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Agnès de Vaudreuil se tenait sur une haute terrasse de l’abbaye du « Mont-des-Châtelaines », ainsi que l’on nommait le Mont-Saint-Michel depuis que les Sœurs de Saint-Georges y avaient établi leur plus forte et plus célèbre citadelle. Appuyée à la balustrade, elle observait le crépuscule qui coulait des rouges et des ors éblouissants sur une mer étale. Le blanc de sa robe et de son voile était celui des Châtelaines, cependant que ses bottes de monte, sa lourde ceinture et sa rapière étaient celles de Louves. Sur son cœur était brodé un dragon héraldique écarlate.

Le regard traversé d’ombres troubles, elle attendait et songeait, songeait à un autre incendie que celui du crépuscule – et qui avait manqué de ravager Paris. Elle revoyait un dragon rappelé du fond des âges pour détruire la capitale, des dracs enragés pillant et tuant dans les rues, des flammes dévorantes qui montaient des toitures et d’autres qui tombaient d’un ciel nocturne rougeoyant. Il lui semblait entendre encore le glas de Notre-Dame dans le lointain, grave et lent, au rythme des vagues sur la grève. Elle pensait enfin aux héros tombés et aux compagnons perdus, à ceux qu’elle avait aimés et qui plus jamais ne seraient.

Ballardieu…

Ballardieu, vieille bête, sais-tu seulement combien tu me manques ?

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J’étais un soldat, un homme d’épée au service de ton père. J’imaginais que je trouverais peut-être la gloire, peut-être la fortune sur les champs de bataille. Ou peut-être rien de cela, peut-être la mort. Mais je ne m’imaginais pas un autre destin que celui des gens de guerre et de fortune… Et puis ton père te confia à ma garde. Ma vie a changé du moment où je t’ai vue, mais je ne l’ai pas compris aussitôt, loin de là. J’ai même nié l’évidence, alors que le temps passait et que je m’attachais à toi. Et sais-tu quand j’ai compris ?

— Non.

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Lorsque la Vénérable retira ses pouces et qu’Agnès rouvrit les yeux, elles étaient debout et face à face, dans une forêt dont une lune rousse teintait les sous-bois ténébreux. Agnès n’avait pas changé, mais la mère Camille d’Aubusson était plus jeune d’une trentaine d’années et portait la tenue guerrière des Louves, bottes aux pieds, dragon sur le coeur et rapière au côté.

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Rattrapée par la fatigue, Agnès dormit quelques heures dans la cellule qui lui avait été attribuée et dont on lui remit la clé. Elle s’enferma, ne fit que l’effort d’ôter ses bottes et se coucha tout habillée. Elle rêva encore, retourna enfant dans la même forêt obscure, sous une même lune rousse. Elle retrouva l’énorme louve et l’effroi que celle-ci lui inspirait. Et le cauchemar s’acheva comme à l’accoutumée, à ceci près qu’en s’éloignant des ruines où elle était abandonnée à son sort, Agnès vit au loin la silhouette d’une tour qu’elle reconnut.

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L’Arsenal des Louves était composé de plusieurs salles qui communiquaient par des portes basses, des couloirs tortueux, des volées de marches taillées dans la pierre et creusées par l’usage. La plupart de ces salles étaient petites et sombres. Certaines étaient secrètes. D’autres passaient pour oubliées. Ensemble, elles formaient un dédale où il semblait aisé de se perdre, loin du monde, des jours et des nuits. Il y avait bien, exposées çà et là, quelques épées nues qui avaient appartenu à des Louves – et dont la mémoire était ainsi honorée. Mais les véritables armes de cet Arsenal étaient des livres, des livres par milliers, modernes ou anciens, imprimés ou manuscrits, qui emplissaient des rayonnages et des coffres, tapissaient des niches, s’empilaient sur des tables. Livres précieux. Livres rares. Livres pieux. Livres savants qui couvraient l’essentiel des connaissances humaines et draconiques. Et surtout livres interdits et dangereux incunables, recueils honnis où les Louves puisaient les savoirs nécessaires à l’accomplissement de leur mission : des savoirs volontiers condamnés par l’Église et parfois même par l’ordre des Châtelaines, mais que les Louves avaient accumulés malgré tout.

Agnès sentit un délicieux frisson la parcourir depuis la marque sur son épaule. Elle sut aussitôt qu’elle était ici chez elle, dans cet Arsenal qui inquiétait si bien le pape Urbain VIII qu’il l’avait appelé l’Arsenal du Diable avant de réclamer – en vain – la destruction des ouvrages qu’il jugeait les plus hérétiques et les plus dangereux. Pragmatiques, les Louves savaient que leur Arsenal comptait autant que leur foi et leur courage dans le combat sacré qu’elles menaient. N’obéissant qu’à elles-mêmes, elles employaient tous les moyens que la Providence leur proposait. Pourvu qu’elles triomphent des dragons, elles se moquaient de jouer avec le feu de l’hérésie et de mettre leur vie ou leur âme en péril.

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Cette nuit-là comme toutes les autres nuits depuis des semaines, elle s’était vue, fillette, perdue dans une forêt obscure – un cauchemar qui avait la candeur et la brutalité de la petite enfance, et qui réveillait en elle des terreurs longtemps enfouies. Elle erre, sa robe retenue par des ronces qui lui griffent les bras. Elle ne fuit pas mais se sent menacée, s’efforce de ne pas faire de bruit et fouille les ténèbres du regard. Menacée par quoi ? Elle l’ignore d’abord, puis elle entend un hurlement de loup. Non. Un hurlement de louve.

Un long hurlement de louve affamée qui transporte Agnès dans des ruines grises, de hauts murs soutenus par des arcs de pierre pris dans un lierre parsemé de fleurs écarlates. Là, sous une lune rousse, elle se trouve soudain face à une créature qui, à travers ses yeux d’enfant, semble gigantesque : une louve massive, aux crocs saillants et aux babines luisantes, au poil dru, noir et gris, hérissé, parcouru de lueurs rougeoyantes telles des braises couvant sous la cendre. Incapable de bouger, Agnès entend des hurlements de loup s’élever plaintivement et se répondre alentour, s’unir dans un concert sinistre. Après quoi le cauchemar s’achevait toujours de la même manière : Agnès découvre la scène depuis le ciel et, s’élevant, se voit seule et tremblante à la merci de la louve monstrueuse, dans les vestiges d’une église entourée par une meute de loups blancs qui hurlent assis…

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