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On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait en partant.
Afficher en entierElle soupira, j'ai encore beaucoup de choses à apprendre, c'est sûr. On croit avoir gagné quand on a remporté une victoire, mais il y en a toujours une autre à livrer. Ma vie était si simple avant. Plus j'avance dans la vie, plus je la trouve compliquée. Peut-être qu'avant je ne vivais pas..
Afficher en entierJoséphine sentit un chatouillement de plaisir au creux du plexus. Cinquante mille euros§ De quoi payer... Elle fit un rapide calcul...au moins trente échéances! Trente mois de répit! Trente mois où elle pourrait dormir la nuit, raconter des histoires le jour, elle aimait tant raconter des histoires aux filles quand elles étaient petites, elle savait faire apparaître Rollon et Arthur et Henri et Aliénor et Enide! Les faire tourbillonner das des bals, des tournois, des batailles, des châteaux, des complots...
Afficher en entierJ'ai compris que le bonheur, ce n'est pas de vivre une petite vie sans embrouilles, sans faire d'erreurs ni bouger. Le bonheur, c'est d'accepter la lutte, l'effort, et d'avancer, d'avancer en franchissant chaque obstacle.
Afficher en entierAutrefois... Le bonheur avait été là, solide, rassurant.
Afficher en entierBaiser, oui, mais pas de papouilles après. Pas de serments d'amour, de baisers lacrymaux. Dès qu'on s'approche de trop près, on recueille tous les miasmes de l'amour.
Afficher en entierÀ la bibliothèque, dans les travées étroites, entre les étagères de livres, elle avait heurté un homme qui venait en sens inverse. Elle avait les bras chargés de livres. Elle ne l’avait pas vu. Tous les livres avaient dégringolé, faisant grand bruit, et l’inconnu s’était baissé pour l’aider à les ramasser. Il lui avait fait les gros yeux, ce qui avait déclenché un fou rire chez Joséphine. Elle avait été obligée de sortir pour se calmer. Quand elle était rentrée, il lui avait adressé un clin d’œil de connivence. Elle avait été bouleversée. Tout l’après-midi elle avait cherché son regard, mais il avait gardé les yeux baissés sur ses classeurs. À un moment elle avait levé les yeux, il était parti.
Afficher en entierIl ne supportait pas Philippe Dupin qui se croyait obligé de mettre des sous-titres quand il lui parlait – « la COB, la Commission des opérations de Bourses, Antoine » – ni Iris qui, lorsqu’elle s’adressait à lui, lui donnait l’impression d’être un vieux chewing-gum collé sous la semelle de ses escarpins. « Et quand elle me dit bonjour, se plaignait-il, j’ai l’impression qu’elle m’aspire dans son sourire pour me catapulter dans une autre dimension ! »
Afficher en entierSi elle quittait Philippe, elle serait privée de toute cette beauté. Si elle quittait Philippe, il lui faudrait tout recommencer. Seule. Ce simple mot la fit frissonner. Les femmes seules lui faisaient horreur. Elles étaient si nombreuses ! Toujours à courir, à se démener, la mine pâle, la moue avide. La vie des gens est terrifiante, aujourd' hui. (...) On les prend à la gorge, on les oblige à travailler du matin au soir, on les abrutit, on leur inflige des besoins qui ne leur ressemble pas, qui les égarent, les pervertissent. On leur interdit de rêver, de traîner, de perdre leur temps. On les use à la tâche. Les gens ne vivent plus, ils s'usent. A petit feu.
Afficher en entierMa vie est en train de se dissoudre, rongée par un acide invisible, et j'assiste, impuissante, à cette lente dissolution.
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