Ajouter un extrait
Liste des extraits
On commençait à sentir, bien que vaguement, la naissance du jour. La pluie devenait grise, le ciel sale. On dépassait des autobus et des gens mal éveillés plongeaient dans les escaliers du métro.Quand on atteignit les quais, les réverbères n’avaient déjà presque plus d’éclat et les tours de Notre-Dame se détachaient sur le ciel.
Afficher en entierIl existe, entre la responsabilité et l’irresponsabilité, une zone imprécise, un domaine d’ombres où il est dangereux de s’aventurer.
Afficher en entier... - "Je crois, monsieur le commissaire, que nous gagnerons du temps si je vous parle franchement. Il serait d'ailleurs outrecuidant d'essayer de ruser avec un homme comme vous."
Il restait impassible, sans que cette impassibilité la trouble, ou alors elle se contrôlait merveilleusement.
- "Je sais que mon mari est venu vous voir ce matin."
Il ouvrit enfin la bouche, espérant la dérouter.
- "Il vous l'a dit ?" demanda-t-il.
- Non. Je l'ai vu entrer dans ce bâtiment et j'ai compris que c'est vous qu'il venait voir. Il se passionne pour toutes vos enquêtes. Il y a des années qu'il parle de vous avec enthousiasme à chaque occasion.
- Vous voulez dire que vous avez suivi votre mari ?
- Oui," admit-elle simplement.
Il y eut un court silence un peu gêné.
- "Cela vous étonne, après l'avoir vu et entendu ?
- Vous savez aussi ce qu'il m'a dit ?
- Je le devine sans peine. Voilà douze ans que nous sommes mariés et je connais bien Xavier. C'est le garçon le plus honnête, le plus courageux, le plus attachant qui soit. Vous savez probablement qu'il n'a pas connu ses parents et qu'il a été élevé par l'Assistance Publique ?" ..
Afficher en entierQuand un crime, ou un délit, est commis, et quand la police, par conséquent, enquête en vertu de délégations judiciaires, les frais professionnels des commissaires, inspecteurs et techniciens sont en principe à la charge du coupable. Si on ne l’arrête pas, ou si le tribunal le reconnaît plus tard innocent, le ministère de la Justice paie la note.
Afficher en entier... - "Je suis persuadé que, depuis plusieurs mois, cinq ou six au moins, ma femme a l'intention de me tuer. Voilà, monsieur le commissaire, pourquoi je suis venu vous voir personnellement. Je n'ai pas de preuves formelles, sinon j'aurais commencé par là. Je suis prêt à vous fournir les indices que je possède et qui sont de deux sortes. Les indices moraux d'abord, les plus difficiles à exposer, comme vous devez le comprendre, car ce sont surtout de petits riens qui n'ont pas de gravité en eux-mêmes, mais dont l'accumulation finit par prendre un sens.
"Quant aux indices matériels, il y en a un, que je vous ai apporté et qui est le plus troublant ..."
Il ouvrait son pardessus, son veston, prenait son portefeuille dans sa poche-revolver, en tirait un papier plié comme ceux dans lesquels certains pharmaciens mettent encore les poudres contre les maux de tête.
C'était bien de la poudre que le papier contenait, une poudre d'un blanc sale.
- "Je vous laisse ce spécimen, que vous pourrez faire analyser. Avant de m'adresser à vous, j'en ai demandé une analyse à un vendeur du Louvre, qui est passionné de chimie et qui s'est installé un vrai laboratoire. Il a été catégorique. Il s'agit de phosphure blanc. Pas phosphore, comme on pourrait le croire, mais phosphure, je l'ai vérifié au dictionnaire. Je ne me suis pas contenté du Larousse. J'ai consulté aussi des traités de chimie. Le phosphure blanc est une poudre à peu près incolore, qui est extrêmement toxique. ... "
Afficher en entier