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-Ne vous retournez pas. Il est là. Il vous a repéré. Il vous regarde comme un débile mental devant un film de François Truffaut.
Mark penché en avant, donnait des instructions à voix basse.
-Ne bougez pas, souriez... Eclatez de rire... Voilà, très bien. Préparez-vous, il arrive.
-Il est avec elle? balbutia Juliette qui commençait à paniquer.
Mark ne répondit pas et adressa un sourire jovial derrière elle.
-Juliette? dit la voix incrédule de Nicolas.
-C'est un ami à toi, chérie? demanda Mark avec un sourire charmeur en caressant la joue de Juliette.
Juliette lui adresse un regard furieux et devint rouge comme une tomate. Nicolas dévisageait tour à tour Juliette et Mark comme s'il venait de se prendre une noix de coco sur la tête.
-Enchanté, Roméo Montaigu, déclara Mark en serrant vigoureusement la main de Nicolas.
-Nicolas Dolgis, bredouilla Nicolas.
Afficher en entierChiara s’appuya sur le dossier de sa chaise, les yeux à demi fermés, son verre de bordeaux à la main.
— Et Nicolas d’ailleurs ? Tu as eu des nouvelles ?
— Non, sauf un texto.
— Un texto qui disait quoi ?
— D’arrêter de le harceler.
Chiara eut un léger sourire.
— Tu n’abandonnes jamais, espèce de folle.
— Tu ne comprends pas. On allait se marier, murmura Juliette, le nez dans son verre.
— Cara mia, tu sais, quand on aime quelqu’un, on se fait toujours baiser, au sens propre comme au sens figuré.
— T’en as pas marre parfois, des beaux gosses que tu ne revois jamais. Tu ne voudrais pas avoir une vraie histoire, une sérieuse ?
— À partir du moment où j’ai loupé le coche de la fac, je préfère m’amuser un peu en attendant le round des premiers divorces. Tu veux un yaourt ?
Elle lui agita sous le nez un Taillefine à la cerise, et Juliette fit la grimace.
— Non, merci.
— En plus, franchement, imagine que je tombe sur Ryan Gosling dans la rue… J’aurais vraiment l’air stupide si je ne pouvais pas coucher avec lui parce que je suis mariée.
— C’est officiellement l’argument le plus sensé que j’aie jamais entendu en faveur du célibat, marmonna Juliette.
Afficher en entier— Ras-le-bol d’être trop gentille. Dégage de ma chambre.
Elle s’était redressée et lui indiquait la porte d’un geste indigné.
— Juliette, je suis venue m’excuser, c’est important que tu comprennes, je n’ai pas fait ça par méchanceté ou manque de respect, je...
— Nicolas, je te jure, si tu n’es pas dehors dans trois secondes, je t’en colle une, et ensuite j’irai en coller une à l’autre conasse.
Afficher en entierIl la trouva dans un tiroir, tripota quelques boutons et un courant d’air frais effleura le visage de Juliette.
— Je suis contre la climatisation, ça détruit l’environnement.
En réalité, elle n’avait pas trouvé la télécommande et n’avait pas osé demander.
— Il fait trente degrés dans cette chambre et ça ne peut pas être sain quand tu as déjà la tête de quelqu’un qui sort d’une cocotte-minute.
Afficher en entierUn nuage de poissons passa autour d’eux, leurs corps rayés noir et blanc s’attachaient à de drôles de têtes jaunes, c’était magique. Les animaux marins vaquaient à leurs occupations en les ignorant, comme s’ils n’étaient eux-mêmes rien de plus que d’autres poissons un peu plus gros et déguisés en cosmonautes. Certains semblaient faire la tête, d’autres étaient morts de rire dans l’eau paisible. Juliette n’avait jamais vu autant de couleurs se côtoyer à l’air libre.
Afficher en entier— Oh yeah, right, ton ami Mark il dit à un collègue des nôtres, qu’il ne peut pas venir avec la fille actuelle mais une autre, whatever. Pas qu’on soit déçu ou rien d’avoir toi instead, il y a des étoiles souvent anyway.
Kurt avait une voix grave, nonchalante et un accent à couper à la tronçonneuse, ce qui donnait à sa perfection virile un côté touchant (bien entendu, s’il avait été moche, ça lui aurait juste donné l’air abruti).
Afficher en entier— Tu te rends compte que je te donne l’occasion de passer gratuitement ton PADI dans les plus beaux fonds marins du monde et que tu dis non ? Tu as peur de quoi ? De te faire mordre par un hippocampe ?
— C’est dangereux, répliqua Juliette, sans conviction.
— Dommage. Tu vis à vingt-huit ans comme si tu en avais quatre-vingt-dix. Mamie Jacqueline serait très déçue si elle te voyait.
Afficher en entier— Vous avez dû vraiment vous ennuyer aujourd’hui.
— Vous n’avez pas idée... Il y a une condition en revanche : c’est que vous fassiez un petit effort pour avoir une tête potable. La première fois que je vous ai vue, je vous ai trouvée pas trop mal, mais là, on dirait que vous sortez tout droit d’une poubelle radioactive. J’ai fait un effort vestimentaire, moi.
Il désigna d’un geste sa chemise et son jean comme si c’était la dernière création de Karl Lagerfeld.
Afficher en entier— Vous ne comprenez rien à l’amour.
— Oui, c’est ça, et vous, très clairement, vous avez tout compris, mademoiselle lasagnes surgelées et pétales de roses. Enfin c’est comme vous voulez, vous remarquerez que c’est très généreux de ma part, car ça m’oblige à passer un certain temps à vous écouter vous lamenter sur votre ex, et d’un autre côté, ça m’intéresse de voir quelles vont être les prochaines étapes de votre plan machiavélique pour le récupérer, surtout après le pain que vous lui avez collé dans la figure ce matin.
Afficher en entier— Juliette ?
— Quoi ? dit-elle en retirant sa main d’un air offusqué.
— Votre crétin de Nicolas : cheveux filasse, mal coiffé et une peau genre cachet d’aspirine albinos ?
Juliette le regarda, stupéfaite.
— Je n’irais pas jusque là mais...
— Ne vous retournez pas, il est là, il vous a repéré, il vous regarde comme un débile mental devant un film de François Truffaut.
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