Extraits

“Everyone has skeletons in the closet, and those who claimed otherwise were usually the ones with the most to hide.”

« Faythe attendait dans Crow’s Lane le retour de Ferris. Son bras la picotait et elle saignait encore un peu tandis qu’elle examinait sa blessure en se demandant comment elle allait l’expliquer à Jakon. Les bleus qui devaient déjà se dessiner sur ses flancs seraient beaucoup plus faciles à dissimuler.Ferris siffla tout bas.« À un moment, j’ai bien cru que tu allais perdre.

— Et moi donc, grommela Faythe.

— Hélas, tu as retourné la situation. » Ferris tendit deux bourses – un peu plus légères d’une semaine à l’autre, mais d’un contenu toujours généreux.Faythe les lui arracha avant de se couvrir de sa cape.« Comment te sens-tu ? » l’interrogea son complice.Elle lui renvoya un regard vide, ne releva même pas la question superflue.« Je vais avoir besoin de plus de temps avant d’affronter le fae. Je n’aurai aucune chance si je suis un tant soit peu affaiblie. Deux semaines de plus.  »

« Tu es le prince héritier et, un jour, tu seras le roi de High Farrow.

Peut-être pas de mon vivant. Nous étions condamnés dès le début, Nik. »

« Pourquoi êtes-vous bonne envers moi ? »

Ce n’était pas une accusation ni une forme d’ingratitude, mais Faythe ne s’était pas attendue à être si chaleureusement reçue par une fae – encore moins une fae qu’elle avait menacée de sa dague.

Tauria se tourna vers elle, le clair de lune donnant à ses iris une teinte noisette vif.

« Quelle raison aurais-je de ne pas l’être ? » répliqua-t-elle. Comme Faythe ne répondait toujours pas, n’éprouvant pas le besoin de souligner l’évidence, Tauria poussa un soupir affligé. « Nous ne sommes pas tous les monstres sans cœur, ennemis des humains, que tes semblables ont tendance à voir en nous, Faythe. Avec le temps, j’espère que tu t’en rendras

compte. »

« Apparemment, ce sont les seuls endroits où on puisse entrer en

contact avec les Esprits », poursuivit malgré tout la forgeronne.

Faythe lâcha un petit rire moqueur.

« Tu crois à ces choses-là, toi ?

— Rien ne t’oblige à être aussi pessimiste tout le temps, tu sais ?

— Je préfère être réaliste. »

Le silence qui les enveloppait fut rompu par un souffle puissant et

animal, derrière elle. Faythe tourna la tête aussitôt, puis se leva d’un bond.

Le grand cerf blanc !

Sous le choc, elle mit un temps à pouvoir demander :

« Tu le vois aussi, hein ?

— Cette bête gigantesque ? Oui, Faythe, ne pas la voir serait difficile. » Faythe ne releva pas le sarcasme, soulagée qu’elle était de ne pas halluciner. « Sais-tu ce que c’est ? » s’enquit-elle à la place. Mais avant que Nik nE puisse user de sa dérision habituelle et répondre par l’évidence, elle

précisa : « Enfin, ce qu’il veut ? »

Faythe n’avait jamais éprouvé le désir de travailler dans la Cité

intérieure, pas plus qu’elle n’enviait ceux qui étaient jugés suffisamment dignes de le faire. Elle préférait vivre chichement et trimer, plutôt qu’être sans cesse méprisée et forcée de travailler pour un immortel arrogant.

"Elle ne se lasserait jamais de cette sensation ; être près de lui la projetait dans un autre monde, dégagé de toute peur, de toute inquiétude - un délice."

"Le savoir est parfois plus puissant qu'une épée, mais il peut aussi être agréable de s'échapper du domaine du possible pour voyager dans un autre monde."

"Une confiance érigée sur un mensonge est toujours condamnée à s'écrouler."