première détonation fasse exploser toutes les vitres du garage en une pluie de débris de verre. Une deuxième une seconde plus tard lui arracha la poussette des mains. Max sanglé dedans fut projeté plusieurs mètres plus loin.

Quand elle se releva, à travers les flammes et la fumée, elle vit que de l’atelier il ne restait plus que des ruines et que sa voiture gisait sur le toit sur la chaussée. Quant à Max, il n’était nulle part.

Elle se tourna, affolée, le cœur battant, de tous les côtés.

« Maaaax ! » hurla-t-elle, la voix étouffée par une troisième explosion.

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Six corps sans vie gisaient autour d'un cratère fumant, dans une puanteur mêlant l'odeur de chair brûlée à celle de l'ozone qui flottait encore dans l'air après la foudre.

« Reculez ! » cria un ambulancier à un groupe d'étudiants pétrifiés d'horreur accourus du campus de l'autre côté de la route pour voir le spectacle.

Son collègue le tira par la manche. « Viens, il n'y a plus rien à faire ici, Martin, mais regarde là-bas ! » dit-il en désignant un vieil homme un peu plus loin, à genoux dans l'herbe détrempée.

« Pourquoi étaient-ils tous ensemble ? Et pourquoi la foudre est-elle tombée sur eux et pas sur un arbre ? » gémit le vieillard quand ils l'eurent rejoint. Bien qu'il pleuve à verse et que son manteau lui colle au corps comme une serviette trempée, plus rien n'existait pour lui que ce qui venait de se passer sous ses yeux.

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