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Après que je m'apprêtais à lui demander de nouveaux qu'elle me libère afin qu'on commence nos petites affaires, un hurlement puissant déchira le silence de mort qui s'était abattu sur la forêt. Pour le coup, j'eus l'impression de subir une douche froide et les envies de mon second cerveaux passèrent à la trappe. Je retrouvai brusquement mes esprits.

C'était Declan. Et le cri qu'il avait poussé était celui d'un loup à l'agonie.

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Abuser de la gentillesse d’un loup-garou n’était jamais sage.

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LE MAL BLANC par Anne Rossi

La lune brillait déjà, basse sur l’horizon d’un ciel encore opaque. La sœur difforme de l’astre ne tarderait pas à faire son apparition. La peau de Léane se hérissait déjà, signe précurseur des futurs poils. Un homme hurla non loin d’elle. Joseph se leva d’un mouvement gauche, gêné par le début de la métamorphose :

« Rappelez-vous. Dès la transformation achevée, courez. Courez, car votre vie en dépend. Ne vous arrêtez sous aucun prétexte. Ceux qui ne pourront pas suivre seront abandonnés. »

Il ne regardait personne en particulier, les yeux levés vers la lune, mais Léane savait que cette dernière phrase lui était adressée. Elle contempla le bout de ses doigts où pointaient déjà les griffes. Jusqu’à la première phalange, ils étaient recouverts d’une sorte de moisissure blanche. Le mal blanc. Une affection d’origine mystérieuse, apparue deux lunes plus tôt, qui avait déjà tué les trois quarts de la meute. La moisissure contaminait d’abord les extrémités, puis gagnait le centre du corps, paralysant le système nerveux sur son passage. La mort survenait comme une délivrance. Au stade où en était Léane, elle ne verrait pas la prochaine lune se lever. Tous les survivants étaient contaminés à un degré ou à un autre. De la fière meute de Roc Épine, il ne resterait rien.

Leur seul espoir : gagner au plus vite Sombremont, fief de la Maîtresse des Potions. Cette sorcière aussi vieille que le dragon-feu avait pour spécialité de soigner les affections des êtres surnaturels. Elle avait transformé son vaste domaine sous la montagne en un imposant hôpital. Le seul existant pour des créatures farouchement indépendantes, rebelles à toute forme de vie en communauté. S’agglutiner dans des villes de plusieurs centaines d’habitants ne convenait qu’aux humains, incapables de survivre seuls dans les ténèbres des Terres Noires.

Or, les loups-garous étaient faibles. Sous leur forme humaine, parcourir les cent vingt lieues qui les séparaient de Sombremont leur aurait pris plus de dix jours. Ils ne disposaient plus de ce temps. Un grondement sourd monta de la gorge de la jeune femme. La faute à leur ancien chef. Bruno affirmait qu’il aurait préféré mourir plutôt que de demander l’aide d’une sorcière. C’est ce qui avait fini par lui arriver. Le mal blanc l’avait emporté la veille. Joseph s’était emparé sur-le-champ de la place encore chaude. Nul n’avait songé à la lui disputer, ni à protester quand il avait décrété la marche vers le nord. Un peu tard. Par chance, la pleine lune arrivait : sous leur forme lupine, les survivants pouvaient espérer couvrir la distance en quelques heures et arriver à temps pour sauver ceux qui pouvaient encore l’être. À supposer que la Maîtresse des Potions connaisse le remède.

La lune difforme montait dans un ciel moucheté d’étoiles. Sa vue s’affinant, Léane distinguait de mieux en mieux les contours de la colline rocheuse qui avait donné son nom à la meute. La forêt toute proche lui portait un parfum d’humus sous lequel grouillaient mille vies animales. Elle claqua involontairement des mâchoires. Des proies ! Elle ne se souvenait plus de quand datait sa dernière chasse.

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La grande lune entamait sa descente, cédant la place à sa sœur. Les pattes de la louve trottinaient sans bruit le long de la rivière. Le seul avantage du mal blanc était qu’il frappait d’insensibilité les parties du corps atteintes. Elle ne sentait pas les cailloux de la route, les épines des buissons, comme si elle avait cheminé dans une neige profonde. Le brownie chantonnait sur ses épaules.

Léane flaira les nouvelles arrivantes avant de les voir. L’odeur caractéristique de décomposition les précédait de plusieurs mètres. Elle jappa pour avertir son cavalier, puis roula à terre, la tête la première. Une serre acérée frôla de peu son épaule. Un roulé-boulé plus loin, Léane osa un coup d’œil en arrière. Elle le regretta aussitôt. Les harpies comptaient parmi les créatures les plus laides de la création. Leur tête presque humaine jaillissait d’un cou maigre, cerclé de plumes. Leur envergure atteignait la longueur d’un loup de bonne taille. Si elles n’avaient été qu’affreuses, elles auraient pu inspirer la pitié. Mais elles étaient également pourvues d’un bec coupant, capable de briser les os les plus durs, ainsi que de serres aiguisées. En principe, elles se nourrissaient de cadavres. Toutefois, la faim pouvait les pousser à attaquer un individu isolé et malade. Comme une louve-garou en proie au mal blanc.

Léane gronda tout bas. Contre une seule créature, elle aurait eu une chance. Elle avait appris à compenser sa faiblesse physique par une agilité supérieure. Mais à quatre contre un, elle ne pouvait que se préparer à vendre chèrement sa peau. Inutile de compter se réfugier dans la rivière : les oiseaux de malheur plongeaient aussi bien qu’ils volaient. Léane se tapit néanmoins dans les hautes herbes noires du rivage. Celles-ci gêneraient au moins un peu ses assaillantes. Pour se donner du courage, elle hurla à pleins poumons. Peu de chance qu’un de ses congénères croisât dans le secteur. Sa meute devait se trouver déjà loin sur la route de Sombremont. Peu probable également que la démonstration impressionne les harpies. À en juger par leurs criailleries, celles-ci devaient avoir l’ouïe basse.

La première d’entre elles lui fonça dessus, serres en avant. Léane fit mine d’esquiver sur la gauche puis plongea au dernier moment sur la droite. Une seconde harpie s’abattit avec un croassement étranglé là où elle aurait dû se trouver. Gênées par leurs congénères, les deux autres survolaient la scène en cercles bas. Aucune échappée possible.

Au moment où Léane se demandait si elle ne s’épargnerait pas une fatigue inutile en renonçant à se battre – un coup de bec sur le crâne et tout serait fini – une forme plus noire que la nuit jaillit de l’obscurité. Fauchée en plein vol, une harpie s’écrasa au sol dans une bouillie de plumes et d’os broyés. Les trois autres opérèrent une volte-face qui laissa la louve-garou soudain libre de ses mouvements. Elle pouvait s’enfuir, tant que ses assaillantes se trouvaient prises à partie par le nouveau venu. Sauf qu’il n’entrait pas dans ses convictions d’abandonner à son sort celui qui l’avait sauvée, quoi que celui-ci puisse être.

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