Ajouter une description
Liste des descriptions
Tour à tour poème, confession, essai, conte, préface, roman à suspense, "Les Paradis artificiels" concentrent tout le génie de celui qui ne "supportera la condition humaine qu'en se plaçant entre elle et lui l'écran ou le filtre de l'opium". Baudelaire naît en 1821, l'année où paraissent les "Confessions d'un mangeur d'opium" de Thomas de Quincey. Quarante ans plus tard, leurs oeuvres sont à jamais mêlées.
Afficher en entierEt si Les paradis artificiels, dans l’œuvre de Baudelaire, en était le seul roman, le centre et le secret ?
Des limites intérieures de l'être, et comment les franchir. De l'énigme du cerveau et des hallucinations.
A preuve le dispositif narratif : non pas traduire De Quincey, mais partir de son histoire réelle (et écrite) pour en faire un personnage de l'ombre et de la nuit.
Bien sûr, le goût de l'interdit : Baudelaire, qui défend les peintres maudits dans ses Salons, mais bien en amont de la part la plus subversive des Fleurs du mal, a trouvé une figure équivalente à celle de Poe. Et c'est leurs propres expériences de poëtes, ici amplifiées, par le dérèglement des sens.
Alors c'est bien plus que le roman du haschich : c'est la question posée du rapport à l'excès.
Fascinante déambulation dans la nuit de Londres et d'Oxford, fascinante analyse de l'ivresse dans la drogue, comme des tristes lendemains et de l'asservissement. Et fascinante question posée à ces phrases qui semblent, depuis l'expérience intérieure poussée à ses limites, surgir elles-mêmes de l'ombre la plus opaque.
Et tout cela par ce prodige de conteur, jouant des personnages et des voix, des livres, dans une des constructions en prose les plus hallucinatoires de tout le XIXe siècle.
Afficher en entierLes hallucinations commencent. Les objets extérieurs prennent des apparences monstrueuses. Ils se révèlent à vous sous des formes inconnues jusque-là. Puis ils se déforment, se transforment, et enfin ils entrent dans votre être, ou bien vous entrez en eux. Les équivoques les plus singulières, les transpositions d'idées les plus inexplicables ont lieu. Les sons ont une couleur, les couleurs ont une musique... Vous êtes assis et vous fumez ; vous croyez être assis dans votre pipe, et c'est vous que votre pipe fume ; c'est vous qui vous exhalez sous la forme de nuages bleuâtres.
Afficher en entier