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Liste des extraits

…Grande est l’affluence dans la salle du conseil du roi de Kairn Telest. Le roi a réuni son conseil, composé de notables dont les chefs de famille furent les premiers conseillers lorsque le peuple arriva à Kairn Telest, voilà bien des siècles. Quoique les questions à traiter soient extrêmement graves, la réunion est calme et ordonnée. Chacun écoute celui qui parle avec attention et respect, sans excepter le roi.

Le roi n’émettra aucun édit, ne donnera aucun ordre, ne lancera aucune proclamation. Toutes les décisions seront votées par les conseillers. Le roi agit en qualité de guide et d’inspirateur. Il donne son avis, et son vote n’est décisif que dans les cas où les voix sont également divisées.

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Il est patient avec son père. Il y a tant à faire, et il reste avec le vieillard pour écouter ses souvenirs.

— Un jour, son fils fera de même pour lui, murmuré-je avec espoir, mais les ombres qui pèsent sur notre avenir ne se dissipent pas.

Pressentiment ? Prémonition ? Je n’y crois pas, car ils impliquent une puissance supérieure, un esprit et une main immortels se mêlant des affaires des hommes. Mais je sais, aussi sûr que je sais qu’il devra quitter le pays de sa naissance et de ses ancêtres, qu’Edmund sera le dernier roi de Kairn Telest.

Je me félicite de l’obscurité. Car elle cache mes larmes.

Le roi garde le silence, lui aussi, nos pensées suivent le même cours. Il sait. Peut-être aime-t-il son fils maintenant. Maintenant qu’il est trop tard.

— Je me rappelle le colosse, Père, dit vivement le fils, prenant le silence du vieillard pour de l’irritation. Je me rappelle le jour où vous avez réalisé qu’il se refroidissait, toi et Baltazar.

Mes larmes ont gelé sur mes joues, m’épargnant la peine de les essuyer. Et maintenant, moi aussi, je m’engage sur les voies du souvenir. Je les arpente dans la lumière… la lumière déclinante…

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Je les suis, mes pantoufles noires silencieuses sur les dalles glacées. Edmund sait que je les accompagne. De temps en temps, il jette un regard en arrière, comme se reposant sur ma force. Je le considère avec une fierté affectueuse, la fierté que je pourrais ressentir pour un fils. Edmund et moi, nous sommes très proches, plus proches que bien des pères et des fils, plus proche qu’il n’est de son propre père, bien qu’il ne veuille pas l’admettre. Ses parents étaient si amoureux l’un de l’autre qu’ils s’intéressaient peu à l’enfant de leur amour. J’étais le tuteur de l’enfant, et, avec le temps, je devins son ami, son compagnon, son conseiller.

Maintenant, il a vingt ans passés, et il est beau, vigoureux et viril. Il fera un bon roi, me dis-je, et je me répète ces mots, comme un talisman capable de chasser les ombres qui pèsent sur mon cœur.

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Resserrant autour de lui ses robes de fourrure, il se lève et descend de son dais. Son fils reste près de lui pour l’aider à marcher, mais ce n’est pas nécessaire. Le roi est vieux, même selon les standards de notre race qui vit très longtemps. Mais il est en bonne condition physique, sa magie est forte et le soutient mieux que la plupart. Il s’est voûté avec le temps, mais cela vient des nombreux fardeaux qu’il a dû assumer au cours de sa longue vie. Ses cheveux sont d’un blanc éclatant ; il a blanchi au milieu de sa vie, pendant la brève maladie qui lui a enlevé sa femme.

Edmund ramasse la lampe pour éclairer leurs pas. Maintenant, le gaz est précieux, plus précieux que l’or. Le roi regarde les lampes pendues au plafond, noires et froides. Je devine ses pensées. Il sait qu’il ne devrait pas gaspiller ainsi du gaz. Mais ce n’est pas du gaspillage, pas vraiment. Il est roi, et un jour, bientôt peut-être, son fils lui succédera. Il doit lui montrer, lui dire, lui faire voir comment c’était, avant. Parce que, qui sait ? Peut-être que la chance sourira à son fils à son retour, et que tout redeviendra comme avant.

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— Père, nous n’avons pas le choix. Hier, un autre enfant est mort. La veille, sa grand-mère. Chaque jour, le froid devient plus cuisant. Pourtant, je pense que c’est moins le froid que l’obscurité, Père. Le froid tue les corps, mais c’est l’obscurité qui tue leurs âmes. Baltazar a raison. Il faut partir maintenant, tant que nous avons encore la force de faire le voyage.

Debout dans le sombre couloir, j’écoute, j’observe et j’attends la réponse du roi[04].

Mais le vieillard ne répond pas immédiatement. Assis sur un trône d’or décoré de diamants gros comme le poing, sous un dais surélevé d’où il domine un immense hall de marbre poli, il voit pourtant très peu de cette salle, plongée dans la pénombre. À ses pieds, une lampe à gaz qui siffle et crachote n’émet qu’une faible lumière.

Frissonnant, le vieux roi courbe les épaules sous ses robes de fourrure. Il s’avance tout au bord du trône, plus près de la lampe, tout en sachant qu’il ne tirera aucune chaleur de sa flamme vacillante. Je crois qu’il cherche le réconfort de la lumière. Son fils a raison. L’obscurité nous tue.

— Il fut un temps, dit le vieux roi, où les lumières brûlaient toute la nuit dans le palais. Nous dansions jusqu’au matin. Échauffés par la danse, nous sortions des murs, nous gagnions le plafond de la caverne où il faisait frais, nous nous jetions dans l’herbe tendre et nous riions, nous riions.

Il fit une pause.

— Ta mère adorait danser.

— Oui, Père, je me rappelle, dit le fils, d’une voix douce et patiente.

Edmund sait que son père ne divague pas. Il sait que le roi a pris une décision, la seule possible. Il sait que son père est en train de faire ses adieux.

— L’orchestre était là, dit le vieux roi, pointant un doigt noueux sur un coin ténébreux de la salle. Ils jouaient pendant tout le temps-repos du cycle, buvant du vin-feu pour accélérer le cours de leur sang. Bien sûr, ils étaient tous ivres. À la fin du cycle, une moitié ne jouait pas la même musique que l’autre moitié. Mais ça n’avait pas d’importance. Nous n’en riions que plus fort. Nous riions beaucoup, alors.

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J’ai franchi quatre fois les Portes de la Mort, et pourtant, je ne me rappelle rien du passage. J’étais toujours inconscient à l’approche des Portes. Mon premier voyage – qui faillit être mon dernier[01] – fut pour le Monde d’Arianus.

Au retour, j’acquis une dragonef, construite par les Elfes d’Arianus, beaucoup plus solide et maniable que mon premier vaisseau. J’en renforçai la magie et la ramenai avec moi au Nexus, où mon Seigneur et moi travaillâmes diligemment à accroître encore les protections magiques de la nef. Des runes de pouvoir en couvrent presque entièrement la surface.

Je me servis de ce vaisseau pour ma mission suivante, dans le monde de Pryan. De nouveau, je franchis les Portes de la Mort. De nouveau, je perdis connaissance. Et je me réveillai dans un royaume de lumière éternelle, où la nuit n’existe pas.

Sur Pryan, j’accomplis ma tâche de façon satisfaisante, du moins de l’avis de mon Seigneur. Il fut content de mon travail.

Pas moi[02].

Au retour de Pryan, je m’efforçai de rester conscient, pour voir les Portes de la Mort et vivre cette expérience. La magie de ma nef la protège et me protège, dans la mesure où nous arrivons tous deux à destination en condition parfaite. Comment, alors, expliquer que je perde connaissance ? Mon Seigneur semble penser que cela viendrait d’une faiblesse personnelle, d’un manque de discipline mentale. Je résolus de ne pas céder. À ma consternation, je ne me rappelai rien.

Un instant, j’étais bien éveillé, attendant avec impatience d’entrer dans le trou noir qui semblait bien trop petit pour livrer passage à ma nef. L’instant suivant, j’étais sain et sauf dans le Nexus.

Il est important que nous apprenions tout ce qui est possible sur le franchissement des Portes de la Mort. C’est par là que nous transporterons des armées de Patryns, qui devront arriver sur ces mondes prêts à combattre et à conquérir. Mon Seigneur a consacré un temps considérable à l’étude des textes des Sartans, nos antiques ennemis, qui ont construit les Portes de la Mort et les mondes auxquels elles donnent accès. Il vient de m’informer, à la veille de mon départ pour le monde d’Abarrach, qu’il a fait une découverte.

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