Commentaire de Isallya

J’ai commencé ce roman avec beaucoup d’appréhension, et en suis ressortie avec l’idée qu’il s’agit d’une de mes meilleures lectures de 2022 – pour le moment, du moins.

Il faut dire que je suis partie avec un gros avantage, celui de me sentir en terrain familier. L’atmosphère sombre et factice, où les secrets et les non-dits sont légion et la violence omniprésente, ainsi que le concept de boucle temporelle m’ont rappelé le visual novel Umineko ; et le médecin de peste, un personnage récurrent et des plus essentiels, le narrateur des jeux d’horreur de Supermassive games, par son habitude à nous mettre en garde et à briser le quatrième mur (ou dans le cas présent, à introduire une dimension assez méta au roman). Et comme il s’agit d’œuvres que j’apprécie beaucoup (même si Umineko m’est tombé des mains, je l’admets), je ne pouvais qu’être sensible aux idées et à l’ambiance développées dans Les sept morts d’Evelyn Hardcastle.

Je n’ai donc trouvé aucune longueur ni ne me suis jamais senti perdue, sauf à la moitié du livre où de nouveaux noms sont introduits et avec, de nouvelles pistes – mais heureusement, ce découragement n’a pas duré. Je ne nie pas pour autant que ce roman est très complexe et qu’il demande une grande attention pour ne pas se laisser emporter par la masse d’informations qui nous est donné constamment et, ce jusqu'à la fin, qui d'ailleurs m'a un peu rappelé les dénouements chers à Agatha Christie.

En effet, notre narrateur n’est pas le seul à être toujours occupé et à rechercher des indices, d’autres personnages mènent également l’enquête, et leurs pas ne cessent jamais de se croiser… Se souvenir de qui fait quoi à quel moment peut donc être un vrai casse-tête. Par chance, l’auteur introduit des rappels quand besoin est et au pire, il est toujours possible de prendre des notes : c’est ce que j’ai fait, même si au final je ne les ai pas beaucoup consultées.

Je ne peux pas dire grand-chose de plus sans spoiler. Je terminerai simplement en disant qu’écrire un livre de cette envergure n’est pas donné à tout le monde, la notion de voyage dans le temps étant facilement casse-gueule (surtout quand les événements d’une même journée peuvent être modifiés…), mais Stuart Turton s’en est tiré plus qu’admirablement. Une expérience à faire une fois dans sa vie si les thématiques abordées vous intéressent !