Extraits

— Tu es ma fiancé, et je ne partage pas. Jamais.

- Garder un oeil sur son ennemi, ça en vaut la peine.

Un autre petit rire dérisoire s'échappe de sa gorge.

- Tu penses que je suis ton ennemi ?

- Tu n'es certainement pas mon ami.

- Je pourrais l'être.

Une lueur étrange illumine ses yeux sombres.

- Je pourrais être tout pour toi.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Pfff, pourquoi est-ce que je viens de dire ça ? Mais quelle idiote. J'aurais dû...

Il rit - un son doux et moqueur.

- Oh, tu savais que je serais ici. À moins que ton cabinet de détectives privés ait cafouillé ?

Mon pouls s'accélère.

- Je ne sais pas ce que tu

Il me fait taire.

- Je pensais que nous avions dépassé ces dénis clichés, Alinyonok. Je te traque, tu me traques, n'est-ce pas comme ça que notre jeu fonctionne ?

Je dois partir maintenant, avant que ma stupide impulsion ne me mène à...

Et le voilà.

Nos regards se croisent alors qu'il fend la foule comme un requin dans l'eau, se dirigeant tout droit vers moi. Mes poumons se gonflent, prenant toute la place dans ma poitrine et comprimant mon coeur dans le néant. Je m'arrête à mi-chemin, les pieds soudés au sol, et le regarde avec impuissance s'approcher de moi, un demi-sourire narquois au lèvres.

Pourquoi ? Pourquoi suis-je venue ici ? Comment ai-je pu être assez idiote pour penser qu'il avant besoin de moi dans son deuil alors que...

- Quel plaisir inattendu, dit-il en s'arrêtant devant moi.

— Tu crois que j’ai couché avec d’autres femmes ?

Je force mon regard à se diriger vers son visage.

— Tu ne l’as pas fait ?

Son expression me coupe le souffle.

— Non, ma beauté. Depuis la signature de notre contrat de fiançailles, je n’ai même pas embrassé une autre femme.

Je ne voulais pas tant avoir un petit ami que simplement aller de l’avant et oublier le passé avec toute sa laideur. Je ne me souciais même pas de ne rien avoir ressenti lorsque j’avais embrassé ces deux types ; j’avais simplement voulu vivre cette expérience.

Il s’avère que je ne peux pas, et ça me va. J’ai réalisé que quelque chose était mort en moi la nuit où mes parents ont été tués. Ou peut-être que cette partie n’a jamais été vraiment vivante. Ma sexualité n’a commencé à s’éveiller que lorsque j’ai été fiancée à Alexei, et depuis, elle a toujours été liée à lui, et à l’angoisse, la peur et la honte. À ce jour, tous mes rêves sexuels, tous mes fantasmes sombres et dépravés, le mettent en scène. Malgré les horreurs qu’il a faites, je le désire toujours, et je me déteste pour cela.

Ce ne serait pas juste de sortir avec un autre homme, même si ça ne le mettait pas en danger de mort. Ce ne serait pas juste de coucher avec lui en imaginant mon harceleur à sa place.