Commentaire de Arayr

Aloooooors... Que dire ?

J'ai mis 2 mois à lire ce livre, ce qui est généralement très long pour moi : cela signifie que le livre ne me plaît pas vraiment.

En effet, il a été très décevant pour moi au début, dans la 1ère centaine de pages. Je n'ai pas réussi à me plonger complètement dedans et ça m'a frustrée. J'attendais beaucoup de ce livre qui parlait d'asexualité, parce que ça me concerne et que je voulais m'y retrouver. Quelle n'a pas été ma déception en découvrant Georgia !

Son acharnement à se rabaisser m'a vraiment agacée. Ajouté à cela la question répétitive du "c'est quoi ton genre de personnes ?" qu'on cherche constamment à lui attribuer...Je n'ai vraiment pas aimé le personnage de Georgia, constamment incapable de parler aux autres, surtout à ses amis d'enfance quand il y a un problème. Heureusement qu'elle était beaucoup plus appréciable quand elle était dans la dynamique de groupe, j'avais l'impression que c'était un autre personnage bien plus sympathique.

De plus, le style d'écriture de l'auteure m'a énormément coupée dans ma lecture, notamment avec les "ouais", "d'ac", "genre" des personnages qu'ils calent dans leurs phrases à tout bout de champ. Surtout quand cinq lignes peuvent presque se résumer avec ces trois mots...

Cependant, je me suis forcée à continuer ce livre, parce que je voulais VRAIMENT lire un témoignage fictif sur l'asexualité. Et j'ai bien fait. Beaucoup de passages ont sonné très justes sur le vécu et le ressenti des personnes asexuelles, comme ça a été mon cas. C'était une vraie bouffée d'amour nostalgique que j'ai eu en lisant certains passages (cf. mes 2 extraits ajoutés). Alors oui, tout tourne autour de l'amour dans ce bouquin, certains passages sont très mal amenés Spoiler(cliquez pour révéler)(pour n'en citer qu'un, le baiser entre Georgia et Rooney) , et ne servent qu'à déboucher sur une situation/un dialogue précis, mais ces dialogues/situations en valent vraiment la peine. Je me suis énormément reconnue dans le questionnement de Georgia, sur son futur sans amour, ce que cela signifiait, mais surtout sur son passé rempli d'incompréhensions lorsque l'entourage parle constamment d'amour. J'ai longtemps cru que cela n'était pas pour moi et que j'étais anormale de ne pas ressentir toute cette tension amoureuse que les jeunes de mon âge ressentaient.

Je trouve cependant dommage que les deux seuls personnages asexuels qui partagent leur ressenti face au sexe, Gerogia et Spoiler(cliquez pour révéler)Ellis, soient toutes les deux anti-sexe : il aurait été intéressant de montrer cette autre partie qu'est l'asexualité.

En fin de compte, Loveless est assez lourd à lire quand on aime la qualité d'écriture : le style d'Alice Oseman est très oral et m'a peu convaincue. Toutefois, cela n'empêche pas d'apprécier le fond du livre et porte tout à son honneur le choix de se pencher sur le sujet complexe et invisibilisé qu'est l'asexualité. Un grand merci à elle pour s'être penchée sur la question et la partager à de nombreux lecteurices ; ça en aidera sûrement plus d'un.e.

PS : J'aimerais pouvoir compter une Rooney dans mes ami.e.s et un Sunil dans ma vie.