Commentaire de Masa-le-loup

J’entame enfin ce gros pavé que sont les Misérables ! Grand classique français avec de nombreuses adaptations.

L’écriture de Victor Hugo est assez particulière. On a l’impression qu’on se trouve dans une pièce, assis près de la cheminée, et qu’il nous conte une histoire. Une histoire où il prend bien le temps de s’attarder sur chaque détail, même le plus infime, et de se focaliser sur chaque petit personnage, comme si tous avaient de l’importance. Ce fourmillement d’information, qui crée de la lenteur, ne plaira pas à tous. J’ai moi-même trouvé qu’il y avait des longueurs, avec des développements, des détails ou des scènes où j’ai eu du mal à cerner leur utilité. Surtout que finalement, les éléments où j’aurais voulu avoir une véritable conclusion n’en auront apparemment pas si on suit les indications du récit. (La sœur et les neveux de Jean Valjean. Le premier amour de Fantine.) Mais la digression qui fut la plus pénible pour moi fut celle de la bataille de Waterloo, qui aurait pu être résumée en quelques pages. Même si cela ne m’a pas autant dérangé, ses longueurs ne m’ont pas permis de rentrer dans l’histoire autant que je l’aurais voulu. Disons que niveau attention de lecture, c’était un peu le yoyo.

Malgré tout, j’ai été touché par les personnages (Jean Valjean, Fantine, Myriel Bienvenue, Cosette), même si parfois les événements peuvent presque virer dans le pathos, comme si le destin les renvoyait toujours en arrière. De plus, leurs caractères sont très identifiables, ce qui permet de rapidement s’attacher à eux.

Les sujets principaux du roman, la pauvreté et la misère de l’époque, sont bien décrits. Hugo nous montre les préjugés que la société construit, et à quel point elle continue d’enfoncer ceux qui n’ont pas d’autre choix que de désobéir pour survivre. La justice ne pardonne pas et n’oublie pas, malgré tous les efforts pour devenir meilleur. Je pense que le message est toujours d’actualité. Qui n’a pas des préjugés fondés par des rumeurs ou par les médias ? Comment sont traités ceux qui ne respectent pas la loi par l’autorité ?

Malgré tout, Hugo ne fait pas preuve de manichéisme dans le sujet qu'il traite. (Les Thénardier, bien qu'entant miséreux, sont les êtres les plus malveillants du livre.)

Une première partie vivante même si les longueurs pèsent un peu sur le récit.