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Le premier soir de notre vie commune,dés qu'elle m'a vu couché elle s'est agenouillée contre ma hanche,elle a ouvert mes vêtements et a laissé aller ses doigts sur moi.Elle s'est mise à jouer de mon corps comme d'un instrument de musique,en psalmodiant des incantations,à voix basse.Je lui ai demandé ce qu'elle faisait là.Elle m'a répondu qu'elle réveillait les démons et les anges,les forces obscures et les forces lumineuses.
Afficher en entierMa mère m'a accompagné jusqu'à Tiahuanaco,invisible et pourtant si présente que j'entendais parfois son pas à mon côté.Elle m'a parlé de l'amour.Elle m'a dit qu'il était aussi éternel que l'herbe,et que même en son absence je ne devais jamais succomber au désenchantement.
Afficher en entierEntrer dans l'âge adulte est une naissance.C'est un passage difficle.Beaucoup le refusent parce qu'ils ne veulent affronter ni la souffrance d'être seuls,ni la liberté d'inventer leur propre vie.Jusqu'à ta mort et même au delà tu devras grandir,grandir encore,devenir toujours plus
Afficher en entierJe connais des gens qui prennent la vie en horreur sous l'étrange prétexte que le monde leur déplaît. Comme si le monde et la vie était sortis du même ventre ! Le monde n'est que le lieu où la vie s'aventure.
Afficher en entierL'eau est une porte. Le vent, la pluie, la nuit, la neige, les pierres sont aussi des portes. Par n'importe laquelle de ces portes tu peux entrer dans la paix.
Afficher en entierIl n'y a pas que la Terre qui sache se laisser emporter dans une danse de cyclone. Il n'y a pas que les planètes qui sachent tourner autour des soleils, nous savons aussi, nous, les gens. Nous le savons par parenté, par héritage intime. Nous le savons parce que nous sommes les enfants de la Terre, des planètes, des soleils
Afficher en entier- Chura, l"amour dans le caillou, le sentir, toutes ces choses que j'ai faites depuis que je vous connais, à quoi ça sert ? C'est bien, mais ça n'a pas d'existence réelle. C'est de la pure invention, non ?
Il s'est arrêté au bord du sentier, il m'a examiné des pieds à la tête, l'air extrêmement étonné. Il m'a dit :
- Mais c'est pour ça que nous sommes au monde ! Pour inventer la vie !
Afficher en entier- Tu vois, Luis, c'est ça un cerveau. Un vieux salaud qui te tient par les couilles et qui te raconte n'importe quoi pour t'empêcher de sortir de ta prison. [...] Ce qui vit hors de lui est nul, voilà sa loi. Que sait-il de l'amour ton cerveau, pauvre Luis ? Rien. Il sait, par ouï-dire, que l'amour existe, mais il ne sait pas le goûter. Que sait-il d'une pomme ? Son poids, sa couleur, sa chimie ? La formule chimique d'une pomme nourrit-elle ? Non, mais le cerveau s'en moque. Il les stocke, il les accumule, il les empile, il les interprète, il s'en bâtit des systèmes, des romans, des euphories et des angoisses. Il ne vit pas, il fonctionne.
Afficher en entier- Evite la tiédeur. Brûle-toi si tu veux, gèle si ça te chantez, mais choisis. Si tu te brûles, sois la braise. Si tu te gèles, sois la glace.
Il s'est assis au bord du feu et il a plongé sa main parmi les tisons, pour les raviver. Je m'en suis effrayé, je lui ai demandé s'il n'avait pas mal. Il m'a dit :
- Au début il te chatouille, ensuite il t'aime parce que tu es le feu avec lui.
Il m'a dit aussi :
-Diminue la douleur de la distance. Travaille à cela tous les jours.
Afficher en entierIl m'a fallu pourtant accepter l'évidence que ma volonté consciente n'était pour rien dans mes cheminements et qu'un veilleur malicieux, en moi ou hors de moi, s'obstinait à ridiculiser le hasard. J'ai aujourd'hui la certitude apaisante, quoique déraisonnable, d'avoir été mené sans cesse où je devais aller. Non point que j'aie été l'objet d'une attention particulière de la part de mon Créateur. Chacun en lui a sa boussole qui l'attire à ce qu'il lui faut. Tous les ânes vont aux chardons, tous les chiots à la mamelle. Les hommes, eux, vont au savoir. Leur destin est de découvrir, d'éclore toujours plus amplement, de déployer sans fin leur esprit, leur conscience. Leur chemin est obscur, étrange, tortueux. Ils peuvent certes s'égarer, s'embourber dans l'absurde et maudire leur vie. Il m'est arrivé de me perdre, comme à tout voyageur. Mais Dieu merci, même au plus noir des marécages je n'ai jamais désespéré jusqu'à nier l'existence des routes.
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