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Manhattan



Description ajoutée par tony77 2011-12-04T22:48:51+01:00

Résumé

Ceci n'est pas un objet mort mais une explosion souterraine dont les conséquences séismiques, personnelles et littéraires continuent à se faire sentir de nos jours. À quel point il est difficile d'en parler comme livre sous les décombres, on le comprendra.

Cette explosion, mentale peut-être et culturelle, a lieu en 1965 dans les Bibliothèques de manuscrits rares des Universités de Yale, Buffalo, Columbia, et dans les lieux à envoûtement de Manhattan, à Central Park, autour de la Statue de la Liberté.

Ces lieux ont des pouvoirs de fascination, appelés ici " puissances-autres " car ils sont, quant à New York, son histoire et sa figure physique, exactement comme les différents lieux fatidiques de l'Odyssée (l'entrée de Hadès où sont convoqués les morts toujours encore vivants, par l'opération du versement de sang, le mont Circeo, où les êtres humains, jadis comme aujourd'hui, sont changés en porcs et vice-versa, avant de l'être une autre fois dans l'Évangile). Ces lieux étrangement réels qui dressent leurs formes monumentales dans l'air américain, cette gare de Grand Central dont la coupole de verre couvre le ciel et où tout au monde peut arriver - depuis le commencement de la passion jusqu'au crime ou à la fin du monde - ont des racines qui plongent très profond, jusqu'aux enfers des passions, jusqu'aux fonds océans de la mémoire.

On ne s'y promène pas impunément. Ils sont peuplés depuis l'origine de souvenirs de rêves et de démons.

On y vient mourir pour ressusciter, disparaître, disparaître à jamais ou reparaître dans un récit comme c'est le cas ici, depuis le XVIIIe siècle, depuis Manon Lescaut en passant par Karl Rossman, le personnage de l'Amerika de Kafka dont Benjamin Jonas, petit frère de ma grand-mère, était le grand copain.

Parmi tous les Jonas à la recherche de la Baleine dans le ventre de laquelle accomplir les rites du Banissement, se trouvait alors un Gregor, personnage réellement fabuleux et ininterprétable de cette tentative de récit.

Un jour de 1964 à Manhattan, au tournant d'un destin bien jeune et déjà marqué par la répétition de la mort d'êtres chers toujours appelés Georges, entre la jeune femme qui aimait par dessus tout au monde la littérature et le jeune homme à l'esprit copié dans les oeuvres les plus ensorcelantes de la Bibliothèque, se produit l'Accident mortel.

La fatidique scène primitive, celle du " mauvais oeil " se produit en réalité (exactement comme si elle avait été écrite par Edgar Poe) dans la tombale Bibliothèque de Yale. Parfois, pour une poussière dans l'oeil, le monde est perdu.

Ensuite tout va très très vite, car, comme les Amants, le taxi des fous dévale la pente qui mène à l'Enfer plus vite que l'eau qui se jette dans la gorge.

La Littérature en tant que Toute-puissance-autre, l'Idole inventée, est l'autre-personnage principal de cette aventure. La littérature rongeait notre raison comme les USA usent la cervelle.

Tout se passe dans l'avant-oeuvre, saison préhistorique où les personnages épris des grands auteurs morts se voient déjà en rêve devenus livres, volumes, s'approchent de l'" Oeuvre " rêvée à pas de loups, à pas de fous - s'approchent de l'Auteur adoré par l'Imitation, calque, introjection magique. L'imitateur " fait " Kafka, se fait Kafka, se suicide Kafka intégralement, jusqu'aux crachements de sang, jusqu'à l'agonie.

La-dessus entre le troisième personnage de cette tempête : les Lettres, préhistoire de toute littérature, oeuvre supplémentaire, ou plutôt manoeuvre Les lettres que vous écrit quelqu'un, écrivait Proust, dessinent une image assez différente de la personne qu'on connaît pour qu'elles constituent une deuxième personnalité. Lettres : feintes. Bientôt la deuxième personnalité supplante totalement la personne, qui n'est au fond vraiment personne, rien qu'un petit être de quatre sous, pas plus consistant qu'Elpénor (qui ? " Elpénor " , un moins que rien compagnon d'Ulysse, mort à vingt-sept ans sans avoir vécu). La Deuxième Personnalité brille maintenant de tous les feux tragiques. Nous n'avons d'yeux que pour Lui, ce héros improvisé, ébouissant, inaccessible, ce presqu'incroyable Gregor.

On n'a même plus d'yeux du tout. Je ne discerne plus le vrai du faux, le simulacre de la réalité. Je crois ce que l'on ne croit pas. On voit ce que l'on ne voit pas. Je n'aime pas qui j'aime ou bien c'est que j'aime qui je n'aime pas. Le Verbe prend le pouvoir absolu sur les sens. La Littérature gagne, elle répand ses puissances illusionnantes sur le monde, dans les rues, dans les veines du temps, sur la peau du corps. Ce qui est " écrit " est. Ce qui est n'est pas. Il devient naturellement insupportable à la personne qui a survécu au brasier de Manhattan, de retourner sur les lieux de l'endémencement littéraire. Chaque fois que j'essaie d'évoquer la chambre 91 de l'Hôtel King's Crown où se sont tournées vives les séquences de l'enchantement, je renonce, je suis à nouveau foudroyée.

Le livre en est témoin : il porte en lui cinq ou six chapitres de déroute, qui s'échelonnent sur des décennies, et où l'auteur - que j'essaie d'être - s'abjure : " je n'écrirai pas ce livre. "

Livre de buissons enflammés, de caveaux, de nécropoles bibliothèques, de décombres, relié dans le parchemin de Manhattan, Ville des écroulements de rêves et des incendies de vie.

À la fin le Récit cherche à se dégager de l'Erreur, sans être sûr d'y parvenir.

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