Extraits

"- Je ne veux pas qu'on t'amoche ni qu'on t'emmerde. Je ne partage pas.

- Pardon ?

- Je ne te partage, Mack. Ce n'est pas parce que je te déteste que je suis prêteur pour autant."

— Tu m’as filmée ?

— Et photographiée aussi. Regarde.

Nous nous plaçons en retrait pour ne pas gêner les gens, et je découvre, ébahie, qu’il a pris énormément de clichés et que je me trouve bien dessus. Je ne fixe jamais l’objectif, je suis perdue dans un monde qui me fait vibrer. C’est comme s’il avait capté un moment d’intimité, comme s’il avait réussi à saisir le bonheur que je ressens d’être là.

— Tu me les enverras ?

— Oui, répond Mads. Mais continue de t’extasier, Mack, je suis là pour ça. Voir l’art à travers tes yeux incroyables.

J’ai un sursaut soudain.

Un sursaut du cœur.

Et je l’embrasse. Je devais sans doute supposer qu’il allait me repousser car, lorsqu’il pose une main au creux de mes reins pour me rapprocher de lui, je sens une douleur agréable dans le ventre.

J’ai embrassé un garçon dans un musée.

J’embrasse Mads dans un musée.

Lentement, on s’éloigne l’un de l’autre. 

Bonne nuit, redoutable succube.

— Joyeux cauchemars, vil démon.

Spoiler(cliquez pour révéler)Je suis vierge, il baise n’importe qui.

Je contrôle tout, il ne prend rien au sérieux.

Je suis du clan des invisibles, lui de celui des populaires.

Je suis Mackenzie, il est Mads.

— Je te voulais, toi, parce que les autres ne te voulaient pas, dit-elle calmement. Je te voulais, toi, parce que je souhaitais t’offrir tout ce que tu n’avais pas eu. Je t’ai voulu, toi, plus que les autres, car tu étais debout malgré ton histoire et que tu étais farouchement magnifique. Je t’ai voulu parce que je désirais t’aimer, je savais que ce serait dur, mais j’étais sûre qu’un jour on aurait une alchimie exceptionnelle. C’est atroce, mais ce que tu as vécu m’a apporté la plus belle âme que je connaisse.

Toi tu contrôles les moindres aspects de ta vie, sans surprise. Moi je me sens vivant dans l’excès

Son sourire est plus beau que toutes les œuvres exposées. Il malmène mon cœur chaque fois qu’il m’est adressé.

— Qu’est-ce que tu attends pour m’y emmener ?

Pas besoin de me le répéter.

Je l’entends qui rit à gorge déployée alors que nous courons vers la sortie. Une fois en haut, par réflexe, je lève les yeux vers le ciel. Clair et parsemé d’étoiles, il est magnifique.

— C’est moi ou il y a une bouteille de champagne et des coupes ?

— Je les ai montées, au cas où tu me demanderais de t’amener ici, je réponds, fier de moi.

Elle se mordille la lèvre et avance vers la rambarde. Elle s’empare de mon regard. Je débouche la bouteille et je remplis les deux verres avant de la rejoindre.

— On fête quoi ? s’enquiert-elle.

— Toi.

« Je t’aime Mackenzie. Plus que la démesure, plus que toutes les limites que j’ai dépassées. Je t’aime de tout mon chaos, de tout mon être ».

— Tu es un survivant, Jude. Mon survivant à moi, et je suis fière que tu sois à moi et à personne d’autre.

— Mack, ma comète.

— Oui ?

— Merci de m’avoir fait grandir, merci de m’avoir fait évoluer. Merci d’être apparue dans mon ciel et de l’avoir illuminé de tes couleurs. Merci d’avoir résisté. D’avoir grandi avant moi et de m’avoir poussé au cul.

À chaque merci, il m’embrasse et me couvre de baisers. À chaque merci, il soigne ce qu’il a brisé. À chaque merci, il me rend plus vivante, plus forte.

— Je t’aime, Jude. Démoniquement.

— Démoniquement ? Ça me plaît.

— Je me doutais bien que le démon que tu es serait flatté.

La façon dont il me regarde me coupe le souffle.

— Tu m’aimes plus que tu as pu me détester ?

— Bien plus fort encore. C’est hors de contrôle.

Il laisse échapper un grognement. Lui qui sait combien j’ai maîtrisé ma vie avant ça…

— Absolument hors de contrôle, j’insiste.

— Redis-le.

Je le répète plusieurs fois. Il m’embrasse voracement, et je m’abandonne dans ses bras. J’ai tant de fois été engloutie par sa haine. Cette fois, je me fonds dans son amour.