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Extrait ajouté par anonyme 2023-07-18T07:27:57+02:00

Je me tournai alors vers Florine dont le visage, plus que la douleur, exprimait une sorte de surprise glacée,.Je me penchai vers elle, appuyai ma joue droite sur sa poitrine et me redressai aussitôt : il n'y avait plus aucune chaleur en elle, elle était froide, de ce froide qui figeait à jamais les morts dans une rigidité sans recours. Mais je n'eus pas le temps d'éprouver vraiemnt la douleur, car les parents de Florine, qu'on avait fait prévenir à Hautefort, entrèrent dans la chambre. Son père se montra digne et fort mais sa mère s'écroula et l'on dut la porter dans la chambre voisine, où Louisa et Maria s'occupèrent d'elle.

Je restai en compagnie du notaire qui, comme je l'avait fait, interrogeait le Dr Larribe. Ce dernier répéta ce qu'il m'avait appris : la chute du cheval, les vertèbres rompues, la mort instantanée. Alors, sans la moindre consolation sinon celle du silence, le regard perdu dans les motifs changeants de la tapisserie éclairée par la lueur chiche d'une bougie, nous nous assîmes près du lit, et ce fut le début d'une veillée qui devait se prolonger tard dans la nuit.

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Extrait ajouté par anonyme 2023-07-17T04:56:36+02:00

Les hommes nous ayant rejoindre, nous mangions à l'imbre des haies, couchés sur le ventre ou sur le côté, mais jamais sur le dos, pour ne pas prendre froid aux reins, comme chacun le redoutait. Les hommes retiraient le mouchoir à carreaux qu'ils portaient autour du cou pour s'éponger le front, les femmes dégradaient le haut de leur robe ou repoussaient leurs cheveux vers l'arrière, dégageant leurs épaules, laissant apparaître une peau dont la pâleur tranchait sur celle, brunie, du visage, et qui m'émouvait délicieusement? Nous buvions un vin frais coupé d'eau dont les bouteilles baignaient dans des sceaux à l'ombre de la haie, et malgré la délicieuse fraîcheur de cette ombre, il me semblait que je parviendrai jamais à apaiser la soif qui asséchait ma gorge depuis le mileiu de la matinée.

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Extrait ajouté par crazymily 2023-04-12T14:57:46+02:00

_Je vais partir Fabien. Il le faut. Nous ne nous reverrons plus jamais.

Et, comme je tentais de protester, ne pouvant me résoudre à cette blessure qui s'ouvrait de nouveau :

_ Je n'irais pas loin, mais je ne te dirais pas où. Si un jour tout redevient possible, je saurai te retrouver. Je te le promets.

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Extrait ajouté par crazymily 2023-04-12T14:50:18+02:00

Le monde a tellement changé que j'ai beaucoup de mal à reconnaître le mien : celui de Lina courant sur le chemin, de Florine riant sur sa jument, des ouvriers se démenant comme d'immenses fantômes dans la halle de coulée. La nuit, dans mon sommeil, le grondement du haut-fourneau berce mes rêves d'enfant fou de bonheur, si bien qu'au réveil, je ne sais plus qui je suis : un vieil homme ou un jeune garçon ébloui par la vie. C'est si court, le passage d'un homme sur la terre! Quatre-vingt ans ou cinq minutes, il n'y a pas vraiment de différence.

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Extrait ajouté par Fleurdencre 2022-06-27T08:57:40+02:00

Mon fils était devenu un homme de fer, comme je l'avais été - du moins je l'espérais -, et mon père et tous les Grandval avant lui.

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Extrait ajouté par Fleurdencre 2022-06-27T08:55:51+02:00

À quoi tiennent nos vies ? À un geste, une parole que l'on prononce ou pas.

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Extrait ajouté par Fleurdencre 2022-06-27T08:54:09+02:00

- Je me demande quelquefois si tu n'es pas complétement fou, me disait-il avec un air faussement effrayé.

- Je suis fou d'elle.

- Si père l'apprend !

- Quand il l'apprendra, il sera trop tard.

- Sauf si je lui dis, moi.

- Il ne te croira pas.

- Tu as raison, il ne croira jamais une chose pareille.

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Extrait ajouté par Lady-Di 2018-02-17T15:47:57+01:00

Le repas de midi fut silencieux . Je veillai soigneusement à éviter le moindre reproche où à lui montrer combien la situation à Grandval était devenue difficile ; Malgré ma souffrance , je voulais le laisser libre et ne pas influer sur sa vie comme mon père l'avait fait sur la mienne .

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Extrait ajouté par Adelina0405 2017-06-29T12:46:22+02:00

"Le peu que j'ai appris, c'est que les hommes vivent des passions extraordinaires et des chagrins inoubliables. Ils sont mortels mais le monde, autour d'eux, quoiqu'ils fassent, continue d'exister. Ce qui reste au bout du compte, c'est leur courage à vivre en sachant qu'ils vont mourir et leur fidélité à ce que, malgré eux, ils ont vécu.

Là est leur grandeur : ils sont condamnés à aimer ce qui doit disparaître."

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Extrait ajouté par Noone 2013-01-24T09:49:31+01:00

- Bonjour, père, dis-je, tandis que, frappé au cœur, je me penchais pour l'embrasser.

Il ne bougea pas d'un pouce, mais quand je me relevai; j'aperçus deux larmes au coin de ses paupières, deux larmes qui furent les premières mais non les dernières des jours qui suivirent.

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