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Extrait

Extrait ajouté par anonyme 2018-12-13T17:38:27+01:00

Cette caverne est le repaire du dragon, fils de Mars : sa crête a l'éclat de l'or ; la flamme jaillit de ses yeux ; tout son corps est gonflé de venin ; il darde sa langue en trois aiguillons, et sa gueule est armée d'un triple rang de dents. A peine les Tyriens ont-ils porté leurs pas dans ce bois funeste ; à peine l'urne, jetée au sein des eaux, a-t-elle retenti, que le serpent avance hors de l'antre sa longue tête azurée, et fait entendre d'horribles sifflements. Les urnes échappent de leurs mains, leur sang est refoulé vers sa source, et leurs membres se glacent de stupeur et d'effroi. Le monstre plie et replie en mille anneaux sa croupe couverte d'écailles, et, dans ses bonds tortueux, décrit des arcs immenses ; plus de la moitié de son corps se dresse dans les airs et domine toute la forêt ; et sa grandeur, à le voir tout entier, égale celle du serpent qui sépare les deux Ourses. Au même instant, soit que les Phéniciens s'apprêtent au combat ou à la fuite, soit que la crainte les empêche de fuir ou de se défendre, il s'élance sur eux : l'un expire sous sa dent meurtrière, l'autre dans les replis de ses longs anneaux, ou meurt au souffle de son haleine empestée.

Déjà le soleil, au plus haut point de sa course, avait resserré les ombres : étonné du retard de ses compagnons, le fils d'Agénor cherche la trace de leurs pas : il a pour vêtement la dépouille d'un lion, pour armes une lance d'un fer étincelant, un javelot, et son courage, la meilleure de toutes les armes. Il entre dans la forêt : à la vue des cadavres de ses Tyriens, à la vue du vainqueur qui, étendu sur eux, les couvre de ses vastes flancs, et qui, de sa langue ensanglantée, suce leurs horribles blessures : «Je serai, dit-il, votre vengeur, ô fidèles amis, ou le compagnon de votre trépas. A ces mots, il soulève un roc énorme, et l'effort de son bras, s'égalant à la pesanteur de la pierre, il la lance. Ce choc eût ébranlé les remparts couronnés des plus superbes tours ; le serpent reste sans blessure, et, cuirassée de ses écailles, sa peau dure et hideuse repousse les coups les plus vigoureux. Mais sa peau, maigre toute sa dureté, ne peut triompher du javelot, qui, pénétrant à travers son épine flexible et tortueuse, s'y arrête et enfonce jusque dans ses entrailles tout le fer dont il est armé. Le monstre, exaspéré par la douleur, replie sa tête sur son dos, regarde sa blessure et mord le dard qui s'y tient immobile ; après de grands efforts pour l'ébranler en tous sens, c'est à peine s'il peut arracher ie bois de ses flancs ; mais le fer reste attaché à ses os. La douleur de sa nouvelle plaie redoublant alors sa fureur ordinaire, les veines de son gosier s'emplissent et se gonflent ; une écume blanchâtre decoule de sa gueule venimeuse ; la terre, broyée sous ses écailles, résonne, et le souffle qu'exhale sa bouche infernale infecte au loin les airs, tantôt il se roule en spirales immenses, tantôt il se dresse et s'allonge avec plus de roideur qu'un grand arbre ; d'autres fois il s'élance d'un vaste bond, aussi impétueux qu'un torrent grossi par les pluies, et, du choc de sa poitrine, il renverse les arbres placés sur son passage. Le fils d'Agénor recule quelques pas : avec la dépouille du lion, il repousse les assauts du serpent ; quand sa gueule le menace, il l'arrête en lui présentant la pointe de sa lance : le reptile, en fureur, attaque l'acier par d'impuissantes morsures, ses dents se brisent contre le tranchant du métal. Déjà le sang commence à couler de son palais empesté, et rougit le gazon. Mais la blessure est légère, tant qu'il se dérobe aux atteintes du fer en reculant sa tête, et par ce mouvement l'empêche de se fixer dans la plaie et d'y pénétrer plus avant. Enfin le fils d'Agenor enfonce le fer dans le gosier du monstre, et le presse sans relâche, et le pousse en arrière jusqu'à ce qu'il aille se heurter contre un chêne qui l'arrête, et que sa tête et l'arbre soient percés du même coup. Le reptile fait courber le chêne sous son poids, et gémir ses flancs en les battant de sa queue. Tandis que le vainqueur contemple l'énormité de son ennemi vaincu, tout à coup une voix se fait entendre ; on ne peut reconnaître d'où elle est partie, mais elle profère ces mots : «Pourquoi, fils d'Agénor, considérer le serpent que tu viens de tuer ? et toi aussi on te verra un jour sous la forme d'un serpent». Saisi d'un long effroi, il se trouble, il pâlit, une terreur glaciale fait dresser ses cheveux sur sa tête.

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