Commentaires de livres faits par Lohiel
Extraits de livres par Lohiel
Commentaires de livres appréciés par Lohiel
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— Le bonjour, ma dame ! lança-t-il d’un ton aimable, lorsqu’il parvint à une dizaine de pas.
Elle leva la paume :
— Salutations, pérégrin.
— Je cherche à me rendre à Esmaragdin, ajouta-t-il. Je m’appelle Milan.
À la manière dont l’air frémit légèrement autour de lui, Katel sut qu’il mentait. Certainement pas pour une raison grave, pourtant. Ce n’était pas son nom, elle le devinait… seulement celui qu’il avait choisi. Elle en fut secrètement amusée mais n’en laissa rien paraître. D’où qu’il vienne, il ne connaissait pas la réputation de son clan.
Daphné la contemplait, pensive, le menton sur son poing. Puis se décida :
— Je refuse de lire les gens, je trouve ça déplacé… mais les regards que vous échangez… ils feraient frire un œuf, ma jolie. C’est 'lui', le problème dont tu parlais, je suppose ?
— Non. Il me court sur le système, en fait.
Son hôte la toisa d’un air si parfaitement incrédule qu’elle se sentit rougir.
— Peu importe, trancha Katel, gênée. Le reste... le reste est bien pire.
Elle marqua une pause, sous l’œil surpris de son amie. Puis :
— La révélation est venue à Saule, à mon propos. Et vraiment…
Elle s’interrompit, son timbre désespéré en disait assez : 'vraiment, je ne veux pas de ça'.
Une sorte de lucidité glaciale submergea l’esprit de Niamh. Quelque chose qui tenait à la fois de l’amour et de la férocité. Et balaya sa léthargie, en une fraction de seconde. Elle lança un coup d’œil acéré à son amie :
— Dis-leur que je me sens bien, mentit-elle. Je vais les rencontrer.
― Bonsoir Lils, murmura l’ancienne, sans lever la tête.
Elle semblait absorbée dans l’examen d’une tablette qu’elle tenait entre ses mains. Un autre mirenoir, songea Lils – les seigneurs en possédaient souvent en plusieurs tailles. La dame glissa un doigt à travers la surface et reposa l’objet à côté d’elle :
― On dirait que mes arbres sont un peu fatigués. Alors, ce voyage ?
Elle paraissait très étendue, et plus curieux encore, si les bâtiments et les rues étaient bien visibles, ils s’enchevêtraient d’arbres et de végétation, de ponts de lianes et de jardins suspendus. De fines cascades plongeaient du haut des terrasses, des pontons couraient sur pilotis entre des façades de pierre blonde. Un incroyable labyrinthe de verdure, de coquettes cabanes perchées, de villas et d’édifices de tailles diverses, voire de monuments aux formes élégantes. Le tout, sillonné de passerelles et d’eau vive. On distinguait nettement de grands chênes, aux branches nues en cette période hivernale, mais il y avait également une quantité de plantes aux feuillages persistants. Cassidan se demanda quel paysage pouvait bien offrir cette étonnante cité, en début d’été, à la saison des fleurs. Ce devait être absolument magnifique.
Au bout d’un moment, Ambrose quitta son poste d’observation et s’approcha de lui, l’air embarrassé. Il frotta sa tête mouillée avec ses mains, faisant jaillir des gouttelettes, avant de lui jeter une œillade penaude. Enfin, s’asseyant à son côté, il résuma bravement la pensée qui n’avait pas pu manquer de leur venir à tous les deux :
― Je sais pas quand on va pouvoir repartir.
― Fibonbberm, c’est mon nom !
Il avait baissé d’un ton, relâchant ses tentacules. Le fait que Lils ait jugé utile qu’il se présente le calmait quelque peu, à l’évidence. Elle détestait l’idée de négocier avec cet individu répugnant, mais elle savait que fuir à toutes jambes aurait été une très mauvaise solution. Fosse-souche était à l’origine de plusieurs récits, de ceux qu’on racontait de préférence le dernier jour d’octobre. Et c’est bien pour cela que personne n’osait plus y mettre les pieds depuis des lustres.
Pour résumer, l’homme-souche l’aurait rattrapée en trois enjambées. Et ensuite, il pourrait bien la transformer en nouveau sujet d’étude. Ou en n’importe quoi d’autre.
Elle regarda autour d’elle avec incrédulité : jamais elle n’aurait imaginé trouver un aménagement pareil derrière la Source des siècles, au plus profond d’une montagne. Il s’agissait bien d’une avenue souterraine, éclairée par une enfilade de réverbères suspendus à des montants en spirale. Et quelqu’un les attendait en dessous du plus proche, à une dizaine de mètres, dans le halo de lumière pâle qu’il jetait au sol.
― Bonsoir Lils, murmura l’ancienne, sans lever la tête.
Elle semblait absorbée dans l’examen d’une tablette qu’elle tenait entre ses mains. Un autre mirenoir, songea Lils – les seigneurs en possédaient souvent en plusieurs tailles. La dame glissa un doigt à travers la surface et reposa l’objet à côté d’elle :
― On dirait que mes arbres sont un peu fatigués. Alors, ce voyage ?