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Extrait ajouté par TommyRollrbox 2018-09-07T06:23:29+02:00

1

C’était un paisible après-midi dominical, comme Walden les aimait. Debout devant la fenêtre ouverte, il parcourut le parc du regard. Des arbres majestueux s’élevaient çà et là sur la vaste pelouse bien lisse : un pin d’Écosse, deux chênes, plusieurs marronniers et un saule au feuillage léger comme une chevelure. Le soleil était haut et les arbres projetaient des ombres noires et fraîches. Les oiseaux se taisaient, mais un bourdonnement d’abeilles venait de la plante grimpante à côté de la fenêtre. La demeure était tranquille, elle aussi. La plupart des domestiques avaient congé cet après-midi. Les seuls invités du week-end étaient George, le frère de Walden, sa femme Clarissa, et leurs enfants. George était parti se promener, Clarissa faisait la sieste, et les enfants n’étaient pas en vue. Walden se sentait à l’aise : il avait mis une redingote pour se rendre à l’église, naturellement, et d’ici une heure ou deux, il revêtirait pour le dîner son habit de soirée avec un nœud blanc, mais entre-temps, il goûtait le confort de son costume de tweed et de sa chemise à col souple. Maintenant, songea-t-il, il suffirait que Lydia nous joue du piano ce soir pour que cette journée soit parfaite.

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Extrait ajouté par Stephanelefort 2016-12-21T20:22:24+01:00

C’était un peu pervers de sa part, pensait-elle, de faire du jardin d’hiver son refuge. Le manoir avait pratiquement des pièces pour chaque usage : pour le petit déjeuner, le déjeuner, le thé et le dîner, une salle pour le billard et une autre où l’on rangeait les armes, des pièces spéciales pour laver le linge, repasser, faire des confitures, nettoyer l’argenterie, conserver le gibier, entreposer le vin, brosser les vêtements... Son appartement personnel se composait d’une chambre à coucher, d’un cabinet de toilette et d’un salon. Et pourtant, quand elle désirait être en paix, elle venait toujours ici, s’asseoir sur une chaise dure et fixer des yeux le grossier évier de pierre et les pieds de fonte de la table de marbre. Son mari possédait également un refuge privé, elle l’avait remarqué : lorsque Stephen était tracassé par quelque chose, il se rendait dans l’armurerie et lisait le registre de la chasse.

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Extrait ajouté par Marinou-Morgounou 2016-07-19T19:53:16+02:00

Charlotte ne vit pourtant pas totalement dans ses souvenirs. Elle reproche au Parti communiste d'Union soviétique de donner une mauvaise image du socialisme, et à Mme. Thatcher de présenter une mauvaise image du féminisme. Si on lui dit que Mme. Thatcher n'est pas féministe, ellle répond invariablement que Brejnev n'est pas un socialiste.

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Extrait ajouté par Marinou-Morgounou 2016-07-19T19:53:05+02:00

En chemin, il fit une découverte remarquable sur lui-même : il avait perdu la faculté d’avoir peur. Quelque chose s’était passé dans son esprit, comme si celui-ci avait basculé. Il ne put rien trouver qui fût susceptible de l’effrayer. S’il avait faim, il volerait. S’il était poursuivi, il se cacherait. S’il était menacé, il tuerait. Il n’avait plus aucun désir. Rien ne pourrait le faire souffrir. L’amour, l’orgueil, le désir et la compassion étaient des émotions éteintes en lui.

Toutes lui revinrent par la suite, excepté la peur.

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Extrait ajouté par Marinou-Morgounou 2016-07-19T19:52:54+02:00

C’était un joueur assidu, mais sans passion autodestructrice : il savait combien il pouvait se permettre de perdre, et quand il atteignait cette limite, il quittait la table de jeu. S’il avait contracté d’énormes dettes, il aurait été obligé de demander à son père de les payer ; or il n’aurait jamais pu s’y résoudre. Parfois, il gagnait très gros. Pourtant, ce n’était pas l’appât du gain qui le poussait à jouer : il aimait l’atmosphère de camaraderie masculine, les beuveries et les nuits blanches.

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Extrait ajouté par Marinou-Morgounou 2016-07-19T19:52:44+02:00

L’homme est l’animal le plus cruel de la terre. Et qui donc a choyé et développé les instincts de cruauté dans l’homme, si ce n’est le roi, le juge et le prêtre armés de la loi, qui faisaient arracher la chair par lambeaux, verser de la poix brûlante dans les plaies, disloquer les membres, broyer les os, scier les hommes en deux, pour maintenir leur autorité ? Que l’on calcule seulement tout le torrent de dépravation versé dans les sociétés humaines par la « délation » favorisée par les juges et payée par les écus sonnants du gouvernement, sous prétexte d’aider à la découverte des crimes. Que l’on aille en prison, et que l’on étudie là ce que devient l’homme, privé de liberté, enfermé avec d’autres dépravés qui se pénètrent de toute la corruption et de tous les vices qui suintent des murs de nos geôles.

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Extrait ajouté par Marinou-Morgounou 2016-07-19T19:52:33+02:00

Entre temps, la duchesse avait enfourché son cheval de bataille favori. Les classes inférieures vivaient dans l’oisiveté, disait-elle ; et Charlotte pensa : Vous qui n’avez jamais travaillé un seul jour de votre vie ! N’est-ce pas affreux, s’exclamait la duchesse, elle avait oüi dire que de nos jours chaque ouvrier avait un apprenti qui lui portait ses outils ; sûrement, un homme pouvait porter ses propres outils, dit-elle comme un valet lui présentait de pommes de terre bouillies dans un légumier d’argent. Tout en commençant son troisième verre de bordeaux, elle déclara qu’ils buvaient tant de bière dans le courant de la journée qu’ils étaient incapables de travailler l’après-midi. Les gens aujourd’hui voulaient être dorlotés, affirma-t-elle comme trois valets et deux petites bonnes débarrassaient le troisième plait pour servir le quatrième ; et ce n’était pas l’affaire du gouvernement de soulager le dort des pauvres et de fournir une assurance maladie et des pensions de retraite. La pauvreté encourageait les classes inférieures à l’épargne, et c’était une vertu, dit-elle à la fin d’un repas qui aurait nourri une famille laborieuse de dix personnes durant quinze jours. Les gens doivent se débrouiller par leurs propres moyens, fait-elle comme le maître d’hôtel l’aidait à se lever de table et à passer au salon.

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