Extraits

Je lance un regard à Poppy en passant à côté d’elle. Pas de quoi m’inquiéter, je vois que sa tristesse s’est transformée en détermination. Je suis tellement contente et excitée. On se dirige vers la sortie de la cafète, et Ryan passe son bras sur mes épaules alors qu’on est au milieu des gens. Troublée, je sens mes joues devenir écarlates d’un seul coup.

– Ton bras !

– Quoi ?

Il fait comme si de rien n’était.

– Il me semble qu’il a atterri autour de mes épaules.

Ses sourcils s’écarquillent.

– Oh, merde ! Il a fait ça tout seul. Vraiment, je te jure. C’est assez gênant…

Je ne sais pas pourquoi, mais je rougis encore plus…

Mon téléphone me sort de ma rêverie quelques minutes plus tard. Je plisse les yeux en voyant l’expéditeur. Gosling.

Salut, femme !

Tu veux quoi, mec ?

Toujours sans filtre à ce que je vois.

Pourquoi j’en aurais ? Tu veux quoi ?

Savoir comment tu allais ? Y’avait le film Bliss à la télé, je ne l’avais jamais vu, c’est du roller derby. Du coup, j’ai pensé à toi. Alors, j’me suis dit que comme j’avais ton numéro de tél, j’allais t’envoyer un message. J’savais que ça te rendrait folle ☺ !

OK, cool…

Ouais, j’sais. Tu fais quoi ?

J’bosse et techniquement tu me déranges, tu perturbes ma concentration et ma dynamique.

« Tu perturbes ma concentration et ma dynamique » ?! Ouah, bravo, mamie Jo ! Je secoue la tête, il veut quoi ?

On se met en route, Eren pose sa casquette sur la tête de Poppy en lui parlant de son entraînement de basket, tandis que le bras de Gosling se déploie autour de mes épaules. Mon corps entier se raidit et se réchauffe. Je relève la tête, il me fait un clin d’œil. Putain ! Je ne sais pas si je suis en colère contre moi parce que j’ai envie de le faire taire ou d’effacer son sourire stupide et sexy, ou si c’est parce qu’il m’insupporte. Je crois que c’est un mixte des deux !

– Tu fais quoi, mec ? je grommelle.

– J’avance pour aller manger.

– Tu n’as pas l’impression qu’il y a un bout de ton corps définitivement trop collé au mien, là ? Tu n’as rien de mieux à faire ?

– Bah, c’était soit dans mes poches, soit autour de tes épaules, je trouvais ça plus sympa. Je me mets dans l’ambiance. Quoi qu’ils fassent, ils font tout en couple. Je crois que ça déteint sur moi. T’es pas la seule à supporter l’autre, tu sais ! J’essaie de rendre ça plus agréable pour nous deux.

– Je ne suis pas aussi insupportable que toi.

– Oh que si ! Je suis un mec, je sais mieux gérer mes nerfs, c’est tout.

j'adore l’appeler "femme" et, bien que ce soit bizarre, j'adore quand elle m'appelle "mec". c'est comme un signe de provocation

Je ris comme un idiot.

- C’est comme un rêve. Je n’en reviens pas. J’ai l’impression que c’est bien trop beau pour être vrai. Ça comme le reste.

"Ce mec respire la confiance en lui. La confiance elle-même s'inspire de lui quand elle est en panne d'inspiration."

Johanna

Ce mois de novembre est triste aussi bien au niveau de la météo que dans les cœurs. Quant à moi, je dois vraiment tenir à ma meilleure amie, pour faire ce que je m’apprête à faire. D’accord, je l’adore trop pour rester les bras croisés. Poppy est tellement malheureuse qu’elle s’en rend malade, et ça ne peut pas continuer comme ça.

Quelle idée de se mettre dans un état pareil pour un mec !

Un peu plus, et elle va mourir d’amour. Bon sang, elle est raide dingue de lui mais se prive de bonheur, car elle pense qu’il mérite mieux. Est-ce qu’on mérite vraiment l’amour de quelqu’un ? C’est n’importe quoi. On aime et parfois on est aimé en retour, voilà tout.

Elle laisse échapper un petit gloussement. C'est toujours un jeu avec Johanna, j'adore quand elle me répond. J'ignore pourquoi elle montre un tel esprit de compétition avec moi, et ça me donne à chaque fois un peu plus envie de jouer. Je sais que je lui fais de l'effet, autant qu'elle m'en fait, ce qui rend chaque échange entre nous aussi addictif.

La vie est faite de rencontres, de milliards de rencontres. Dans cet amas, il y a une personne, la personne qui vous fera vous sentir spécial, qui vous élèvera au-dessus du ciel et vous trouvera quand vous penserez être perdu.

Tu sais quoi, on va se concentrer sur toi. Juste toi, moi et toute cette confiance que tu as en toi et qui te rend absolument désirable. Tu es une étoile, Johanna, tu scintilles, tu dois juste t’en rendre compte. Je vais t’ouvrir les yeux. C’est ce qu’il y a de plus important. D’accord ?

Je bois ses mots comme un voyageur assoiffé, je les répète, et ils s’imprègnent en moi avec douceur.

— Oui, mec !

Le sourire qui se dessine sur ses joues est si beau. J’ai le cœur en vrac et une chaleur agréable se loge dans ma poitrine.