Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
721 274
Membres
1 043 070

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Commentaires de livres faits par Lohiel

Extraits de livres par Lohiel

Commentaires de livres appréciés par Lohiel

Extraits de livres appréciés par Lohiel

Syffe, au cœur de cendre et de lumière.

Patrick K. Dewdney est un des seuls écrivains dont certaines phrases restent gravées dans ma mémoire, aussi profondément que les poèmes d’Aragon ou d’Apollinaire ; “Le vent s’engouffrait dans la geôle en miaulant comme un félin fantomatique“, “brûlant quelque part au fond de moi, une ténacité naissante faisait barrière aux larmes“. On a envie de lancer “débrouillez-vous avec ça !”, devant une maestria si farouchement naturelle. Dans le flot ininterrompu de livres dispensables et de romans approximatifs que la machine dégueule en permanence, tout en posant leurs auteurs sur de factices piédestaux à usage marketing, ce joyau attire l’œil… et on sait déjà que son destin sera sans pareil. Parce qu’à la fin du jour, comme disent joliment les anglophones, ne reste que l’or dans le tamis, tandis que la boue est retournée au fleuve.

J’ai déraisonnablement aimé l’enfant Syffe du premier tome, ce petit bout d’homme transparent qui ne pouvait se résigner à s’arracher le cœur, à se cuirasser de haine, alors que tout lui hurlait qu’il n’aurait droit à aucun pardon, fût-ce pour son innocence. L’adolescent du second volume poursuivait ses chimères bien trop altruistes, se résolvant difficilement à la violence que le monde lui imposait, tandis que d’étranges phénomènes secouaient les fondations même de son être, faisant soupçonner que quelque chose en lui tenait du héros mythique plus que du va-nu-pied qu’il semblait être. Et si on revient là, en sourdine, vers des thèmes fantasy classiques, on se doute qu’ils ne seront pas traités de manière prévisible.

Je dois dire que la fin de ce tome II m’avait laissée sur le sable pendant plusieurs jours, les cartes ayant été sournoisement rebattues… je n’y voyais plus très clair, en réalité. Mais je ne pouvais, après un si long voyage, me défaire de la confiance que j’avais placée en l’auteur, et c’est pourquoi j’ai mis mon mouchoir dessus, attendant la suite (et je gage qu’il en sera encore de même pendant quelques années, puisque le ‘Cycle de Syffe’ devrait être une heptalogie).

Ce troisième tome m’a pourtant fait un peu peur, dans les premières pages. J’ai cru pendant un instant que Patrick K. Dewdney s’était laissé emporter par la 'maladie de la virtuosité', cette affection insidieuse qui ruine l’écriture de certains romanciers, au moment précis où ils arrivent au sommet de leur art. Ils se mettent brusquement à produire des textes qui ne sont plus qu’effets flamboyants, en forme d’autocélébration, ne cédant plus la moindre place au lecteur, aucun espace pour respirer, négligeant les contrastes qui permettent d’apprécier les notations fulgurantes – ou touchantes, ce qui revient au même (car oui, nous aussi, nous sommes venus 'pour aimer').

Mais non, tout est très vite rentré dans l’ordre. La langue a repris son cours miroitant, eurythmique. Syffe s’est endurci, bien obligé, mais par instants surnage cette escarbille de candeur, qui nous force à le chérir toujours, malgré ses capitulations. À ne pas le lâcher, au long des chemins ingrats qu’une vie passée “à courtiser les désastres” le contraint à parcourir. La voix de Syffe le vieillard chuchote à notre oreille, depuis un futur encore informulé, nous incitant à l’espoir. Sous la surface, on entend déjà gronder le tonnerre d’un ciel englouti, né d’un secret si profondément enfoui qu’il se dérobe à notre héros lui-même. Et on parvient à la dernière phrase, au coup de théâtre ultime. Pourtant, il y a fort à parier que l’évidence, encore une fois, n’est qu’un faux-semblant… tant l’auteur se trouve rarement là où on l’attend. Tant le voyage en sa compagnie réserve de rencontres mémorables et de surprises magnifiques.

Il nous faut donc quitter Syffe une nouvelle fois. Mais pour ma part, pas encore, pas tout à fait… je viens de reprendre le premier tome, de plonger dans la relecture… de retrouver l’enfant. Car oui, il s’agit d’un de ces livres précieux qu’on lit, et qu’on relit, ces œuvres qui reviennent sans cesse entre vos mains… parce qu’en fin de compte, il reste impossible de percer leur mystère.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Mathilde d'Amoys n’a aucune véritable raison d’espérer : dans ce XIXe siècle alternatif, où l’énergie galvanique fait tourner le monde, l’avenir des jeunes femmes est aussi tristement limité qu'il le fut dans le nôtre. De magnifiques vaisseaux parés de bois précieux et cuivres rutilants sillonnent le ciel... mais dans le même temps, une demoiselle ne peut pas s'engager dans une carrière universitaire sans subir la réprobation sociale. Quant à la vie d’aventure dont elle aurait rêvé, mieux vaut l’oublier. Mathilde, bien qu'elle en ait pris son parti, s'attend à finir "vieille fille" - et se consacre le plus discrètement possible à l'étude des civilisations nordiques dans les combles de la faculté de Caen, sous la direction d'un adorable professeur un peu distrait.

Pourtant, lorsque son cousin Armand l'informe de la tenue d'une expérience secrète de l'armée, à deux pas du domaine où ils ont grandi ensemble, elle ne peut résister. Entrée clandestinement sur la propriété, elle y découvre une scène stupéfiante... et sera amenée à sauver la vie d'un fier guerrier viking, venu tout droit du passé. On ne saurait mieux tomber : Mathilde est probablement la seule personne à la ronde capable de parler sa langue. L’alliance de la carpe et du lapin, peut-être, mais qui démarre ainsi sous les meilleurs auspices.

Très vite, l'Empire décide d’enfermer Farald au fond d’un laboratoire. Bien sûr, notre douce héroïne ne peut admettre qu’on réserve un tel sort à son fascinant rescapé. C'est le début d'une aventure endiablée, qui les mènera jusqu'en Islande par la voie des airs, accompagnés d'une mécanicienne au langage fleuri et toujours prête pour une bonne bagarre.

On le découvre rapidement, sous un maintien très conventionnel, Mathilde cache une nature impétueuse, enthousiaste et fantaisiste. Elle se révélera bientôt experte en plans casse-cou, auxquels seul leur invraisemblable culot donne une chance de réussite. Et l’affaire prendra une dimension inattendue, lorsque la route de la petite compagnie croisera celle d’un malfaiteur aussi séduisant qu’énigmatique, aux objectifs peut-être moins égoïstes qu’on ne pourrait le croire au premier abord.

Pétulance et humour, sous une plume d’une élégance délicate. Voilà ce qui fait tout le charme de ce premier roman de Jennifer Joffre, qui après avoir exercé comme traductrice est revenue à sa passion originelle, l’écriture. Son style enlevé, à la fois léger et précis, revisite avec bonheur les codes littéraires classiques... jusque dans le maniement des titres de chapitres, la cocasserie en plus (mention spéciale pour "De la haute trahison à l’usage des néophytes"). On pense à Pierre Pevel, forcément, pour la narration facétieuse, à ceci près que Paris est remplacé par l’Islande et ses voisins scandinaves. La culture comme les traditions locales sont ici insérées par petites touches habiles, qui donnent un joli relief à l’ensemble sans jamais l’alourdir.

Quatre autres tomes de la "Saga galvanique" devraient suivre cette entrée en matière très prometteuse. Publiée initialement en auto-édition, elle a rapidement trouvé son public, avant d'être repérée par une jeune maison rennaise, Relicha Édition. Une réussite qui ne fait sans doute que commencer, tant Jennifer Joffre se démarque déjà, autant par l’originalité que par la cohérence de son univers.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0


Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode